Je crois que le titre de ce billet est assez clair. Je ne m'étais plus autant faites chier dans une salle de cinéma depuis l'enfant. C'est dire à quel point ça remonte.
Je ne sais même pas par ou commencer tellement l’entièreté de ce film était nulle.
Bon si, allez, commençons par le début. La 3D!
Je l'ai déjà dit, pour moi la 3D est au cinéma ce que les cailloux sont aux randonneurs. Une plaie!. Soit le film n''a pas été étudié pour et elle se sert à rien, soit il l'a été mais on s'y habitue tellement vite qu'on oublie son existence au bout de 6,32min malgré les 2 à 4€ de plus que coute la séance. Et ça c'est quand on a de la chance.
Quand on en a pas on risque de se payer un super mal de crane ou, quand le film est calibré avec le cul comme cette fois, de ne quasi rien voir parce que tout est sous exposé. Ça aide tellement à entrer dans le film et à l'apprécier.
Mais si ce n'était que ça ce serait pas encore trop grave. Quoique...
Ce film est quand même réalisé par Ridley Scott, le mec qui a fait Gladiator, merde. Et quand on regarde la bande annonce d'Exodus on se dit qu'on va avoir droit à un truc un peu dans le même esprit. Que nenni!
Plus les minutes, que dis-je, plus les heures passent, et plus on regrette de ne pas avoir été voir Oui-Oui le film.
Sous le coup de l'émotion je me suis laissée emportée à vous en faire un petit résumé, j'ai taché de le rendre moins soporifique que le film mais je ne vous en voudrais pas si vous choisissez de ne pas le lire, c'est que le film fait quand même 12h30, heu 2h30 pardon, mais franchement il donne l'impression d'être quatre fois plus long.

La première partie du film est de loin la plus intéressante.
Non, je rigole. C'est plus téléphoné qu'une pub pour SFR.
Moïse est intelligent, le Pharaon aimerait qu'il soit son fils parce que franchement Ramsès il pue un peu des pieds en plus d'être con comme un manche à balai. Mais bon, les liens du sang, la monarchie, tout ça, tout ça, c'est impossible quoi. Et quand le Pharaon meurt enfin, après une scène très émouvante avec son non-fils, Ramsès prend sa place, comme prévu. Et comme une prophétie a annoncé que Moïse risquait bien de prendre sa place un jour où l'autre il n'est pas vraiment au top de la bonne humeur quand on lui rapporte que le mec qu'il considère comme son frère fricote en secret avec les hébreux.
On peut quand même comprendre sa réaction, les cachoteries c'est pas beau-beau, hein. Mais c'est aussi vrai qu'il s'emballe un peu beaucoup le grand chauve et menacer de couper la main à une servante c'est pas super sympa non plus.
Enfin bon, malgré les apparences c'est pas non plus le dernier des trous du cul vu qu'il se contente de condamner Moïse à l'exil au lieu de lui faire couper la tête.
Il lui donne même un cheval sur lequel il cache une arme et l'autorise à faire un câlin à sa môman avant de partir. Il est un peu con-con mais c'est pas un monstre non plus, hein.
Puis bon, il est un peu pharaon notre bonhomme, faut qu'il se fasse un peu respecter, aussi.

Enfin bon, Moïse se casse donc, se perd dans le désert, laisse son cheval crever, dégomme des méchants alors qu'il était prêt à crever lui aussi 15 secondes avant, sauve une jolie bergère qui se faisait embêter par de méchants bergers, tombe amoureux d'elle, se marie, lui fait un gamin, vit dix ans avec ses chèvres et ne prend pas une ride pendant tout ce temps.
J'ignorais qu’élever des chèvres et des moutons dans le désert était si bon pour la santé, ça laisse songeur sur ses plans de carrière une telle révélation.
Après ça il monte sur la montagne interdite, manque mourir (encore) dans un éboulement puis dans des sables mouvants. Se fait emmerder par un gamin arrogant puis chiale comme un môme en avouant à sa femme qu'il lui a menti depuis le début, qu'il ne se promenait pas juste dans le désert avant de la rencontrer mais qu'il était général de l'armée du Pharaon et qu'il va devoir retourner là bas parce qu'un apprenti bonze lui a dit qu'il avait besoin d'un général et non pas d'un berger et que Moïse, il faut bien se l'avouer, il est un peu arrogant. Suffit qu'un gamin sur une montagne lui lance un "Les bergers c'est rien que des pédés" pour qu'il se la joue "Ah ouais, tu crois ça? Tu vas voir si je suis pas le général le plus badass que t'aies jamais vu, morveux".
Il reprend donc son cheval, fait pleurer toute sa famille et se casse pour jouer au sauveur tout puissant.
Une fois de retour à Memphis plutôt que de la jouer discret, car je vous rappelle qu'il n'a pas le droit d'être là, il va menacer Ramsès direct. Il n'a rien de prévu, juste deux-trois rebelles qui le suivent et il se prend déjà pour Dieu. Ah non, pardon, autant pour moi, pour son messager seulement. Sa main armée aussi.
Enfin, il le trouve à faire un câlin à son dada en pleine nuit et décide, emporté par le moment, de lui piquer tout ses chevaux. Ça va être facile à cacher tiens, une cinquantaine de chevaux dans le quartier des esclaves, mais bon, pourquoi pas, y a pas de petit profit.
Et avec ses nouveaux potes, toujours esclaves hein, c'est fou la liberté de mouvements qu'ils ont malgré leur condition, il va faire péter quelques trucs parce que bon, autant mettre le chef le plus en colère possible, ça ne peut qu'être une putain de bonne idée, ce n'est jamais que le Pharaon après tout.
Comme on pouvait s'y attendre ce dernier ne prend pas tout ça avec la big banane, faut dire aussi que quand des insurgés font péter tes réserves de poudres et de bouffe tu l'as un peu mauvaise en général, et fait fouiller toutes les maisons à la recherche du meneur qu'il regrette d'avoir laissé en vie des années plus tôt. Mais le petit sacripant se cache et les soldats ne le trouve pas malgré les méthodes musclées qu'ils emploient.
Alors Ramsès fait exécuter une famille d’hébreux lambdas qui n'avait rien à voir dans l'histoire et promet d'en exécuter une nouvelle chaque jour jusqu'à ce qu'on lui livre Moïse. Celui ci, qui est dans la foule, détourne les yeux et rentre à sa maison entrainer ses nouvelles recrues. N'a foutre de quelques dizaines de civils, il en a 600 000 autres a sauver lui.
S'en suive quelques séances d'entrainement au tir à l'arc, quelques escarmouches contre des marchands égyptiens et toujours une famille assassinée chaque soir sans que ça n'ait vraiment l'air de perturber Moïse plus que ça. Les remords, la culpabilité, il n'a pas l'air de connaitre.
Au bout d'un temps, malgré tout, il s'impatiente un peu. C'est que les choses ne bouge pas des masses et que sa famille lui manque, il se fait alors engueuler par le jeune bonze, qui est en fait, probablement, un émissaire du Saigneur et il est finalement décidé que le Boss va prendre les choses en mains parce que ça fait quand même 300 ans que ça dure ces conneries et qu'il en a un peu ras la casquette de voir que son général fraichement débarqué n'est en fait pas foutu de faire bouger un peu les choses.
Si vous avez vaguement suivit au cours de religion vous savez donc que la prochaine étape n'est autre que les dix putains de plaies d’Égypte.
Dieu va donc se la jouer maitre des animaux et des éléments pour foutre un boxon pas croyable en Égypte et bien faire chier son monde.
D'abord il va faire en sorte que les croco s'entre dévorent histoire de gorger le Nil de sang, de tuer toute vie à l’intérieur et de foutre en l'air les récoltes. Ensuite il va apporter des grenouilles, qui vont aussi mourir et rameuter des mouches qui vont à leur tour mourir. Et tout ces cadavres vont amener des maladies qui vont faire quoi? Je vous le donne en mille, générer encore plus de malades et de morts ! S'en suivront encore la grêle, les sauterelles, la mort prématurée du bétail, la nuit inopinée et précoce (Ça va être tout noir) et enfin la dernière, la pire, celle que Moïse va éviter aux Herbeux en leur conseillant d'égorger encore d'autres innocents, des agneaux plus purs que n'importe quel être humain (c'est lui même qui le dit, hein), la mort de tout les premiers nés.
Ça fait quand même un putain de paquet d’innocents tués dans l'affaire vous ne trouvez pas? Si Dieu était si puissant et gentil il aurait pu tuer le Pharaon, puis son successeur, puis encore le suivant et ainsi de suite jusqu'à ce que l'un d'eux accepte de libérer les esclaves. Mais non, ça n'aurait fait qu'une dizaine de victimes, voir moins pour peu qu'un Pharaon aie réfléchi un peu, c'est pas franchement spectaculaire comme truc, des milliers et des milliers de victimes c'est beaucoup plus fun. Et puis ça fait une petite anecdote sympa à raconter.

Enfin donc, le fil de Ramsès, comme ceux de tout les égyptiens d'ailleurs, va succomber à cette dernière plaie. Et même si cet enfant était incroyablement laid je pense que l'ont peut tous comprendre sans trop de difficulté la profonde tristesse et la rage qui animent son père à cet instant.
Malgré cela il chasse les hébreux dés le lendemain. Alors qu'aucune autre plaie n'était prévue soit dit en passant.
Quand Moise est venu le voir juste avant que ça ne se produise il aurait pu le prévenir, non ? Histoire de lui laisser une chance de libérer les esclaves avant cette affreuse nuit et que tout les gamins restent en vie. Mais non, Monsieur choisi juste de lui dire de veiller sur son fils et se carapate sans plus d'explication. Tu m'étonnes qu'il soit furax après ça, le Pharaon.
Mais bon, les hébreux se cassent donc, défilant dans les rues avec Momo toujours en tête. Ils partent avec des chariots, des moutons, des bœufs, des chevaux... Attendez, les animaux ne sont pas censés être tous morts peut de temps avant ? Et un cheval vous savez combien ça coutait à l'époque ? En fait, moi non plus mais je suis sur que ça ne devait pas être bon marché. Ce sont des putains d'esclaves, merde ! Ou ont-ils trouvé l'argent pour se payer tout ses animaux ?
Et les égyptiens qui les regardent partir en les huant juste un peu pour la forme alors qu'ils sont clairement responsables de la morts de leur enfants... Personne pour leur jeter un caillou ? Pour leur foutre le feu ? Pour sauter dans le tas et frapper, faire un max de dégât quitte à en mourir ? Les égyptiens sont tellement zen, putain, après tout ce qu'ils viennent de vivre. Là, comme ça, il ne m'apparaissent pas vraiment comme un peuple ayant mérité tout ce qui leur est tombé sur le coin de la gueule.
Néanmoins, une fois tout les esclaves partis le Pharaon se dit que, quand même, ça lui plombe un peu le cul qu'ils s'en sortent aussi facilement alors que lui et son peuple ont perdu leurs enfants. Il décide donc de les suivre avec quelques milliers d'hommes dans l'intention de tous les abattre. Histoire de se venger, parce que là il n'est plus qu'un père agonisant de tristesse, un mari qui voit sa bien aimée perdre la tête après la mort de leur enfant unique. Il les prend donc en chasse, Moïse est mis au courant et choisit d’emprunter un chemin de montagne qu'il ne connait pas pour aller faire trempette en bord de mer de l'autre coté.
On dit bien voir la mer et mourir, ça doit venir de là.
Enfin, lui et ses 600 000 nouveaux potes traversent la montagne tranquille, à pied, se retrouvent de l'autre coté, râlent un coup parce que, bouuuh la mer ça mouille ! Méchante eau, méchante !! Ils font un petit somme parce que, mine de rien, marcher non stop pendant tout se temps ça fatigue, alors qu'à ce moment là Ramsès et son armée, au triple galop depuis leur départ, débutent à peine leur ascension de la montagne pourrie.
Je vous passe le moment où, emporté par un éboulement, hommes et chevaux meurt de la façon la plus conne qui soit. Puis aussi celui où Momo, de rage, lance son épée dans l'eau puis voit le niveau baisser de plus en plus jusqu'à lui permettre d'aller la rechercher et décide que c'est maintenant, là tout de suite, qu'il faut traverser. Une lumière ce Momo, qu'on se le dise. Puis aussi celui où Ramsès et ses hommes, du moins ceux qui ont échappés au glissement de terrain, déboulent de front sur la plage au triple galop alors qu'ils sortent tout juste d'un sentier où il était déjà difficile de faire passer un seul putain de char à la fois...
Et venons en à l'affrontement final.
Momo est prévenu par son homme de main, qui est aussi son frangin, le vrai cette fois. Mais ça à tellement peu d'importance dans le film qu'on va dire qu'on s'en bat les couilles au moins autant que Ridley Scott. Et il fait demi tour avec une poignée de soldats improvisés pour tenir tête aux quelques dizaines de chars qui composent maintenant l'armée de Ramsès.
Alors qu'ils galopent les uns vers les autres un des soldats fait remarquer à Momo qu'il y a une méchante vague qui revient vers eux et qu'il serait peut-être de bon ton de ne pas totalement faire comme si elle n'existait pas. Au même moment un des sous-fifres du Pharaon lui fait remarquer exactement la même chose et celui ci lui fait clairement comprendre qu'il n'en a strictement rien à branler. Contrairement à Momo qui, pour la première fois du film, se dit qu'il y a peut-être eu suffisamment de morts et qui leur ordonne de faire demi tour.
Les hommes se plaignent un peu quand même :
- "Oh Momo, tu vas pas crever en héros tout seul non plus ! Nous aussi on veut en être. On veut que les gens ils se rappellent de nous.
- Non ! C'est mon histoire, vous vous cassez !
- Roh allez Mo-
- Rah mais cassez vous, bordel ! Vous n’êtes pas encore des hommes libres là. Vous êtes toujours des esclaves et vous arrêterez de l'être quand je vous le dirais. Alors là, maintenant, vous remballez vos couilles et vos épées, que vous avez probablement du sortir de vos anus respectifs, et vous me laissez mener ma gué-guerre tout seul."

Donc ils remballent le tout et font demi tour, comme on leur a dit de le faire.
On se dit qu'ils sont foutus quand même vu où se trouve la vague mais on verra ça plus tard car à peu prêt au même moment les hommes de Ramsès se disent qu'ils vont faire pareil, les fous, et ils tournent les talons, espérant avoir le temps de regagner leur rivage.
A ce moment là on se dit qu'on va avoir au moins quelques coups d'épées entre les deux faux frères. Peut-être même que la mer va se refermer autour d'eux en les laissant dans une sorte de vortex magique et que, même si on s'est fait chier pendant deux heures et quart, les dernières 15 minutes vont être épiques.
Sauf que pas du tout.
La vague les balaie.
Avant qu'ils aient pu s'atteindre.
On les voit se débattre un peu dans l'eau. On voit les Égyptiens se faire emporter et le peuple hébreux arriver juste à temps sur l'autre berge. On se dit que les apprentis soldats se sont fait prendre dans la vague, ils avaient au moins le double de chemin à se farcir eux, mais en fait non, c'est bon, il sont arrivés juste à temps aussi. Zéro perte du coté hébreux, ouf.
Enfin, sauf Momo qui est toujours entrain de luter dans les vagues.
Il se fait retourner quelques fois, son cheval succombe, encore une fois, comme tout ses putains de chevaux durant le tournage, et il est finalement rejeté sur le bon rivage, en vie. Décidément il avait raison, c'est trop un dur à cuire!
Mais Ramsès n'est pas mal non plus dans son genre vu qu'il s'en sort aussi, de l'autre coté bien entendu, ils étaient à quelques mètres l'un de l'autre quand c'est arrivé mais les courants marins, tout ça, c'est complexe à comprendre et il se peut très bien que deux naufragés soient portés vers des destinations différentes vu le bordel créé par la vague. Au fond c'est même pas le truc le plus illogique du film donc on le laisse passer presque de bonne grâce.
Les hommes de Rara, eux, n'ont pas eu cette chance, ils ont du tenter de rentrer au bercail au pas, je ne vois pas d'autre explication.
Après tout ça Momo a donc été rechercher sa femme et son fils, qui n'ont pas du tout vieillit, tout cela n'a donc du prendre que trois-quatre mois à tout casser. C'est cool il n'est pas resté absent très longtemps finalement, lui qui était prêt à y rester toute sa vie.
Enfin bon, après tout ça vous comprendrez qu'il ne pouvait pas décemment redevenir un petit berger paumé au milieu du désert, hein. Donc il a reprit tout ses fidèles sous le bras et il les a perdu pendant 40 ans dans le désert. C'était bien la peine. On le sait parce qu'on le voit très très vieux à la toute fin, histoire de bien nous rappeler que les boussoles n'existaient pas à l'époque et que l'eau de la fontaine de jouvence elle ne fonctionnait que dans le coin de désert de sa femme. C'est con de l'avoir quitté, hein !

Enfin voilà. Je ne sais vraiment pas quel était le but du réalisateur en produisant ce film parce que les seuls choses qu'on en retient sont, dans l'ordre, que :
- Dieu est un gros connard égocentrique
- Les Égyptiens en on prit plein la gueule alors qu'ils n'avaient rien fait
- Moïse est aussi égocentrique en plus d'être sans cœur
- Il n'y a pas de justice vu que le "méchant" de l'histoire est le seul égyptien à survivre à la vague
Et je ne vois pas trop dans quel putain de contexte tout cela à un sens.
Sincèrement, je voulais voir Ramsès gagner. Je savais que c'était particulièrement improbable mais vu l'orientation que le film prend dés les premières minutes une réécriture de la fin ne me semblait même pas totalement exclue. Parce que si le but de ce film n'a jamais été de faire passer Moïse pour un connard, ben, c'est raté. Complétement. Totalement. A tout jamais.
Je crois que c'est évident mais est-ce-que le conseillerais ce film ? Non ! Il existe des tas de façons plus agréable de passer 2h30 et des tas de choses qui méritent d'avantage de dépenser ses sous pour les (a)voir. Passez votre chemin, donc.