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Ce que Kobaitchi raconte
24 avril 2014

Métro et animaux ou l'histoire d'un défi à la con 2

L'ajout d'aujourd'hui pour moi est : Le métro!
Bien, qu'à cela ne tienne, métro il y aura donc.
 


Pour la première partie c'est ici (clic clic)

Quand elle rouvrit enfin les yeux Casey su que le matin était passé depuis longtemps à la teinte rosée qu'avait prit son abri.
Malgré l’impression d'étanchéité rassurante de la nacelle, elle et Henry, son fiancé, en avaient vite eux assez de ne jamais savoir quand la nuit était terminée et quand ils pouvaient ressortir. Après des mois passés à tâtonner à l’ouverture de la porte, l’entrouvrant juste assez pour laisser aux éventuels rayons de soleil l'occasion de leur chatouiller le bout des doigts, ils avaient décidé de s'offrir une ouverture sur l’extérieur. Une sorte de fenêtre. Mais encore fallait-il que ce soit une ouverture qui ne représente pas un danger pour eux. les disparitions avaient déjà commencé et ils avaient bien compris qu'ils devaient par tout les moyens éviter de voir les rôdeurs. Ou même de les laisser les apercevoir eux. Ils avaient donc foré un trou dans le toit de l'abri, avaient glissé une bouteille remplie d'eau dedans, avaient bien fixé le tout et, finalement, avaient punaisé un foulard rose par dessus la bouteille, pour être bien certain de ne pas même voir le ciel à travers l'eau de la bouteille. Et donc les hypothétiques rôdeurs qui seraient montés jusque chez eux.
Ce système leur permettait d'avoir une sorte de lampe dans l'habitat. Les rayons du soleil passant à travers l'eau de la bouteille éclairait l’intérieur de la nacelle, avertissant ainsi les occupants qu'une nuit de plus était passée et qu'ils pouvaient sortir sans danger. Le système aurait du leur permettre d'avoir un peu de lumière la nuit aussi, grâce à la lune, mais l'air étant à ce point vicié et pollué qu'à part en de rares occasions la nuit était toujours aussi noire qu'avant dans la nacelle.

Casey s'étendit, commençant à allonger ses bras au dessus de sa tête, mais son corps protesta violemment, l’élançant de partout à la fois. Elle grogna et s'assit dans ce qu'elle imagina être un craquement d'os général.
Avec mille précautions elle tira sur la poignée de la porte. L'air qui pénétra alors dans la nacelle était chaud, comme bien souvent, mais moins que celui qui s'y trouvait déjà. Elle inspira plusieurs goulées de cet air un rien plus frais et jeta un œil à l’extérieur.
Comme d'habitude l'endroit était calme, à part quelques animaux sauvages, ou redevenus sauvages, tel que chien, chat, renard ou même parfois une biche ou deux, il n'y avait jamais personne aux alentours. Et c'était en partie grâce à Henry, qui avait abattu deux-trois murs et creusés de larges trous dans le flan de la plupart des bâtiments qui les entouraient grâce à la grue. Ce faisant il les avaient rendus instables et pas très rassurant, poussant les survivants à se chercher d'autres abris. Casey n'avait donc plus de voisins humains depuis des années. Et si elle devait être parfaitement honnête elle avouerait préférer cet état des choses. D'ailleurs, à sa connaissance personne ne savait où elle habitait et ça lui convenait totalement.
Casey savait qu'une petite colonie s'était formée à quelques rues de là, il lui arrivait de faire affaires avec eux et elle savait qu'elle serait plus que probablement la bienvenue si elle choisissait de les rejoindre. Deux bras armés de plus ne pouvaient qu'être les bienvenus. Mais pour l'heure elle se sentait bien mieux toute seule dans son chantier.

La faim commença sérieusement à la tirailler vers midi au vu de la position du soleil dans le ciel. Elle aurait aimé passer la journée à panser ses blessures dans son nid, sans avoir à sortir, mais elle se connaissait suffisamment pour savoir qu'elle aurait beaucoup de mal à s'endormir le ventre totalement vide, encore plus si elle n'avait fait que paresser tout le jour.

Elle enfila donc des sous vêtements et un pantalon, banda ses pieds dans les lambeaux d'un ancien t-shirt pour palier au manque de chaussures, récupéra le double de la clef de son container sous le matelas et sortit de son abri après s'être assurée que personne ne la surveillait.
La première chose qu'elle pensait faire était de se rendre à son container pour y récupérer de la nourriture et des chaussures, mais ses plans changèrent alors qu'elle était à peine sortie de sous l’immeuble en construction.

Un ours. Un putain d'ours brun se trouvait au bout de la rue, à une trentaine de mètres d'elle à peine.
La surprise fut telle que pendant un instant elle en oublia de respirer. Et ce fut peut-être pour cette raison que l'ours ne la remarqua pas. Il tourna au coin de la rue et disparut en direction de l’entrepôt où se trouvait le container.

Même en comptant sur l'intégralité de ce qu'elle possédait, Casey n'était pas équipée pour combattre un ours, elle le savait. Ou plutôt le devinait, n'ayant jamais du faire face à un tel animal. Elle choisit donc de ne pas prendre de risque inutile et s'en alla du coté opposé à celui emprunté par le plantigrade. Aujourd'hui elle serait donc en mission de chapardage, c'est ainsi qu'elle appelait le fait de fouiller les immeubles à la recherche de choses utiles.
Elle doutait pourtant de revenir avec quoi que ce soit, les bâtiments ayant déjà été fouillés nombres de fois aussi bien par elle que par les autres habitants. Mais bon, il suffisait d'un coup de chance, d'être au bon endroit au bon moment, et peut-être, si elle avait de la chance, tomberait-elle sur quelque chose qui en vaille la peine.

Tout en s'éloignant, cherchant des yeux le premier bâtiment qu'elle visiterait, elle se demandait d'où avait bien pu venir un ours aussi gros. Avait-il pu descendre des collines qui entouraient la ville? Mais s'il avait choisis de s'aventurer hors de son territoire il devait y avoir une bonne raison. La faim semblait être la plus raisonnable mais au vu de l'épaisseur de la bête elle n'y croyait pas un seul instant. Avait-il pu être chassé par un ours plus fort? Ou avait-il décidé de son propre chef de migrer? Se passait-il quelque chose qu'elle ignora sur les collines? Les ours se déplaçaient-ils seuls en en groupe? Y avait-il un risque pour que la ville soit envahie par la famille de Yogi et qu'il faille s'habituer à en croiser régulièrement désormais? Au vu de toutes ces questions qui se bousculaient dans son esprit Casey estima qu'il serait préférable de faire un crochet par la bibliothèque au plus tôt. Si elle n'y apprendrait rien sur une éventuelle activité nouvelle sur les collines, elle pourrait au moins se renseigner sur son  nouveau voisin poilu. Mais elle n'habitait pas dans le quartier culturel et passer à la bibliothèque lui demanderait au moins une heure de trajet, peut-être même deux dans son état. Elle ne pouvait commencer un tel voyage alors que le soleil avait déjà entamé sa descente. Le lendemain peut-être. A moins qu'elle n'ait de la chance dans sa rapine et qu’elle ne trouve la documentation adéquate dans un appartement?

Elle décida que c'était possible. Après tout, qui se serait intéressée à un livre sur les ours avant aujourd’hui dans cette ville? Elle jeta donc son dévolu sur un batiment qu’elle savait inoccupé et commença sa recherche. Dans le premier appartement elle se dégota d'abord un nouveau couteau, moins pratique que l'ancien mais de toutes façons mieux que pas de couteau du tout. Elle visita rapidement les différentes pièces, réservant ce qui fut une chambre d'enfant pour la fin. Elle évitait généralement les chambres d'enfants, il était plutôt rare qu'elles contiennent quoi que ce soit d’intéressant pour un survivant, cependant elle fouilla consciencieusement celle là à la recherche d'un livre sur les animaux voir, mieux, sur les ours. Hélas, l'enfant qui l'avait habitée semblait n'avoir eu cure des beautés de la faune ou de la flore. Elle passa donc un second appartement au crible. Puis un autre, et encore un autre. En tout elle passa pas loin de deux heures dans le bâtiment délabré mais elle n'y trouva ni nourriture, ni chaussures, ni documentation. Elle ne s'y attendait pas plus que ça en réalité, elle s'estimait même chanceuse d'avoir pu trouver un couteau oublié de tous dans la première cuisine. Et peut-être était-ce cette découverte fortuite qui l'avait incitée à continuer la fouille? En tout cas il n'était plus temps de flâner, si elle voulait avoir le temps de faire encore deux ou trois appartement ailleurs avant de devoir rentrer elle devait s'en aller au plus vite. Ce qu'elle fit, par l’escalier de secours menant dans une étroite ruelle plutôt que sur l'avenue. Au cas où, comme elle le faisait depuis des années.
Le dernier tronçon de l'escalier avait été arraché, ce qui l'obligea à sauter de prés de deux mètres au sol. Ce n'était pas vraiment un problème mais elle préféra se réceptionner par une roulade pour éviter de s'abimer les chevilles d'avantage. A peine s'était-elle relevée, que quelque chose bougea à la périphérie de son champ de vision. Elle se retourna, rapide comme quelqu'un qui survit depuis 8 ans dans une ville post apocalyptique, et se plaqua contre le mur, dans l'ombre, quand elle remarqua ce qui avait ainsi éveillé ces sens. Yogi. Enfin, l'ours. Il était passé sous une clôture défoncée et s’avançait maintenant dans l'étroite ruelle. Si seulement elle l'avait vu avant elle n'aurait pas sauté, mais là il était trop tard pour regretter ses décisions. N'ayant toujours aucune informations supplémentaire sur son nouvel ami elle décida qu'il était, en tout bon prédateur, attisé par les pire intentions à son égard et qu'elle avait tout intérêt à prendre ses jambes à son cou. Serait-il plus rapide qu'elle au sprint? Il fallait le tenter, c'était ça ou se laisser dévorer.
Casey sortit donc de l'ombre, ce qui provoqua chez l'ours une sorte de sursaut, suivit d'un râle rauque qui sonna comme une menace aux oreilles de l'humaine devant peser un cinquième de son poids et déjà lancée à pleine vitesse en direction de l'autre bout de la ruelle.
La jeune femme couru aussi vite qu'elle le pu, dérapa quand elle négocia son tournant au sortir de la ruelle et pilla net environs 5 mètres plus loin quand elle remarqua les nombreuses masses brunes qui s'étaient mises en mouvements.

Des ours. Partout des ours. Au moins quinze, peut-être le double. Elle allait se faire dévorer si elle ne bougeait pas.
Et probablement se faire prendre en chasse si elle décampait.
Le souffle court et la lame froide du couteau contre sa cuisse Casey réfléchissait plus vite qu'elle ne l'avait encore jamais fait. A sa gauche l'avenue, gigantesque, avec, de son autre coté une myriade de bâtiments dans lesquels elle pourrait se cacher. Mais entre eux et elle toute une famille de foutus ours se prélassait au soleil. Devant elle l'ancien théâtre, avec son immense porte défoncée. Elle pourrait y entrer mais les prédateurs aussi, ce qui était donc inutile. Derrière elle, la ruelle avec son premier ours qui en sortait déjà. Et à sa droite une rue, pleine de bâtiments aux portes et fenêtres condamnées. Et l'entrée du métro. Elle n'avait pas envie de pénétrer dans le métro, plus personne n'y était entré depuis des années. On prétendait qu'il s'y passait des choses terrifiantes. Certains prétendaient même que c'était là que se cachaient les rôdeurs durant la journée. De nombreuses personnes avaient déjà tenté d'y mettre le feux mais à sa connaissance il n'avait jamais prit efficacement.
Pourtant elle n'avait pas vraiment d'autre choix de fuite, soit elle affrontait une meute d'ours armée d'un seul couteau de cuisine, soit elle tentait sa chance dans le métro.
Et ce fut le métro qui l'emporta. Elle se précipita dans les escaliers, immédiatement suivie par une dizaine de mastodontes aux dents pointues. Par  chance l'entrée était entravée par plusieurs carcasses de voitures, elles les escalada et se glissa par l'ouverture laissée au sommet. Une ouverture trop petite pour laisser passer des animaux de 300kilos. Par mesure de précaution elle tira quand même la grille, vestige d'une époque où le métro était fermé une fois la nuit tombée, à son maximum puis elle s'éloigna au petit trot, sauta par dessus les guichets et s’éloigna dans le dédale de couloirs qu'elle avait jadis arpenté, comme tout citadin qui se respecte, en se plaignant de la foule. Aujourd'hui portant elle aurait été ravie d'y retrouver cette foule absorbée par ses problèmes, ses factures à payer et son boulot de merde. Mais au lieu de ça elle ne perçu que l'écho de ses propres pas dans les sombres galeries où persistait par elle ne savait quel miracle la lueur de quelques ampoules zélées.


Le thème de Sieu K pour hier (parce qu'en fait j'ai un jour de décalage dans mes articles) était 5 personnes à la piscine. Et ce coup ci les cinq y sont! Même s'il a un peu grave triché pour l'un d'eux...

Pool by Vittaya C

 

 

 

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Comment ça cinq? J'en vois six moi!
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