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Ce que Kobaitchi raconte
8 décembre 2012

Calendrier de l'avent Jour 8 ; Li boûkète èmacralèye - Recette de crêpes Liègeoises de Noël

Aujourd'hui on va faire un truc qu'on fait rarement par ici, on va cuisiner!
Et on va cuisiner Liégeois!
Oui oui vous avez bien lu, et non on ne fera pas de boulette, il existe d'autres recettes typiquement liégeoises, comme les boûkètes.

Les quoi? Oui j'ai vu votre air surpris et un rien circonspect.
Alors les boûkètes c'est quoi? On pourrait dire que c'est une sorte de crêpes, mais un peu différente. Je pourrais vous en donner la recette originale mais on la trouve facilement sur des sites comme marmitons.org et surtout je crois qu'il existe autant de "versions originales" que de grands mères qui en cuisinaient tout les Noël. Donc au lieu de ça je vais vous partager notre recette, pas tout à fait comme les "vraies" mais que personnellement je trouve bien meilleure.
En fait (moment de confession ultime) je n'aime pas les vraies boûkètes... Trop fort gout de levure, trop d'alcool, trop pas à mon gout quoi.

Cette recette est donc plutôt une sorte d'hybride crêpe-boûkète. Mais je vous l'assure c'est délicieux.

  • Faites trempez une poignée de raisins secs dans un peu de rhum pendant 2 ou 3 heures.
  • Délayez 3 œufs (blancs battus en neige) dans 4 grandes cuillères de farines fermentante et 4 autres de farine de sarrasin.
  • Versez 1/2 litre de lait froid.
  • Aromatisez de sel (une pincée), cannelle ou vanille, mélangez pour obtenir une pâte homogène liquide puis ajoutez une cuillère à soupe d'huile d'olive.
  • Et enfin faites vos boûkètes comme vous feriez des crêpes. Ajoutez juste quelques raisins en plus quand vous mettez la pâte dans la poêle (pas forcément à chaque fois).

DSC_1100

Et si vous voulez que ça ne prenne pas 2 heures par pièce veillez à ne pas allumer la mauvaise plaque comme une certaine personne de ma connaissance...

En rapport avec ça il y a d'ailleurs un petit conte en wallon, l'histoire de la boûkète èmacralèye.
J'ai eu un peu de mal à la trouver mais c'est finalement chose faite grâce à Louis du blog Qu'en pensez vous.  D'ailleurs je profite de l'occasion pour le remercier.

Comme il n'avait que la version originale j'ai essayé de vous la traduire au mieux. Pas forcément littéralement mais du mieux que je le peux pour une meilleure compréhension.
Maintenant je ne dis pas non plus que l'histoire est passionnante hein, rien d'épique ni de fabuleux mais juste un petit conte liégeois sans prétention.

DSC_1109

LI BOÛKÈTE ÈMACRALÈYE

C'esteût l'nut' dè Noyé, li mame féve des boûkètes.
C'était la nuit de Noël, la mère faisait des boûkètes
Et tos les p'tits-èfants rassonlés dilé l'feû,
Et tous les petits enfants rassemblés devant le feu
Rin qu'a houmer l'odeur qui montéve dèl pêlète
Rien qu'à humer l'odeur qui montait de la poêle
Si sintî l'êwe al boke èt s'ralîtchî lès deûts.
Sentaient l'eau leur monter à la bouche et se reléchaient  les doigts.

Quand on costé dèl påsse èsteût djusse a l'îdèye,
Quand un coté de la pâte était juste à point
Li mame prindéve li pêle èt hoyève on p'tit pô,
La mère  prenait  la poêle et la secouait un petit peu.
Et puis houp, li boukète e l'êr féve ine dimèye
Et puis hop, la boùkète en l'air fit une pirouette
Åt dvins l'mitan dèl pêle ritournéve cou-z-å-hôt.
Et au milieu de la poêle se retrouvait cul vers le haut.

"Lèyi-me on pô sayî, brèya li p'tite Madjène,
"Laisse moi un peu essayer, brailla la petite Marie Jeanne.
Dji wadje del ritoûrner d'adreût dèi prumî côp.
Je parie que je vais  la retourner du premier coup.
Vos-alez vèyî, mame." Et vola nosse glawène
Vous allez voir mère" (NDT : En wallon on vouvoie tout le monde, on peut aussi tutoyer mais c'est très grossier). Et voilà notre gamine
Qui prind l'pêle a deûs mains, qui s'abahe on p'tit pô
Qui prend la poêle à deux mains, qui s'abaisse un petit peu

Et rouf ! di totes ses fwèces èle èvole li boukète
Et rouf! De toutes ses forces elle envole la boûkète
Ele l'èvola si bin, qu'èle n'a måy ritoumé
Elle l'envola si bien qu'elle n'est jamais retombée.
On qwèra tos costés, so l'årmå, podrî l'pwète
On chercha tout cotés, sous l'armoire, au dessus de la porte
On n'ritrova måy rin. Wice aveût-èle passé ?
On ne retrouva jamais rien. Où était-elle passée?

Tot l'monde s'èl dimindéve èt les k'mères di vinåve
Tout le monde se le demanda et les commères du quartier
Si racontît tot bas, al-nut, åtoû dès feu,
Se racontaient tout bas, la nuit, autour du feu
Qui c'esteût sûr li diâle qu'èsteut catchî d'zos l'tåve
Que c'était surement le diable qui s'était caché sous la table
Et qui l'aveût magnî sin fé ni eune ni deus...
Et qui l'avait mangé sans faire ni une ni deux...

L'iviér passa, l'osté ramina lès vèrdeûres
L'hiver passa, l'été ramena les verdures
Et lès fièsses di porotche ås djoyeûs cråmignons.
Et les fêtes de la paroisse aux les joyeux cramignons
Tot l'monde aveût dèdja roûvi ciste aventeûre,
Tout le monde avait déjà oublié cette aventure
Quand li mère d'a Madjène fa r'blanki sès plafonds.
Quand la mère de Marie Jeanne fit reblanchir ses plafonds

Vola don l'bwègne Colas, blankileû sins parèy
Voilà donc le borgne Colas, badigeonneur sans pareil
Qu'arive avou sès breûsses, sès håles èt sès sèyès.
Qui arrive avec ses brosses, ses échelles et ses seaux
I k'minça dè bodjî lès p'tites bardåh'rèyes
Il commença par enlever les petits objets encombrants
Qu'estî avå l'manèdje. I wèsta lès tåvlès
Qu'il y avait dans la maison. Il ôta les tableaux

Qui pindît so lès meûrs, puis montant so s'halète,
Qui pendaient sur les murs, puis montant sur l'escabeau
I d'pinda l'grand mureû qui hågnîve so l'djivå
Il décrocha le grand miroir qui s’étalait sur la cheminée
Et c'est podrî l'mureû qu'on r'trouva nosse boukète
Et c'est derrière le miroir qu'on retrouva notre boûkète
Qu'èsteû la d'pôy sî meûs, co pu deûre qu'on vî clå,
Qui était là depuis six mois, encore plus dure qu'un vieux clou,

Neûre come on cou d'chapê, reûdi èco pu qu'ine bâye,
Noire comme un cul de chapeau, encore plus raide qu'une quille,
Frisêye come ine vèye catche, èt d'zeûr di tot çoula,
Grêlée comme une vieille poire, et en plus de tout cela,
Tote coviète di strons d'moke èt tèlemint tchamossèye
Toute couverte de cacas de mouches et tellement moisie,
Qu'èle aveût dès poyèdjes co pé qu'in angora.
Qu'elle avait des poils encore pire qu'un angora.

Merci à Louis de nouveau, pour les quelques améliorations qu'il a apporté à ma traduction.

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Commentaires
K
Ah oui il faut essayer! Et avec ma recette sans alcool même les filles devraient aimer =)
J
Je connaissais de nom, mais je n'ai jamais goûté, il faudra essayer un jour.
F
Je vais tenter ça ! C'est sûr !<br /> <br /> Je viendrai te dire comment j'ai trouvé... Merci pour la recette et pour tout ce qui va autour.
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