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Ce que Kobaitchi raconte
22 avril 2014

Grue et culotte ou l'histoire d'un défi à la con.

Comme vous commencez à le savoir, nous sommes deux grosses feignasses. Et si on ne trouve pas des astuces pour se motiver de temps à autre on reporte sans cesse à plus tard à peut prés tout.
Ce qui n'est pas vraiment génial pour évoluer.
Donc on a décidé de se forcer à réaliser des petits défis, peut-être pas tout les jours non plus hein, mais au moins plusieurs fois par semaine.

A chaque nouveau défi chacun de nous donne un thème à l'autre et nous avons 1h30/2h pour le réaliser.
Pour ce premier défi on a un peu dépassé, et il n'est pas complet, mais on espère s'améliorer avec le temps. (C'est un peu le but aussi...)

Alors, mon thème à moi était : Une histoire en m'inspirant des deux derniers dessins réalisés par Sieu K. C'est à dire une grue et une fille sans culotte. Il a hésité à ajouter une touche d'érotisme aussi mais comme je n'avais pas le droit d’intégrer un troisième personnage ça promettait de devenir vraiment particulier... Donc, dans un premier temps au moins, l'érotisme est écarté. Je vois votre air déçu mais rassurez vous, ça pourrait être ajouté dans l'avenir, on ne sait jamais.
Bon, comme vous allez le voir aussi, je me suis un peu laissée emporter, beaucoup de questions sont posées dans ce prolonge (et, je vous rassure, j'ai absolument toutes les réponses!) ce qui fait que plutôt que de changer de thème chaque jour comme prévu, je vais continuer cette histoire au moins durant une semaine avec simplement un élément obligatoire en plus par jour. Ce qui me permettra d'aller au bout de mon idée plutôt que de l'abandonner là alors qu'elle est tout juste entamée.


 

Un vent chargé de poussières et de pollen remuait la crasse sous les restes de l'immeuble jadis en construction. Des cendres voletaient dans l'air. Un feu couvait toujours quelque part depuis l'attentat. Cette fois il se trouvait à quelques rues de là, du coté de la grande roue probablement. Nombreux étaient ceux qui avaient déjà essayé de mettre le feu à la construction, de la faire tomber aussi. Mais elle était toujours debout. Véritable pied de nez de 100m de haut, se moquant des immeubles alentour, pillés, détruits ou tombés par la faute des hommes.

Émergeant d'une ruelle jonchée de détritus, un petit groupe de renards traversa l'avenue en quelques bonds. Museaux au vent, moustaches fébriles, ils auscultèrent rapidement un tas de métaux divers déposés là par quelque survivant ayant finalement décidés qu'ils ne lui étaient d'aucune utilité. L’amoncellement ne cachant nulle nourriture, ils s'en repartirent alors, aussi furtifs qu'a leur venue, ne prêtant même aucune espèce d'attention à la forme vaguement humaine étendue à quelques pas du monticule.

Pourtant la forme ne se contentait pas seulement d'être vaguement humaine, non, au contraire, elle commençait même à bouger.
Elle se retourna d'un coté, puis de l'autre. Allongée en position fœtale elle semblait avoir le sommeil agité, quand soudain elle se redressa dans un cri.
Les corbeaux fouillant un sac poubelle abandonné à quelques mètres de là, sous le squelette de l'immeuble, s’envolèrent , alarmés par le cri pourtant rapidement interrompu par des gémissements et des plaintes.

- Hng. Les fils de putes, ils m'ont bousillé le dos.

Le visage grimaçant, les cheveux noirs et sales ramenés en une queue basse d'où s'échappaient nombres de mèches, la peau sale, du sang séchés sur les joues et le nez et un bel œil au beurre noir, Casey avait déjà été plus à son avantage, même dans ce monde en ruine.

Elle se toucha la nuque, fit doucement pivoter sa tête en tout sens, se massa l'épaule gauche d'où émanait une douleur lancinante due aux coups qu'elle avait pris peu avant.
Finalement elle regarda ses orteils bouger. Ils étaient toujours tous là, c'était toujours ça de pris. Pourtant son front se plissa quand elle laissa remonter ses yeux sur ses mollets, puis sur ses cuisses. Nues. Ses jambes étaient nues. Elle ferma les yeux un bref instant, inspira puis souffla. Si elle avait été observée à cet instant elle aurait pu donner l’impression de se calmer. Tout son corps, à l’exception de ses ongles plantés dans ses cuisses au point d'y laisser des marques qui resteraient plusieurs heures, donnait l'impression de quelqu'un se relaxant pour éviter d'exploser.

- Les fils de batards! hurla t-elle en plantant ses mains dans le sol cendreux  pour se relever.

Les larmes au bord des yeux, mais de rage, pas de tristesse, elle se redressa, appuyant toujours sa main droite contre son épaule gauche qui la faisait de plus en plus souffrir à mesure qu'elle se réveillait complétement. Les hommes qu'elle avait rencontré plus tôt, avec qui elle avait eu une altercation pour le moins violente, ils l'avaient passée à tabac jusqu'à l'évanouissement. Après ils lui avaient volé son sac bien sur, remplit de ses trouvailles de la journée, un peu de nourriture, un vieux poste de radio et même un livre, trouvé par miracle au milieu d'un appartement dévasté. Mais aussi le matériel qu'elle avait toujours sur elle, un couteau, quelques outils, la clef du container où elle cachait généralement son butin, sa veste et jusqu'à son pantalon.

Elle n'avait pas l'impression qu'ils aient fait plus que cela, elle ne ressentait aucune douleur qui pourrait être imputée à un viol et ne se sentait pas particulièrement poisseuse.
La vie était devenu tellement étrange qu'on ne violait même plus les femmes après les avoir déshabillées. Le sexe, même dans ces conditions, était devenu une chose tellement heureuse que plus personne n'estimait y avoir droit.

Elle passa une main dans ses cheveux, libérant quelques mèches supplémentaires au passage, pour les repousser.
Elle aurait eu l'air bien petite pour un observateur extérieur à cet instant, fine silhouette voutée, seulement vêtue d'un débardeur trop court, au milieu de ces bâtiments en ruine, dans l'air sale et pollué de ce souvenir de ville.

Elle aurait pu craindre une agression, une seconde agression, car si ces voyous là, tout comme les citoyens de base, étaient trop obsédé par leur survie, et rien que par leur survie, pour penser à la toucher il en existe toujours qui se réjouissent de tout les malheurs, qui trouvent un moyen de faire le mal même quand on pense avoir enfin touché le fond. Mais à cette heure avancée de l’après midi elle savait qu'elle ne risquait rien de tel, s'il restait encore quelqu'un dehors il ne pouvait être que suicidaire. Hors, les survivants avec de tels penchants étaient tous morts depuis longtemps et elle le savait mieux que quiconque.

Néanmoins si elle ne devait plus craindre les résidents humains ça ne signifiait pas pour autant qu'elle ne risquait plus rien. Au vu de la couleur du ciel elle se donnait 30 minutes maximum avant de tomber nez à nez avec des rôdeurs, et là, Dieu seul savait ce qu'il adviendrait d'elle.
Personne n'avait jamais vu les rôdeurs, même si tout les monde les avait entendu grogner et se déplacer la nuit. Ou plutôt, tout ceux qui les avaient vu avaient disparu. Ils n'étaient pas juste morts, non, ils avaient vraiment disparu de la surface du monde physique. Aucun cadavre, aucun squelette n'avait été retrouvés. Soit les rôdeurs les avaient emmenés avec eux, soit ils les avaient gobés d'un coup, ne laissant d'eux qu'un souvenir vague dans les mémoires des gens qu'ils avaient fréquenté.

Sachant qu'il ne lui restait pas beaucoup de temps Casey évita d'en perdre d'avantage et se mis en route aussi vite qu'elle le pu, claudiquant et se tenant l'épaule d'une main.
Heureusement elle n'habitait pas très loin, si elle se pressait un peu elle devrait être rentrée à temps.
Elle traversa l'immeuble en construction aussi vite qu'elle le pu, mais grandement ralentie par les contusions qui meurtrissaient son corps. Elle connaissait le terrain mais il était accidenté, elle ne l'avait traversé qu'une fois en courant et elle gardait le long du bras gauche une cicatrice de 30 centimètres qui lui rappelait sa chute.
Leur chute.

Elle aurait pu déblayer l’accès après ce jour là, et même avant, mais elle aimait le fait que "sa maison" ne soit pas trop facilement accessible. Même si ça n’arrêterait pas les rôdeurs ça maintenait tout de même les diurnes loin de chez elle. Et elle préférait ça.

Dans son état elle perdit pas loin de 15 minutes à traverser l'immeuble et 10 de plus à contourner le lac qui s'était formé dans le chantier juste derrière, si bien que quand elle atteignit enfin l’échelle qui la mènerait à son repaire elle entendait déjà du bruits venir des rues alentour.
Elle inspira profondément et se mit à monter, tirant de toutes ses forces sur ses bras meurtris et poussant sur ses jambes endolories, se propulsant aussi vite qu'elle le pouvait jusqu'à son abris, à 72m du sol.
Elle sprinta tant sur la fin que ce fut d'une main tremblante qu'elle écarta la porte de la nacelle aménagée où elle habitait depuis bientôt 8 ans. Elle s'écroula sur le matelas qui occupait tout l'espace et referma la porte d'un coup de pied. Aussitôt le noir se fit, profond, complet, rassurant et angoissant à la fois.
Pendant de longues minutes elle n'écouta que sa respiration revenir à un rythme normal, puis elle se concentra sur les bruits qui lui parvenait de dehors. Par chance l'altitude couvrait la majorité des bruits et à part le vent elle entendait rarement quoi que ce soit.
Ainsi, de moins en moins attentive aux bruits de l’extérieur, elle se laissa bercer par le ballotement de la nacelle jusqu'à tomber endormie.

 


Je me permets de poster aussi les défis de Sieu K vu qu'il ne le fera pas de lui même.
Son thème à lui était : 5 personnes dans un supermarché (sans qu'ils n'aient besoin d'être liés par quoi que ce soit).
Ils en a fait trois (et demi). Je dis que c'est pas mal quand on sait qu'il lui faut généralement plusieurs jours pour en faire un seul.

At the supermarket by Vittaya C

 

 

 

 

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Commentaires
S
rholala, je suis tellement obnubilée par mes 1000 grues à plier avant le 3 mai pour le mariage de la copine, que j'attendais un oiseau dans ton histoire! faut vraiment que j'arrête là!!<br /> <br /> en tout cas, c'est clair, c'est bien écrit et on veut la suite!!<br /> <br /> j'adore le dessin de ton Sieu, vous avez beaucoup de talent tous les deux!<br /> <br /> bisous!<br /> <br /> priscilia
F
Ton histoire est sympa*. ça me fait penser au système story cubes!,,, Vous auriez moyens de parrir ensemble sur de belles histoires....
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