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Ce que Kobaitchi raconte
nouvelle
22 avril 2014

Grue et culotte ou l'histoire d'un défi à la con.

Comme vous commencez à le savoir, nous sommes deux grosses feignasses. Et si on ne trouve pas des astuces pour se motiver de temps à autre on reporte sans cesse à plus tard à peut prés tout.
Ce qui n'est pas vraiment génial pour évoluer.
Donc on a décidé de se forcer à réaliser des petits défis, peut-être pas tout les jours non plus hein, mais au moins plusieurs fois par semaine.

A chaque nouveau défi chacun de nous donne un thème à l'autre et nous avons 1h30/2h pour le réaliser.
Pour ce premier défi on a un peu dépassé, et il n'est pas complet, mais on espère s'améliorer avec le temps. (C'est un peu le but aussi...)

Alors, mon thème à moi était : Une histoire en m'inspirant des deux derniers dessins réalisés par Sieu K. C'est à dire une grue et une fille sans culotte. Il a hésité à ajouter une touche d'érotisme aussi mais comme je n'avais pas le droit d’intégrer un troisième personnage ça promettait de devenir vraiment particulier... Donc, dans un premier temps au moins, l'érotisme est écarté. Je vois votre air déçu mais rassurez vous, ça pourrait être ajouté dans l'avenir, on ne sait jamais.
Bon, comme vous allez le voir aussi, je me suis un peu laissée emporter, beaucoup de questions sont posées dans ce prolonge (et, je vous rassure, j'ai absolument toutes les réponses!) ce qui fait que plutôt que de changer de thème chaque jour comme prévu, je vais continuer cette histoire au moins durant une semaine avec simplement un élément obligatoire en plus par jour. Ce qui me permettra d'aller au bout de mon idée plutôt que de l'abandonner là alors qu'elle est tout juste entamée.


 

Un vent chargé de poussières et de pollen remuait la crasse sous les restes de l'immeuble jadis en construction. Des cendres voletaient dans l'air. Un feu couvait toujours quelque part depuis l'attentat. Cette fois il se trouvait à quelques rues de là, du coté de la grande roue probablement. Nombreux étaient ceux qui avaient déjà essayé de mettre le feu à la construction, de la faire tomber aussi. Mais elle était toujours debout. Véritable pied de nez de 100m de haut, se moquant des immeubles alentour, pillés, détruits ou tombés par la faute des hommes.

Émergeant d'une ruelle jonchée de détritus, un petit groupe de renards traversa l'avenue en quelques bonds. Museaux au vent, moustaches fébriles, ils auscultèrent rapidement un tas de métaux divers déposés là par quelque survivant ayant finalement décidés qu'ils ne lui étaient d'aucune utilité. L’amoncellement ne cachant nulle nourriture, ils s'en repartirent alors, aussi furtifs qu'a leur venue, ne prêtant même aucune espèce d'attention à la forme vaguement humaine étendue à quelques pas du monticule.

Pourtant la forme ne se contentait pas seulement d'être vaguement humaine, non, au contraire, elle commençait même à bouger.
Elle se retourna d'un coté, puis de l'autre. Allongée en position fœtale elle semblait avoir le sommeil agité, quand soudain elle se redressa dans un cri.
Les corbeaux fouillant un sac poubelle abandonné à quelques mètres de là, sous le squelette de l'immeuble, s’envolèrent , alarmés par le cri pourtant rapidement interrompu par des gémissements et des plaintes.

- Hng. Les fils de putes, ils m'ont bousillé le dos.

Le visage grimaçant, les cheveux noirs et sales ramenés en une queue basse d'où s'échappaient nombres de mèches, la peau sale, du sang séchés sur les joues et le nez et un bel œil au beurre noir, Casey avait déjà été plus à son avantage, même dans ce monde en ruine.

Elle se toucha la nuque, fit doucement pivoter sa tête en tout sens, se massa l'épaule gauche d'où émanait une douleur lancinante due aux coups qu'elle avait pris peu avant.
Finalement elle regarda ses orteils bouger. Ils étaient toujours tous là, c'était toujours ça de pris. Pourtant son front se plissa quand elle laissa remonter ses yeux sur ses mollets, puis sur ses cuisses. Nues. Ses jambes étaient nues. Elle ferma les yeux un bref instant, inspira puis souffla. Si elle avait été observée à cet instant elle aurait pu donner l’impression de se calmer. Tout son corps, à l’exception de ses ongles plantés dans ses cuisses au point d'y laisser des marques qui resteraient plusieurs heures, donnait l'impression de quelqu'un se relaxant pour éviter d'exploser.

- Les fils de batards! hurla t-elle en plantant ses mains dans le sol cendreux  pour se relever.

Les larmes au bord des yeux, mais de rage, pas de tristesse, elle se redressa, appuyant toujours sa main droite contre son épaule gauche qui la faisait de plus en plus souffrir à mesure qu'elle se réveillait complétement. Les hommes qu'elle avait rencontré plus tôt, avec qui elle avait eu une altercation pour le moins violente, ils l'avaient passée à tabac jusqu'à l'évanouissement. Après ils lui avaient volé son sac bien sur, remplit de ses trouvailles de la journée, un peu de nourriture, un vieux poste de radio et même un livre, trouvé par miracle au milieu d'un appartement dévasté. Mais aussi le matériel qu'elle avait toujours sur elle, un couteau, quelques outils, la clef du container où elle cachait généralement son butin, sa veste et jusqu'à son pantalon.

Elle n'avait pas l'impression qu'ils aient fait plus que cela, elle ne ressentait aucune douleur qui pourrait être imputée à un viol et ne se sentait pas particulièrement poisseuse.
La vie était devenu tellement étrange qu'on ne violait même plus les femmes après les avoir déshabillées. Le sexe, même dans ces conditions, était devenu une chose tellement heureuse que plus personne n'estimait y avoir droit.

Elle passa une main dans ses cheveux, libérant quelques mèches supplémentaires au passage, pour les repousser.
Elle aurait eu l'air bien petite pour un observateur extérieur à cet instant, fine silhouette voutée, seulement vêtue d'un débardeur trop court, au milieu de ces bâtiments en ruine, dans l'air sale et pollué de ce souvenir de ville.

Elle aurait pu craindre une agression, une seconde agression, car si ces voyous là, tout comme les citoyens de base, étaient trop obsédé par leur survie, et rien que par leur survie, pour penser à la toucher il en existe toujours qui se réjouissent de tout les malheurs, qui trouvent un moyen de faire le mal même quand on pense avoir enfin touché le fond. Mais à cette heure avancée de l’après midi elle savait qu'elle ne risquait rien de tel, s'il restait encore quelqu'un dehors il ne pouvait être que suicidaire. Hors, les survivants avec de tels penchants étaient tous morts depuis longtemps et elle le savait mieux que quiconque.

Néanmoins si elle ne devait plus craindre les résidents humains ça ne signifiait pas pour autant qu'elle ne risquait plus rien. Au vu de la couleur du ciel elle se donnait 30 minutes maximum avant de tomber nez à nez avec des rôdeurs, et là, Dieu seul savait ce qu'il adviendrait d'elle.
Personne n'avait jamais vu les rôdeurs, même si tout les monde les avait entendu grogner et se déplacer la nuit. Ou plutôt, tout ceux qui les avaient vu avaient disparu. Ils n'étaient pas juste morts, non, ils avaient vraiment disparu de la surface du monde physique. Aucun cadavre, aucun squelette n'avait été retrouvés. Soit les rôdeurs les avaient emmenés avec eux, soit ils les avaient gobés d'un coup, ne laissant d'eux qu'un souvenir vague dans les mémoires des gens qu'ils avaient fréquenté.

Sachant qu'il ne lui restait pas beaucoup de temps Casey évita d'en perdre d'avantage et se mis en route aussi vite qu'elle le pu, claudiquant et se tenant l'épaule d'une main.
Heureusement elle n'habitait pas très loin, si elle se pressait un peu elle devrait être rentrée à temps.
Elle traversa l'immeuble en construction aussi vite qu'elle le pu, mais grandement ralentie par les contusions qui meurtrissaient son corps. Elle connaissait le terrain mais il était accidenté, elle ne l'avait traversé qu'une fois en courant et elle gardait le long du bras gauche une cicatrice de 30 centimètres qui lui rappelait sa chute.
Leur chute.

Elle aurait pu déblayer l’accès après ce jour là, et même avant, mais elle aimait le fait que "sa maison" ne soit pas trop facilement accessible. Même si ça n’arrêterait pas les rôdeurs ça maintenait tout de même les diurnes loin de chez elle. Et elle préférait ça.

Dans son état elle perdit pas loin de 15 minutes à traverser l'immeuble et 10 de plus à contourner le lac qui s'était formé dans le chantier juste derrière, si bien que quand elle atteignit enfin l’échelle qui la mènerait à son repaire elle entendait déjà du bruits venir des rues alentour.
Elle inspira profondément et se mit à monter, tirant de toutes ses forces sur ses bras meurtris et poussant sur ses jambes endolories, se propulsant aussi vite qu'elle le pouvait jusqu'à son abris, à 72m du sol.
Elle sprinta tant sur la fin que ce fut d'une main tremblante qu'elle écarta la porte de la nacelle aménagée où elle habitait depuis bientôt 8 ans. Elle s'écroula sur le matelas qui occupait tout l'espace et referma la porte d'un coup de pied. Aussitôt le noir se fit, profond, complet, rassurant et angoissant à la fois.
Pendant de longues minutes elle n'écouta que sa respiration revenir à un rythme normal, puis elle se concentra sur les bruits qui lui parvenait de dehors. Par chance l'altitude couvrait la majorité des bruits et à part le vent elle entendait rarement quoi que ce soit.
Ainsi, de moins en moins attentive aux bruits de l’extérieur, elle se laissa bercer par le ballotement de la nacelle jusqu'à tomber endormie.

 


Je me permets de poster aussi les défis de Sieu K vu qu'il ne le fera pas de lui même.
Son thème à lui était : 5 personnes dans un supermarché (sans qu'ils n'aient besoin d'être liés par quoi que ce soit).
Ils en a fait trois (et demi). Je dis que c'est pas mal quand on sait qu'il lui faut généralement plusieurs jours pour en faire un seul.

At the supermarket by Vittaya C

 

 

 

 

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13 avril 2014

Le comptoir de nul part. [Rêve]

Cette nuit j'ai fais un rêve assez spécial.
Bon, ça arrive fort souvent en fait.
C'est pour ça que j'aime dormir.
Mais ce coup ci j'avais envie de vous le raconter. Parce que ça fait longtemps. Je déterre donc la section "Ce n'était qu'un rêve".

Certains passages sont assez flous dans mon esprit donc j'ai choisis de les interpréter (mais vraiment juste un peu) pour garder une certaines continuité. Ce qui ne veut pas non plus dire qu'à la fin ça aura un sens très profond hein.


Et je décide aussi qu'il convient pour le thème 11 : LSD du P52.
Voilà.



De la musique. Forte. Très forte.
Je suis secoué. Un bras passe dans mon cou et j'entends quelqu'un hurler plus que murmurer quelques mots dans mon oreille.
J'ouvre les yeux. Une lumière artificielle m’éblouis. Je les referme.
Quelqu'un me secoue. On me parle, me charrie. J'ouvre encore les yeux et me force à trouver un point ou les ancrer.
Des cheveux bleus. Le bout rougeoyant d'une cigarette. La fumée. La fumée. La fumée.
Une main s'approche de mon visage et glisse la clope entre mes lèvres. J'aspire, plus par réflexe que par envie.
La musique a changé, les basses envahissent mon esprit. Je n'entends plus que ça, je sens mon corps se balancer d'avant en arrière et mes yeux se refermer. La cigarette m'échappe, récupérée illico par une autre main.

A ma gauche le garçon hurle encore des choses à mon oreille. Je tourne la tête vers lui, il doit être si jeune sous ses traits de défoncé. Un diamant dans son œil. Un bruit languissant. Je vacille.
Non. Nous vacillons tous, projetés vers l'avant. L'espace d'un instant je suffoque, les cheveux bleus me chatouille le nez, me rentrent dans les yeux. Ils sont sales et sentent les herbes.
J’étouffe! J'ouvre la bouche et ils s'y engouffrent par poignées. Mes mains sont comme attachées, j'ignore où elles sont. Je ne peux pas m'aider.
Soudain je suis projeté en arrière et malgré une douleur cuisante à la poitrine je respire de nouveau librement.
Je ferme les yeux. Encore. Je suis fatigué.
Au contact des lèvres gercées je les rouvre. Des yeux bleus me sondent, les mèches à peine plus foncées me chatouillent la joue. J'ouvre la bouche et la fumée empli une nouvelle fois mes poumons.
Je ferme les yeux et cette fois me laisse tomber sur l'épaule à ma gauche.
Tout est tellement sombre au dehors, seuls les phares du mini van lancé à toute allure dans cet espace désertique viennent narguer la lune quasi absente.

 

Le soleil était déjà haut quand l'homme au sombrero dépassa le mini van emboutit dans le grillage, là ou s’arrête la route. Il le contourna sans un regard, ni pour lui ni pour le sac en toile épaisse déposé négligemment à coté du véhicule.
Il ne le vit donc pas quand ce dernier ce mis à bouger. Légèrement d'abord, de plus en plus énergiquement par la suite.
Il ne vit pas non plus la silhouette qui en sortit à quatre pattes, qui vacilla et qui s'affala sous le soleil meurtrier.

 

Mouillé. C'est mouillé! Ah, c'est de l'eau. J'ai soif, encore!
Pourquoi ça s'arrête? J'ai soif! J'ai soif! Humpf!

Un coup de botte dans les cotes me réveille et c'est le visage dans la terre humide que j'ouvre les yeux. La musique s'est arrêtée, ainsi que le ballotement. Où suis-je? Difficilement je m'assieds et, en me retenant à mes genoux pour ne pas retomber, je regarde autour de moi.
Le désert. Partout rien d'autre que cette étendue dégueulasse et stérile de sable, de terre et de racines desséchées. Le van est recouvert d'une couche de saleté si épaisse qu'on en distingue même plus la couleur. Je me traine jusqu'à son flan et y frotte la main. Je dois insister un peu mais, bleu! Le van est bleu. Bleu... Autre chose était bleu. Quoi?
"Debout. Il nous reste du chemin."
L'homme qui a parlé jette un sac sur son épaule et me tend une main que j'attrape mollement. En un rien de temps  il m'a remit sur mes pieds et s'éloigne déjà, me laissant avec mon esprit vacillant et mes pensées désordonnées.
Il se retourne et m’appelle. Mécaniquement je me met en marche et tel un zombie, trainant des pieds, je le suis le long de ce grillage qui semble ne jamais vouloir s’arrêter.
Derrière nous le van et ses potentiels occupants se font de plus en plus petits. Qui aurait cru qu'un simple grillage arrêterait ainsi sa folle course de... la nuit passée?

Tout l'après midi nous marchons, souvent je m’arrête ou je tombe, à chaque fois l'homme crie sur moi ou fait demi tour et me donne à boire. Quelques goutes à peine. Sa gourde est presque vide et j'ignore si nous sommes encore loin de quoique ce soit. Lui, marche toujours avec la même volonté, son dos est comme un mirage inaccessible après lequel je cours en vain.

Quand enfin un bâtiment se dessine au loin je n'y crois d'abord pas. Comment un bâtiment si grand peut-il se trouver au milieu de nul part?
Mais plus qu'au milieu c'est sur les contours du nul part que nous nous sommes égarés.
Nous dépassons des pick-up garés n'importe comment, des chevaux attachés tout droit sortit d'un western spaghetti et attendant nonchalamment des cowboys venant de quelques dimensions parallèles. Quand enfin nous passons la porte nous nous retrouvons dans un hall chic et très impersonnel. De la moquette noire, des fauteuils en cuir, un grand escalier bordeaux et cette impression qu'il vaut mieux chuchoter si on tient à ne pas être mis à la porte sur le champ. Un instant je vacille, l'insolation m'ayant guetté toute la journée, mais l'air frais du bâtiment me secoue assez pour m’éviter l'évanouissement et une fontaine placée contre un mur me permet de me servir un verre d'eau que j'avale goulument avant de m'en servir un second, puis un troisième. L'eau coule des coins de ma bouche et trace des sillons plus clairs sur mon menton et mon cou recouverts de poussière. Je sens ma peau s'assouplir et mes organes reprendre vie à mesure que j'absorbe le liquide frais.

Quand enfin je pense à offrir un verre à l'homme qui m'a sauvé je me retourne un gobelet propre à la main et le cherche du regard dans l'immense hall d'entrée.
Est-il partit? Suis-je resté si longtemps à me désaltérer qu'il a préféré partir seul que m'attendre? N'était-il finalement qu'un mirage inventé par mon esprit désorienté?
Quoi qu'il en soit je ne le vois nul part, je n'ai plus que moi et si je veux passer la nuit dans cet endroit je vais devoir ruser.
Dans mes poches rien d'autre que de la poussière et je ne porte rien de valeur sur moi, je dois trouver un moyen de me faire héberger à l’œil.

Autour de moi plusieurs groupes de 4 à 6 personnes se sont formés, pour la plupart ils ne semblent même pas m'avoir remarqué. Je les observe, espérant trouver une faille, une solution. La nuit d'hier me semble vieille de plusieurs années. Mais d'ailleurs était-ce bien hier?
Soudain un visage me semble familier, puis un second, et un troisième même. Ce petit groupe prêt à franchir une porte au fond du hall je le connais! Je m'élance vers eux, ils vont pouvoir m'aider, au moins jusqu'à demain.
Je me retrouve enfin face à eux et veut les saluer, "Hey..." commence-je avant de me rendre compte que si moi je les connais la réciproque est plus qu'improbable. J'ai en face de moi un des groupes de rock les plus célèbres du moment et aucun d'eux n'a l'air particulièrement intéressé par ma personne.
Un gorille s'interpose entre eux et moi, les autres personnes ont disparu, si je ne tente rien je dormirais très certainement à la belle étoile cette nuit et je me ferais dévorer par le désert lui même. A moins que la soif ne me tue avant lui.
N'ayant donc rien à perdre je leur raconte mon histoire, rapidement, en quelques mots, ce que je sais me concernant en tout cas, donc finalement pas grand chose, ignorant jusqu'à mon nom et ce que je fais ici je ne sais finalement leur conter que les 12 dernières heures de ma vie. Et pas dans leur intégralité.
Ils n'ont pas l'air très intéressés, je les ennuie surement. Je ne peux pas vraiment les en blâmer. Je leur demande un pass pour la nuit, un accès aux coulisses pour voir le concert. Ils sont bien ici pour un concert? Ils tournent les talons, je m'affole, leur promets diverses choses. Ils vont s'en aller. Quand sur un coup de tête le bassiste  me propose un deal, je les impressionne et j'obtiens ce que je demande.
Je n'ai qu'à les impressionner.
Qu'à les impressionner.
Impressionner.

Merde! Comment je peux les impressionner à froid, dans cet endroit, sans rien sur moi?
Il ne me reste finalement qu'une seule chose à tenter...
La magie!
Je me frotte les mains un instant, j’espère que ça va fonctionner malgré la fatigue et la déshydratation, puis je les écarte devant moi, paumes vers le haut et je récite mentalement une incantation de niveau inférieur. Aussitôt quelques points lumineux se matérialisent au dessus de mes mains. Bien vite d'autres les rejoignent, quelques couleurs, du bleu, du rouge, elles se mélangent en un violet foncé et les étoiles viennent s'y incruster. Le tout se forme petit à petit, la vie nait entre mes doigts, des soleils, des planètes, quelques nébuleuses, une petite galaxie se forme au centre du cercle que nous formons désormais. Les membres du groupes semblent impressionnés, l'un d'eux tente d'intercepter une étoile filante mais elle lui brule la main en la percutant.
Je maintiens le micro univers quelques minutes encore puis le fait disparaitre d'un claquement de mains. L’exercice n'est pas très demandeur en énergie mais dans mon état je sens que je ne tiendrais pas beaucoup plus longtemps.

En tout cas ça a fonctionné, ils sont tout les cinq très enthousiasmés par ma démonstration et je gagne ainsi mon laisser passé pour le concert, l'after, toute la nourriture et la boisson que je peux vouloir.
La boisson.
L'alcool.
Le reste aussi.

 

Le volume est démentiel, je bouge avec la foule, le chanteur hurle les paroles et je ferme les yeux en me laissant bercer par la masse.
Le bruit, les vibrations, l'excitation. La sueur perle sur mon front, dans mon dos. La chaleur est intense.
Je suis dans la fosse, au balcon, au premier rang, au dernier, je danse au son des notes, me déhanchant, hurlant, me balançant. Je suis sur scène, dansant avec lui. Je suis dans la foule, hué et griffé par les groupies. Je bouge. Je change de place. Je me déplace plus vite que je ne le devrais. Je me souviens. Mais pas de tout. La sueur, les larmes, le sang. Tout est flou. Je rejette ma tête en arrière. Je hurle. Je me fais mordre, griffer. Le sang bat dans mes tempes. Mes mains sont poisseuses. Il chante et je crie. L'univers tourne au dessus de nos têtes. La mienne va exploser.

 

Soudain, le calme.
Est-ce-que je dors?
Non. J'ouvre les yeux. Tout est sombre. Une odeur de cigarette froide embaume la pièce. Mes yeux sont collés, je les frotte. Mes cheveux sont gras, mon corps emplis des excès de la veille. Je me lève du sofa que j'occupais et enjambe une fille à la jupe trop courte qui dort à même le sol. Je vacille, vidé de toute force, jusqu'à la fenêtre que j'ouvre en grand. La chaleur étouffante du désert me percute aussitôt de plein fouet et je referme la fenêtre aussi vite que mes membres empattés me le permettent.
De l'après concert je ne me souvient de rien et la vision d'apocalypse que j'ai en me retournant vers la pièce ne m'aide en rien. Des filles et des garçons étendus un peu partout, des bouteilles vides sur les tables, le sol et même sur l'unique armoire de la pièce. Des détritus partout, des meubles renversés. Je ne me souviens d'aucun d'eux, le groupe a disparu, ils ont du dormir dans de vrais lit, eux.
Envie de prendre une bonne douche, de me débarrasser de ces odeurs d'abus en tout genre. Je me frotte les yeux encore une fois et remarque que mes doigts sont tachés de rouge. Ça, la batterie qui résonne dans ma tête et mes muscles endoloris me font supposer que je n'ai pas abuser que de l’alcool la nuit dernière. Dans un soupir je me dirige en titubant vers la porte, je dois laver tout ça, je dois me reposer.
Dans le couloir encore des corps endormis, certains dans des positions compromettantes, d'autres simplement dans leur vomis. Je me traine jusqu'à une nouvelle fenêtre et regarde une fois encore dehors, toujours cette étendue vide et morne qui donne envie de se pendre. Je ferme les yeux en m'adossant au mur. J'ignore où se trouve la salle de bain. J'ignore même comment sortir d'ici. Alors que je me sens glisser contre le mur, prêt à me rendormir, je suis secoué par quelqu'un qui agrippe mon t-shirt au col. J'ouvre les yeux un tout petit peu plus réveillé et tente d'esquisser un mouvement pour repousser l’indésirable. Le mouvement n'ayant même pas atteint mon coude seule ma main griffe l'air d'un air mou et indécis.
Il me faut quelques secondes pour fixer mon regard sur l'individu qui se trouve face à moi mais finalement je reconnais l'homme qui m'a amené ici la veille. Que peut-il me vouloir? Un simple merci ne serait sans doute pas de trop mais dans mon état je ne sais même plus me servir de ma bouche et encore moins de mes cordes vocales, mises à rude épreuve la nuit dernière.

Mes yeux étant en train de se refermer il me secoue une nouvelle fois, plus fort et prend enfin la parole.
"On dégage. Maintenant."
Les informations trop vagues mettent plusieurs longues secondes avant d'être traitées et je ne réagis qu'alors qu'il me traine déjà dans les couloirs à grande vitesse.
"Attends. Pou-pourquoi on-on doit... par-tir?" Je trébuche et me retrouve à quatre pattes à moitié assommé par son poing qui, la seconde avant, me tenait encore par le t-shirt et que je viens de projeter contre mon nez. "Awh" râle-je en essuyant du dos de la main la morve teintée de sang qui s'écoule de mes narines. Ne s'attardant pas à me plaindre il me remet debout en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et me secoue une nouvelle fois. Ce coup ci je réagis en le repoussant aussi violemment que j'en suis capable.
J'ouvre la bouche, probablement pour l'insulter, mais il me coupe avant que j'ai pu prononcer un mot. Sa révélation me fait l'effet d'une gifle.
"Le batteur est mort. Toutes les preuves sont contre toi. Tu me suis maintenant sans faire d'histoires ou tu les laisses te lapider quand ils s'en rendront compte."
Je veux protester mais cette fois il me gifle pour de bon. Si fort que je vacille et dois me rattraper au mur à ma droite. "Tu n'as pas écouté ce que j'ai dis? Si tu veux vivre fais ce que je te dis!"
Bien sur que j'ai écouté mais je n'ai tué personne. Sauf que mes doigts sont bel et bien teintés de rouge. Et si c'était du sang? Et si ce n'était pas le mien? Ai-je pu le tuer sans m'en rendre compte?
L'homme, une fois encore, me sort de mes sombres pensées et m'entraine dehors, me trainant à sa suite comme un enfant en m'écrasant fermement le poignet de sa main puissante.

Voler deux chevaux et partir en galopant le long de la palissade qui s'étend toujours à l'infini est-ce bien raisonnable? Mais que pouvons nous faire d'autre? Que puis-je faire d'autre? Ma tête résonne de tout cela et je sens le peu d'équilibre que j'ai amassé me quitter, je m'affale alors à moitié sur l'encolure de ma monture, les doigts fermement emmêlés dans sa crinière, et la laisse suivre l'homme comme je le fit moi même le jour précédant.

Van bleu - Crédit : 33 Stewart Avenue
Crédit : 33 Stewart Avenue


 

Sean Finocchio
Sean Finocchio
Sean Finocchio

Vous devez vous dire que le titre de cet article n'a strictement rien à voir avec son contenu. C'est normal.
Il n'en a effectivement aucun.
C'est juste à cause d'une faute d'orthographe qui m'a fait rire quand je me suis relue.
En attendant, si je me retrouve un jour gérante d'un café ou d'un bar (ce qui est a peut prés aussi probable que jockey ou tailleuse de pierres tombales)  je pense que je l’appellerais comme ça. Ça a un petit coté Dernier bar avant la fin du monde. Sauf que c'est pas ça.

Aussi, je ne sais pas si c'est utile de le préciser mais je n'étais pas moi dans ce rêve, par contre j'ignore si j'étais un garçon ou une fille. J'ai écris au masculin parce que c'est ce qui me semblait le plus juste mais mon personnage était assez asexué en fait.

 

14 août 2012

Tatie Kob tu nous racontes une histoire?

Me revoilà =)
Enfin j’espère.

Il y a longtemps que je ne vous ai plus raconté d'histoire je crois, et comme je viens de participer à un swap où l'on recevait des consignes avec lesquelles on devait composer pour écrire une petite histoire je vais vous la partager.

J'ai mis les consignes après l'histoire, pour ne pas vous spoiler.

Mon histoire a plus au moins à une personne, ma swapée ^^ Je ne sais pas si beaucoup auront le courage de la lire, elle est assez longue, mais si vous le faites j'aimerais, comme d'habitude quoi, vos avis.
J'ai aussi un peu l'impression de m'être précipitée sur la fin, mais j'étais vraiment à la bourre pour rendre le travail. En fait j'aurais bien vu l'histoire continuer encore quelques cinquante pages... Ce sera pour une autre fois ;)
Allez bonne lecture aux courageux.

 


Ce matin là le vent était un peu froid, il faut dire que l'hiver n'était plus très loin, bientôt il serait aux portes de la ville et tous ses habitants entreraient dans une période longue d’au moins 3 mois où ils n'auraient plus aucun contact avec l’extérieur.
C’est que l'hiver était rude sur les Terres D'Orieux, et si le roi qui régnait là 4 siècles avant la révolte avait donné l'ordre à  son peuple de rester cloitré pendant les mois les plus froid, c'était pour éviter que la tempête qui faisait rage presque sans interruption à cette époque de l'année n'emporte encore nombre de citoyen trop braves ou trop fous pour s'aventurer en son sein.
Aujourd'hui en revanche, et ce depuis presque quatorze ans, de roi et de noblesse il ne restait rien. Quelques révolutionnaires avaient pris le château d'assaut  et, très vite rejoints par le peuple, un peuple rendu avide de pouvoir par un meneur beau parleur, ils avaient évincé le souverain et sa cour. Ensuite ils avaient dicté leurs propres lois et le beau parleur s’était fait élire gouverneur. Aussi incroyable que cela puisse paraitre la plupart de ses intentions étaient bonnes, réellement. Il souhaitait que tous soient heureux sous son commandement, que les jours soient prospères pour tous et que chacun se sente à sa place dans son pays. Malheureusement ni lui ni ses seconds n'avaient les compétences nécessaire pour faire fonctionner un tel royaume et jamais le peuple n'avait été aussi pauvre et miséreux depuis plusieurs siècles. Les querelles entre citoyens se faisaient plus courantes, jamais il n’y avait eu autant de mendiants dans les rues et aujourd’hui plus que jamais les différences entre les riches et les pauvres atteignaient leur apogée.
Néanmoins ce n'est pas cette histoire que nous relaterons ici, en tout cas pas directement.
L'homme qui nous intéresse ne se trouvait même pas à ce moment précis entre  les remparts de la ville. Et d'ailleurs il ne s'agissait même pas tout à fait d’un homme.

Des noms il en avait autant que de familles dans lesquelles il avait passé un bout de temps. De Matou à Pioupiou, en passant par Théophile et Ksss casses-toi connard. Mais celui par lequel il se présentait quand on prenait la peine de le lui demander c'était juste Bane. Pourquoi ce nom-là plutôt qu’un autre ? Ça ça fait son jardin secret, il ne faut point trop en dire.
Et c'est donc dans l'Immense Forêt jouxtant Orieux que nous retrouvons Bane, il tenait une bonne vitesse de croisière et espérait bien atteindre la ville avant son entrée en hibernation. Élégant et gracile il marchait entre les arbres majestueux, sautant parfois sur les énormes racines sortant de terre, courant aussi de temps à autre, pour chasser essentiellement, inutile de se fatiguer pour rien, le chemin était assez éreintant ainsi. Cela faisait 7 jours qu'il avait quitté la dernière ville et il espérait bien gagner la suivante dans les prochaines 48 heures, c'est que le temps se rafraichissait dangereusement, et même s'il avait roulé sa bosse un peu partout sur cette terre il n'était pas sûr de pouvoir résister à un hiver seul  dans l'Immense Forêt. Surtout que les possibilités pour qu’il puisse trouver refuge dans une cabane de chasseur ou d’Hermite avoisinait les zéros, puisque d’après ce qu’il en savait cette foret n’était habitée par absolument aucun être humain.  Il faut dire qu’il faudrait être sacrément fou aussi pour avoir envie d’habiter dans un endroit pareil, infesté de loups à six têtes et d’ours mal léchés d’environ 8 mètres de haut. C’est en tout cas ce que racontaient les histoires.

Pour tâcher de se réchauffer, au moins la cervelle, il se remémorait ses vieilles aventures alors qu'il marchait dans le froid grandissant tout droit en direction de la ville, du moins c'était ce que son instinct lui disait, et il se trompait très rarement.
Pendant un temps Bane avait vécu dans un monastère et il s'en rappelait avec gloutonnerie, parce que bien évidement il n'avait jamais été fait pour une vie pastoral, il s'était d'ailleurs fait jeter dehors après avoir fait une orgie de fromage et de vin. Non vraiment il ne regrettait pas son geste, ça aurait été un réel gâchis que de ne jamais connaitre un tel moment. Un peu plus tard il avait pris le bateau vers une destination dont il ne savait rien. Il était descendu du paquebot après 6 mois de labeur et avec deux anneaux dans l'oreille droite. Très vite il avait fait la connaissance de Samekikoto une geisha sublime avec qui il avait eu une relation particulière pendant presque une année. Mais après cela le désir de voir le monde s'était ré-infiltré dans ses veines et il l'avait quittée pour reprendre la mer. Il n’était pas fait pour rester au même endroit trop longtemps, il l’avait toujours su. Du Japon il garda un tatouage en forme de tigre sur le torse, bien vite camouflé par son abondante pilosité, et le souvenir de cette drôle de soupe remplie de légumes étrange et d’espèce de petits vermicelles qu’il n’avait pu gouter que là-bas.

Il commençait à se rappeler son arrivée dans un pays sec et chaud, un pays où il avait vu des hommes se faire enchainer par d'autres et travailler dur sous le soleil de plomb à longueur de journée. Un pays d'où il était ressortit à moitié mort à cause d'une histoire avec une fille du coin, ce qui lui avait laissé cette cicatrice, qui avait demandé 4 points de sutures pour se refermer, si sexy et prompte à engager la discussion avec de jolies inconnues, entre les deux yeux, quand il entendit des croassements devant provenir d'une grenouille gargantuesque au vu de leurs puissances. Plus bas mais tout aussi distinctement il entendit la voix d’un homme, ou d’une quelconque créature dotée de la parole, qui lui demandait de rester tranquille.

La curiosité, et peut être un peu l'ennui aussi, l'emporta sur son empressement à arriver à la ville d'Orgieux rapidement et Bane se dirigea à pas de velours jusqu'à l'origine de ces bruits. Autant rester prudent, il se pouvait très bien qu’il ait affaire à un adversaire plus puissant que lui.
 Sans grande surprise pourtant, ce qu'il découvrit à peine 200 mètres en aval fut précisément ce qu'il s'était attendu à trouver, autrement dit un homme accroupi dans une eau vaseuse, un bâton dans une main, une sorte de besace dans l'autre, et discutant avec une grenouille qui semblait ne même pas le voir.
Bane se demanda s'il devait intervenir, de toutes évidences l'homme était un débutant dans l'attrapage de grenouille, hmm non pas seulement dans l'attrape de grenouille, en fait cet homme ne semblait pas du tout à sa place dans cette foret, soit ils étaient plus proche de la ville qu'il ne l’eut cru, soit il s'agissait d'un vrai miracle, pour lui, que l'homme soit encore vivant après un séjour d'au minimum deux jours dans l’Immense Forêt.
-    Si j'étais toi l'ami j'y toucherais pas.
Bon ben oui, Bane peut être un vrai gentleman parfois, et là il avait décidé qu’il ne laissera pas Mr "j'ai retroussé le bas de mon pantalon pour ne pas le salir dans la vase" se faire empoisonner par une grenouille de bénitier qui le ferait se tordre de douleur des heures durant avant de lui laisser enfin  l‘occasion d’expirer son dernier souffle dans un râle d’agonie s’il avait la mauvaise idée de tenter de la manger. Enfin ça c’était dans le cas le plus malheureux. Si l’homme était allergique au poison de la grenouille par exemple. Chose qui pouvait très bien se révéler exacte.
-    Quoi? Qui est là? demanda l'homme en se redressant, faisant par la même fuir la grenouille qui accaparait encore toute son attention la seconde d'avant. Rah! Soyez maudit… Qui que vous soyez ! Vous avez fait fuir mon repas!
Bane était monté sur une branche d'arbre à environ deux mètres et demi du sol, à la fois par sécurité mais aussi parce qu'il aimait surplomber la scène, quelle qu’elle soit. Il s'y était allongé mais se redressa et s'étira, faisant volontairement bouger d’autres petites branches pour attirer enfin le regard de l'imprudent sur lui.
-    Ça vaut mieux pour vous, vous vous apprêtiez à chasser une espèce des plus vénéneuses. Vous seriez mort avant d'en avoir avalé la première bouchée si je n’étais pas intervenu.
Bon ce n’était peut-être pas tout à fait vrai, en réalité l’homme risquait surtout de se tordre de douleur pendant 3 jours, voire même d’être pris d’hallucinations. Mais indirectement cela risquait fort de le mener à sa perte quand même vu qu’il reviendrait presque à coup sûr en ville après la fermeture des portes.
L'homme regarda Bane un instant, puis soupira et tourna les talons pour sortir du lac puant du côté opposé. L'aventurier, quelque peu vexé sauta de sa branche et vint se poster devant l'homme qui s'était assis sur une souche dans l’intention de se nettoyer le bas des jambes avant de remettre ses élégants mocassins.
-    Faut surtout pas me remercier! On vous a jamais appris la politesse? Oh l’abrutit qui veut boulotter des grenouilles toxiques je te parle! L'homme jeta un regard méprisant sur Bane alors qu'il se redressait  et écarta l’opportun d'un coup de pied.
-    Je cause pas aux bestiaux. Question de principe.

Voilà précisément le genre de phrase qui met notre héros, si tant est que nous puissions parler d’un héros,  de très mauvais poil (là par contre la métaphore s’y prête à merveille), il gronda et sauta sur la jambe de l'homme toutes griffes dehors lui faisant perdre l’équilibre. Il manqua de se faire marcher dessus, esquiva, mordit l’humain dans le genou au point de lui arracher un petit morceau d’étoffe et, profitant du mini chaos qu'il venait de créer, choppa le sac de ce grossier merle entre les dents avant de rejoindre une branche trop haute que pour que l'idiot ne puisse le lui reprendre. Lui laissant bien sur au passage de belles traces de dents et de griffes sur les mollets. Comme il se doit.
Ah oui c'est vrai, il est un détail que nous n'avons pas encore abordé, en fait Bane est, a toujours été et sera toujours... Un chat. Un chat avec une jolie couleur marron sur le dessus et crème sur le dessous. Et bien sur un chat doté de paroles et, si ce n’est d’intelligence, au moins de réflexion. Comme de nombreux animaux à cette époque en fait.

Tout venait soit disant d'un serpent qui, plusieurs siècles auparavant aurait été touché d'une grâce divine, ou démoniaque, c’est une information qui varie en fonction du narrateur, et c'était mis à parler. Bien vite, et ce par simple contact avec un animal « infecté », ce don c'était étendu à bien des animaux et bien des espèces telle une épidémie, et aujourd'hui la plupart d’entre eux (les animaux) avaient choisi de faire usage de leurs cordes vocales toutes neuves, entre autre pour faire valoir leur droits. Certains militaient pour le droit de vote, d’autres pour qu’on leur reconnaisse le droit de vivre leurs romances inter espèces en toute légalité, d’autres encore pour qu’on leur ouvre l’accès aux banques, aux crédits immobilier, à l’enseignement obligatoire… Malgré tout certains semblaient toujours se complaire dans leur seule utilité de bête de somme et restaient invariablement muets. Ceux-là étaient généralement encore plus exploités et méprisés par les autres animaux que par les humains, comme pour leur faire regretter leur docilité aveugle.

-    Non mais je rêve... Non content de m’affamer et de m’attaquer tu m'as piqué mon sac espèce de sale bête.
Croisant ses pattes avant devant lui le félin regarda l'homme qui se dandinait au pied de l'arbre avec un petit sourire en coin. Si tant est possible qu'un chat puisse avoir un sourire en coin du moins. Il allait lui apprendre le respect à ce voyou.
-      Et donc tu voyages seul alors que tu n'es même pas fichu de faire la différence entre les animaux comestibles et ceux qui ne le sont pas? L'homme le regarda incrédule puis ajouta
-       Toi tu me sembles comestible, et si je t'attrape…
-       Là est justement tout l’intérêt de ce petit manège. Jamais tu ne m'attraperas humain. Je puis monter aux arbres et toi non. J'entends les sons à plusieurs kilomètres et toi non. Je sais où je vais et toi non. Je suis intelligent et toi…
-       Qui te dis que je ne sais pas où je vais? Je sais parfaitement où je suis et vers où je me dirige.
-       Mais bien sûr. Tu es donc fou ? Il n’y a qu’un fou qui se promènerait dans l'Immense Foret en mocassins. Et s'y promènerait suffisamment longtemps que pour devoir chasser… En mocassins donc.
L'homme dissimula du mieux qu'il put une grimace, certes il était un peu égaré mais il avait espéré que cela ne se voie pas trop. Bane sauta sur l'occasion, mais sans toutes fois descendre de son perchoir.
-    Tu sais l'ami ça fait une semaine que je marche dans cette forêt et la solitude commence à me peser un peu. Acceptes de me tenir compagnie et je te conduirais sur les Terres d'Orieux.

Une semaine? Mais ce chat devait être encore plus perdu que lui se dit l'homme. Pourtant il semblait très sûr de lui, et au fond s'il venait d'un autre village qu’Orieux une semaine était même plutôt un délai assez court pour avoir traversé l'Immense Forêt. De plus sans guide il risquait de lui falloir bien plus que cela pour en sortir lui-même, et s'il arrivait après la fermeture des portes il n'aurait plus qu'à mourir contre celles-ci en priant qu'un garde ait pitié de lui avant qu'il ne rende véritablement son dernier souffle. Ce qu'il savait plus que pratiquement impossible.
-    Bien... J'accepte.
Une onde d’excitation traversa le corps de Bane, enfin quelqu'un à qui faire la conversation! C’est qu’il était du genre pipelette le matou et il n'en pouvait plus de faire la conversation à tous les petits animaux qu'il chassait dans l'espoir qu'enfin l'un d'eux finirait par lui répondre.  Auquel cas bien sur il l’aurait épargné.
-    Bien! Dans un premier temps nous allons quitter cet endroit, il risque d'être infesté d'affreux farfadets  d'ici quelques heures, comme tous les marais. Ensuite nous nous installerons un camp pour la nuit, elle ne va plus tarder.
Les deux compères levèrent donc le camp et le reposèrent plusieurs kilomètres plus à l'ouest. En chemin Bane parla, parla, parla... Ah ce que ça lui avait manqué de se divertir ainsi la langue. Il permit tout de même à son acolyte de formuler deux ou trois phrases, des réponses à des questions qu'il lui avait posées surtout, et il apprit qu'il se nommait Fergus, qu’il n’était pas marié, pourtant il semblait avoir la trentaine passée, il ne devait ni être de bonne compagnie, ni un bon partit, et… Hmm et bien pas grand-chose de plus.

Pour leur premier repas à deux ce soir-là, et voyant que son compagnon n'était pas du genre à savoir se débrouiller tout seul, Bane se remua un peu et chassa un lapin au lieu de ses habituels musaraignes et mulots.
Il eut quand même le plaisir de voir que l'homme avait allumé un feu et que pour la première fois depuis une semaine il allait manger un repas chaud en se faisant roussir le poil au contact du foyer.  Et oui, il avait beau être intelligent, vous avez déjà essayé d’allumer un feu avec des coussinets ? Et bien lui oui ! Et il avait aussitôt décrété l’activité bien trop dangereuse pour ce qu’elle lui rapportait.

Au petit matin Fergus fut le premier à se réveiller et il eut la surprise de retrouver le chat endormit sur ses genoux, en fait le matou pouvait être mignon quand il se taisait et qu’il ne lui faisait pas la morale. Il laissa ses doigts glisser dans le pelage de l'animal et le caressa quelques instant avant que celui-ci ne se réveille à son tour.
Bane émergea doucement, se demandant qu’elle était donc cette agréable chaleur sous lui? Jamais il n'avait connu de branche si douillette. Hmm à bien y réfléchir jamais n'avait-il non plus connu de branche qu'il lui lustre le poil de la sorte de bon matin, sans s’être prit une cuite la veille s’entend. Un instant il se rappela cette douce sensation qu'il avait connue quand il n'était qu'un chaton qui se blottissait contre le flan de sa mère. Presque immédiatement pourtant cette sensation fut remplacée par celle des douces effluves qui provenait des pots de maquillage de Samekikoto alors qu'elle se préparait à sortir tout en le cajolant sur ses genoux juste recouvert de l’étoffe de son kimono. Alors, doucement, il ouvrit les yeux et les posa sur l'agréable personne qui lui prodiguait ses quelques soins.
Le costume n'était pas très féminin, en plus cet humain n'avait même pas de seins, hmm non il ne s'agissait vraisemblablement pas de sa douce geisha, d'ailleurs qu'aurait-elle fait assise contre un arbre dans l'Immense Foret? Son regard remonta sur le torse de l'inconnu et enfin il trouva une paire d'yeux auxquels s'accrocher. Hmm il s'agissait visiblement du crétin qu'il avait recueilli la veille. Et le crétin le regardait. Et puis il y avait ce poids agréable sur son dos, ses mouvements qui faisaient frémir jusqu'aux poils de ses moustaches. Doucement, comme dans un songe, il laissa glisser son regard jusqu’à l’épaule de l’homme avant de suivre des yeux son bras, bras qui se terminait bien naturellement par une main, vaguement rosée, quoiqu'un peu sale, et qui était posée... Hmm, eh bien oui, sur son pelage qu'il avait tant pris soin de lustrer le soir précédant.
Ce qui se passa ensuite se passa très vite; le chat bondit des genoux de l’homme, lui souffla agressivement dessus, fit encore un bond pour se mettre hors de portée, de toutes façons avant de l'attraper il faudrait encore que ce lourdaud se remettre debout, hors il venait de passer la nuit assis contre un arbre et avec un poids d'environ 6 kilos sur les jambes, autrement dit il risquait fort d’être un peu rouillé. Puis Bane s’élança et en un bond plus ou moins gracieux et contrôlé, se retrouva sur une branche base d’un arbre multi centenaire. Trois bonds de plus et il trônait à trois mètres du sol, regardant Fergus avec une haine non dissimulée.

-    Dis donc humain, depuis quand sommes-nous si intime? Quand t'ai-je donné l'autorisation de me toucher? La dernière phrase il la cria, franchement choqué d'avoir passé la nuit sur les genoux de cet homme stupide.
-    Non mais oh le chat, c'est toi qui est venu te blottir j’te ferais dire.
S’en suivit tout une myriade d’insultes et de vagues explications claudicantes.
Leur cohabitation forcée n'était pas des plus heureuses, c’était le moins que l’on puisse dire. Malgré cela ils était parfaitement conscients l’un comme l’autre qu’il leur restait un sacré bout de chemin à faire. Et si Bane aurait sans problème pu le faire seul, Fergus lui avait impérativement besoin du chat s’il voulait sortir un jour de cet endroit. Il remballa donc ses affaires alors que Bane descendait de sa branche et tous deux se remirent en marche vers la ville. Ce matin, et ce probablement à cause de leur réveil loin d’être idyllique, le chat fut bien moins bavard qu’au moment de leur rencontre. L'homme aux mocassins, nullement dérangé par ce changement chez mon compagnon de voyage, profitait du calme ainsi offert.

Ce ne fut qu’après une bonne heure de marche, alors qu'ils traversaient une petite clairière, que le silence qui les avait accompagné jusqu’à lors fut interrompu par un bruit d’hélice. Un bruit puissant qui présageait l’arrivée qu’un vaisseau particulièrement gros. Et, comme ils l’avaient présagé, bientôt une ombre gigantesque recouvrit l'espace découvert où ils se trouvaient. Bane couru se mettre à couvert, par habitude dirons-nous, alors que Fergus se contenta de lever la tête vers l'énorme ballon dirigeable qui les survolait. A son bord, sur une passerelle extérieure, le chat, dont les yeux étaient une bonne centaine de fois plus puissants que ceux d'un humain, pu voir un nombre hallucinant d'hommes armés et un autre, au milieu d'eux, dont la silhouette ne lui était pas totalement inconnue, un homme grand et qui en imposait, même à cette distance.  Pendant un instant il ne parvint pas à savoir d’où il connaissait cette silhouette mais il était persuadé d’avoir déjà eu l’occasion de le rencontrer, ou tout au moins de le voir, ne serait-ce qu’en affiche. Puis enfin la mémoire lui revint, non sans l’intriguer au plus haut point.
Le dirigeable les dépassa rapidement, s'il cherchait quelque chose ce n'était pas eux, et Bane accourut aux pieds de son humain de compagnie.

-    C'était le gouverneur... Tu l'as vu? Que fait-il ici?
Fergus répondit juste d'un marmonnement et reprit sa route, l'air visiblement embêté. Bane n'eut pas à insister longtemps avant que l'homme ne se mette à table de lui-même et ne lui explique ce qu'il savait.
-    Il cherche une fille...
-    Comme nous tous. Fergus lança un coup d’œil exaspéré à son compagnon avant de poursuivre.
-    Une fille en particulier. Elle s’appelle Ana, c'est... la fille de l'homme pour qui je travaille. Il doit l'épouser. Le gouverneur, pas mon employeur. Enfin il devait, avant qu'elle ne disparaisse. Le chat le regarda d’un air suspicieux.
-    C'est quoi ton boulot?
-    Je suis avocat. Bane leva les yeux au ciel avant de répondre.
-    Ouais c’est ça, et moi je suis-je suis un pingouin en couverture.
-    Un quoi ? C’est que pour un avocat qui n’avait pas eu l’occasion de voyager autant qu’un vulgaire chat de gouttière doté de parole, un pingouin c’était tout bonnement inimaginable.
-    Rien, oublie. Mais dis-moi plutôt, depuis quand on envoie un avocat au beau milieu de la forêt… Non, de L’Immense Foret ( !),  pour retrouver une fille de la haute ?
-    Je n'ai jamais dit qu'on m'avait envoyé la chercher!
-    Alors qu’est ce tu fous ici?
-    Ni qu’elle était de la haute…
-    Feg’ putain !
Fergus aurait volontiers tenté de faire dévier la conversation  en demandant au chat depuis quand ils en étaient à se donner des petits surnoms ridicules mais il savait que toute tentative serait vouée à l’échec. Donc, après avoir bougonné quelques minutes il se mit finalement à table et c’est ainsi que Bane appris la véritable raison de la présence de l’avocat en ces lieux.

La jeune fille dont il était question, Ana, était la fille d’un modeste cuistot d’Orieux. Modeste du moins avant que le gouverneur ne se retrouve, un jour de tempête, coincé dans son échoppe et ne s’y fasse inviter à manger. Après cette soirée il avait non seulement proclamé le petit restaurant comme étant le meilleur de toute la ville, ce qui avait eu pour effet direct un afflux de clients tel que le patron avait dû engager des serveurs supplémentaires et en avait profité aussi pour faire des transformations et agrandir son établissement . Mais il était aussi tombé sous le charme de la jolie serveuse qui lui avait servi son repas, serveuse qui n’était autre que la fille du chef elle-même.

Quand le gouverneur avait demandé sa main son père en avait été ravi et c’était empressé d’accepter,  mais contre toutes attentes, la demoiselle, elle, s’y était fortement opposée. Elle n’avait pu se résoudre à expliquer la véritable raison de son refus à ses parents vu que celle-ci était qu’elle fréquentait depuis de nombreux mois un autre homme et qu’elle ne souhaitait nullement devoir en épouser un autre que celui-là. Et encore moins un arrogant comme le gouverneur. Elle avait donc fait une scène, comme toute jeune fille de 17 ans l’aurait fait, arguant qu’il était tout bonnement inacceptable qu’à cette époque l’on puisse encore tenter de forcer quiconque à se marier avec une personne qu’elle n’aima pas.

Feg continua d’expliquer que c’était à ce moment-là qu’il était entré en scène, le père ayant fait appel à lui pour qu’il trouve une loi, quelle qu’elle soi, qui l’autoriserait à forcer sa fille à dire oui devant monsieur le curé. « Au début j’étais déjà pas très chaud, avoua t-il, mais quand elle m’a expliqué sa raison, avec ses yeux embués de larmes, sa lèvre tremblante et en s’agrippant à mon veston avec ses doigts si fins… Enfin je n’imaginais pas qu’elle…  Enfin que je… Il se racla la gorge pour cacher son trouble et continua. Enfin quand elle a disparu je me suis dit qu’elle s’était enfouie et vu qu’elle m’avait déjà parlé de cette envie idiote de traverser l’Immense Foret pour aller voir ce qui se passe de l’autre coté (ndla : Orieux étant à ce point coupée du reste du monde, d’un côté par l’Immense Foret et de l’autre par les Landes Mortifère, remplie de marécages en été, véritable désert de glace en hiver, que la plupart de ses habitants ne s’en étaient jamais éloignés de plus d’une demi-journée de cheval) que j’ai pensé qu’elle avait dû s’enfuir par là. Je ne comprends pas pourquoi elle ne m’en a pas parlé avant ! Comment a-t-elle pu penser qu’elle pourrait s’en sortir seule ici ? »

Le chat n’ajouta rien, même si à son avis celui qui avait pris le plus de risques en s’aventurant seul dans l’Immense Foret c’était surtout Fergus.
Il lui semblait évident aussi, à cause de la façon dont Feg parlait d’elle, qu’il y avait un peu plus entre eux, et de là à se dire que l’homme aux mocassins et à la besace était celui dont la jeune femme semblait éperdument amoureuse il n’y avait qu’un pas. Que Bane ne franchit pas, parce qu’en fait il n’avait aucune envie d’être mêlé à cette affaire. Si l’avocat souhaitait effectivement retrouver la fille pour s’enfuir avec elle et l’épouser au nez et à la barbe du gouverneur il valait mieux pour le chat, s’il voulait avoir une chance de passer l’hiver tranquille du bon côté des remparts, qu’il ne soit même pas vu en présence de Fergus.

Néanmoins, et malheureusement pour sa tranquillité, il n’était pas un si mauvais gars et il tacha de se remémorer son voyage avant sa rencontre avec Fergus, il n’avait repéré aucune trace de passage humain et n’avait même rien entendu de suspect. Bien sûr ça ne voulait pas dire que la fille ne se trouvait pas dans l’Immense Foret, parce que la particularité principale de l’Immense Foret est… Qu’elle est immense et qu’il est donc facile de ne pas y remarquer quelqu’un, voire de l’y perdre.

Malgré tout ils n’avaient aucune preuve qu’elle s’y trouvait bien et continuer à l’y chercher en étant si peu équipé et à la veille de l’hiver était une idée tout bonnement suicidaire. Bane en fit part à son compagnon et tous deux décidèrent qu’ils devaient d’abord regagner la ville. Après tout c’était encore une adolescente et il était plus probable qu’elle ait trouvé refuge chez une amie que dans une forêt hostile.
Il leur fallu un peu plus d’une journée pour faire le reste du trajet et se retrouver aux portes de la ville, où  ils entrèrent sans difficulté, Fergus en étant un de ces habitants et Bane n’étant jamais qu’un chat, pour peu qu’il attrapa quelques rats durant son séjour il y serait accueilli à coup de bol de lait et de caresses chez la plupart des villageois.
Ce soir-là le dirigeable rentra lui aussi, pour ressortir le lendemain et le surlendemain, cherchant toujours trace de la fugitive. Puis le troisième jour les lourdes portes se refermèrent  sur les trois issues que comptait la ville et sa longues hibernation commença.  

Pendant les trois mois qui suivirent Bane s’installa chez Feg et se dernier reprit son travail, sans pour autant abandonner les recherches concernant Ana. Le gouverneur ne l’avait pas retrouvée, son père n’avait plus eut de ses nouvelles depuis sa fugue et ses amies prétendaient ignorer où elle se trouvait mais ne semblaient pas vraiment attristées par sa disparition. Fergus tenta plusieurs approches de ce côté-là mais toutes échouèrent. Ces soirs là il se renfrognait totalement sur lui-même et semblait au plus bas, puis deux ou trois jours plus tard il se servait un cognac, en servait un au chat, et lui racontait une nouvelle partie de leur histoire.

Il connaissait Ana depuis un an environ, plusieurs fois ils étaient sortis ensemble et c’était amusé ensemble. Elle était plus jeune que lui mais elle était intelligente et réfléchie, ça lui plaisait, puis il devait aussi reconnaitre qu’elle savait y faire dans l’intimité, ça il ne l’avoua qu’après plusieurs défaites, et plusieurs verres de cognac aussi. Pas qu’il en ait honte, mais dans ce coin du monde on ne se vante pas d’avoir défloré une jeune fille qu’on a  nullement l’intention d’épouser, moins encore quand on jouait sur plusieurs tableaux à la fois au moment des faits, et encore moins quand la jeune fille n’avait pas remis les pieds chez elle depuis des semaines et que personne ne semble avoir la moindre idée de l’endroit où elle pouvait se cacher. Et oui, à l’origine il n’avait jamais vraiment imaginé un avenir sérieux avec elle. Elle était une de ses jolies poupées avec qui il s’amusait un temps puis dont il se séparait d’un commun accord, d’ailleurs elle semblait papillonner elle aussi, c’était l’impression qu’elle donnait en tout cas. Enfin ça c’était jusqu’à ce qu’il ne lui parle après avoir été convoqué par son père, qui ignorait tout de leur aventure bien sûr, comme tout le monde en fait, excepté quelques amis des deux côtés, des gens de confiance qui n’iraient pas cafter au père, ou pire au gouverneur, qui espérait une épouse vierge comme une nonne, et qu’il avait vu cette tristesse et cette passion dans son regard. Il ne s’était pas rendu compte qu’elle l’aimait à ce point, il l’avait toujours pensée volage et indomptable, mais à cet instant elle lui était apparue comme la jeune fille la plus amoureuse du monde, et comme cet amour convergeait uniquement  vers lui il avait immédiatement voulu la faire sienne et lui être fidèle jusqu’à la mort.
Oui mais seulement elle était désormais promise au gouverneur et en plus elle avait disparu.

Les mois d’hiver passèrent et peu à peu le soleil refit son apparition, sur les marchés et dans les petits salons tout le monde ne parlait que de l’ouverture prochaine des portes. D’habitude, chaque année, une grande fête durant toute une semaine était organisée pour célébrer l’ouverture des portes, tout le monde s’amusait, buvait, mangeait, revivait après tous ces mois enfermé. Seulement cette année le beau temps c’était fait désirer et l’ouverture allait correspondre à la période de plantation dans les champs qui entouraient les hauts murs de la ville. Les fermiers avaient beaucoup fait parler d’eux, ils refusaient que pendant qu’ils seraient en train de planter pour la communauté, celle-ci fasse la fête en les oubliant, et finalement ils avaient obtenu un accord de tous les villageois, cette année pour la première fois, dès l’ouverture des portes tout le monde se précipiterait aux champs, tout le monde aiderait à la plantation et grâce aux forces combinées de tous un chacun, à leur soif de big fiesta, et sous les instructions des hommes de métier,  tout devrait être pilé en trois jours. Après cela ils pourraient enfin faire la fête qu’ils attendaient tous.
Ce jour-là donc, celui de l’ouverture,  toute la ville c’était réunie devant les portes, attendant impatiemment qu’elles s’ouvrent sur les vastes étendues de champs à fertiliser.
 
Bien sur Fergus était là aussi, ce n’était de toutes façons pas comme s’il avait vraiment eu le choix, et Bane, n’ayant rien de mieux à faire et particulièrement curieux, l’avait accompagné. Au moment de l’ouverture il faillit se faire piétiner, si bien que Feg le prit sur son épaule et que c’est dans cette position qu’ils rejoignirent le champ où ils avaient été affectés.
La journée passant Bane chassa quelques mulots histoire de dire pendant que les hommes et les femmes trimaient dur sous le soleil vraiment plus timide. Il en était à se dire qu’il n’accompagnerait probablement pas son humain le lendemain quand une fille travaillant à une vingtaine de mètres d’eux attira son attention. Ana il en avait tellement entendu parler au cours de ces derniers mois qu’il s’était persuadé qu’il pourrait la reconnaitre s’il la croisait dans la rue. Mais honnêtement il ne s’attendait pas à ce qu’elle ressembla à ce point à ce qu’il avait imaginé. La jeune femme qu’il dévisageait  à cet instant était en tous points semblables à celle qu’il s’était représenté en écoutant Feg en parler. Enfin en tout point sauf un, et de taille…

La fille était de taille moyenne et élancée, Elle portait une robe blanche à pois rouge, pas vraiment l’idéal pour travailler dans un champ mais elle semblait vouloir attirer l’attention sur elle, sinon pourquoi se serait-elle habillée de façon si voyante ? Ses longs cheveux bruns étaient remontés sur son crâne et maintenus par un  large chapeau de paille autour duquel était noué un foulard rouge. Elle bêchait le sol et semblait rayonner de bonheur alors qu’elle discutait avec les filles qui l’entouraient. Bane voulu prévenir Fergus, lui indiquer que pile devant eux se dressait une fille qui semblait tout droit sortie de sa tête, de son imagination, une fille qui convenait à 100% à l’image qu’il lui avait transmise de celle qui faisait battre son cœur. Enfin tous sauf un détail.
-     Hé Feg…  
Un simple coup d’œil dans sa direction et le chat comprit que c’était inutile, qu’il l’avait déjà repérée. Il aurait dû être ravi, lui sauter au coup, la sermonner, lui demander pourquoi elle ne l’avait pas contacté… Mais il restait arrêté sur ce détail qui chiffonnait.
-     Feg… Elle…
Inutile encore, Fergus, semblant avoir attendu ces deux mots pour se mettre en marche, lança un regard vers celui qui au fils des mois était devenu son ami, hocha la tête et se dirigea vers le petit groupe de filles.
-    Ana…
-    Oh Fergus ! Ca fait si longtemps !
-    Ana tu as disparu pendant tout ce temps… Mais où étais tu ? Je… Ton père ! Le gourver…
-    Chut ! Viens avec moi.
Elle prit la main de l’homme et l’emmena un peu à l’écart.
-    Désolée, j’aurais dû te prévenir, tu étais de mon côté je le sais… Mais j’avais tellement peur qu’ils ne m’attrapent. Pardon Fergus, je ne pouvais pas les laisser gâcher ma vie.
-    Ana... Je ne suis plus sur de comprendre… Tu es restée cachée trois mois durant et maintenant tu sors… Tu parles avec tes amies comme si de rien n’était… Elles étaient au courant ? Pourquoi n’es-tu pas venue me voir ? Ana je t’…
-    Hmm hmm, elle secoua la tête de droite à gauche en le faisant taire. Personne n’était au courant sauf lui.
-    Lui ?
-    Oui, je te l’ai dit tu te souviens ? Je t’ai dit que j’étais tombée follement amoureuse.
-     Tu as dit que tu étais tombée amoureuse…
-    Oui. Tu n’as pas oublié quand même ?
-    Non, bien sûr que non.
Seulement ce qui était en train de tomber là c’était plutôt les forces et l’espérance de Fergus.
-    Il m’a aidé à me cacher pendant tout ce temps. On s’est marié il y a deux mois ! Oh Fergus je suis si contente ! On aurait pu sortir à ce moment-là mais j’avais peur qu’ils trouvent un moyen d’annuler le mariage.
-    Ton ventre…
-    Oui ! C’est pour ça qu’on a attendu. Ça fait trois mois maintenant, ça se voit et ils ne peuvent plus rien nous faire. Ils vont devoir accepter que lui et moi on est mariés… Et qu’on sera tout bientôt une vraie famille.
Fergus ne pouvait à la fois assimiler ce que son aimée venait de lui dire et détacher ses yeux de ce ventre rebondit dans lequel se formait une nouvelle vie de laquelle il n’était nullement responsable.
-    Oh Fergus je suis si heureuse. Tellement heureuse… Oh le voilà !
Elle fit un signe de main à un homme qui s’approchait, embrassa rapidement Fergus sur la joue et s’éloigna aussi gracieusement que son embonpoint ne le lui permettait.

Bane avait bien sur assisté à toute la scène, et s’il était vraiment désolé pour son ami il ne pouvait s’empêcher de pousser un soupir de soulagement intérieur. Cette fille, si elle était devenue sa femme, aurait non seulement perturbé leur cohabitation naissante mais elle lui aurait aussi fait courir bien trop de risque pour un petit avocat.
Il bondit sur une brouette pleine d’outils et vint frotter sa tête contre le bras de Fergus et émettant un son proche du ronronnement.
-    Hé l’ami tu vas pas te laisser abattre pour une fille…
-    …
-    Je vais te dire un truc que j’ai jusqu’à présent gardé pour moi. Si je tenais à ce point à passer l’hiver ici c’était pour la fête que vous donnez pour l’ouverture des portes. Cette fête est connue à des kilomètres et des kilomètres d’ici mais rare sont les étrangers qui ont eu la chance d’y assister vu qu’on ne sait jamais quand elle va débuter
-    Bane c’est pas le moment de…
-    Au contraire ! C’est pile le moment mon frère.
-    Mon frère ? Un rictus naissait aux coins des lèvres de l’homme, décidément ce sale matou allait peut être se révéler utile s’il arrivait à lui changer les idées.
-    Parfaitement, mon frère. Dis-moi Feg, c’est quand la dernière fois que tu es sortis de ce patelin ?
-    Il y a 4 mois environ, quand tu m’as trouvé dans les bois. Un regard du chat, un sourire contrit de l’homme, non il n’était jamais sorti d’Orieux, jamais pour de vrai.
-    C’est fini cette vie pépère mon vieux ! On va profiter à fond de cette fête, parce que bon c’est quand même pour ça que je suis là, ensuite je reprendrais la route, et je compte sur toi pour venir avec moi. T’as pas envie de voir le monde ? D’oublier cette pimbêche ? De rencontrer des filles 10 000 fois plus charmantes et moins engrossées ? Tu vas voir mon Feg, le monde est  bien plus intéressant et incroyable que ce que tu peux imaginer en n’ayant jamais quitter cet endroit. Des choses plus grandes t’attendent. Et je vais te montrer le chemin.
Bane était remonté, il voulait montrer le monde à Fergus, celui qu’il avait déjà bien parcouru. Il voulait lui faire oublier son chagrin.
Pour toute réponse Feg esquissa d’abord un sourire, ébouriffa la tête du chat et repartit vers son sillon.

Il aurait pu en rester là mais il se retourna et ajouta sur un ton plus enjoué que tout ceux qu’il avait pu avoir depuis que Bane le connaissait.
-    Tu devrais nous donner un coup de main mon pote. Plus vite cette récolte sera plantée plus tôt la fête commencera.

 


Rappel des consignes (données par La Farfa) :
Le perso principal : un chat, de gouttière, avec un joli pelage marron et crème. (et avec un pitit nez rose! ^^)
Le perso secondaire : Un avocat, trentenaire, plutôt mignon, célibataire mais hyper con et macho.
Le lieu : Le récit se passe, pour la majeure partie, dans une grande forêt. (et pour une petite partie au moins, dans un champs de maïs)
5 mots à inclure dans le récit: bénitier, suture, vermicelle, surprise, geisha. (Ne me remercie pas, c'est de bon cœur.  XD)
Une contrainte obligatoire : Le thème se déroule dans un milieu style steampunk, avec des machines à vapeurs, des rouages etc etc. Le chat est intelligent évidemment.  )
Bon ben, bon courage hein. J'espère que tu vas bien t'amuser à délirer sur mes âneries.   (et que tu ne me maudiras pas trop. )

Bon en fait Fergus ne reste pas très longtemps con et macho ^^ mais pour le reste ça va je crois =)


Et en supplément la version du chat par Sieu K après qu'il ait lu les consignes.
Ça ressemble un peu à un Bane qui se serait tourné vers le coté obscure de la force  =p
Ou peut être qu'il ressemble à ça quand il chasse le mulot  °O°
En tout cas pour la cicatrice on ne s'est même pas mis d'accord, on l'imaginait tout les deux avec ^^

cha copiePetite précision : Le titre est une référence à Père Castor. Aucun de mes neveux et nièces ne m'appelle comme ça. J'ai refusé le titre dés la première née ;)

 

 

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21 septembre 2011

Dalle froide 2eme partie

Hello à tous.

 

J'ai remarqué un p'tit truc, c'est que les jours ou j'ai le plus de visites ce sont ceux ou je ne poste que du texte... Vous préférez lire que de regarder des p'tites images? Bah je vous comprends c'est mieux  parfois et puis ça tombe bien, je vous l'ai dis j'écris pas mal pour le moment, même si je ne posterais jamais ici la plupart des trucs que j'ai tapé ;) (et ce quoi que vous puissiez me dire pour essayer de me faire changer d'avis. Ce qui ne veut pas dire que ces textes soient introuvables... Enfin pas tous)

Donc bon, après que plusieurs d'entre vous ne me l'ai demandé je me suis attaquée à la suite de mon premier rêve (c'est par ici pour le début). Par contre pour moi dés le début  la suite était évidente, ou en tout cas la direction qu'elle prendrait. Ça reste relativement soft mais ce n'est peut être pas un texte à mettre sous tout les yeux! Vous êtes prévenus et j'aimerais éviter les critiques du genre "Mais ça va pas d'écrire des trucs comme ça, fait être fou" ou autre du même style, voir pire... Vous êtes prévenus que ça peut choquer certaines personnes. Donc si vous ne vous sentez pas assez ouverts, soit vous décidez de vous même de ne pas lire soit vous prenez vos responsabilités en le faisant, ce serait gentil ;)

Encore une chose, sur ma façon d'écrire cette fois, pour la première partie je savais ou je commençais et ou j'allais puisque j'avais déjà "vu le film" dans ma tête, pour cette suite j'ai laissé les événements et les personnages me guider comme bon leur semblait. Je n'ai rien programmé et j'ai laissé l'histoire se construire d'elle même petit à petit. Je ne dis pas que c'est la bonne façon de faire mais comme j'étais partie d'un rêve et non d'une idée perso je n'avais pas envie de construire un scénario. Oui vous pouvez considérer ça comme de la paresse, je suis assez d'accord...

 

Allez c'est partit !

 

 

****

 

Mais pourquoi ne bougeait-il plus? Il me regardait mais ne semblait pas me voir, je sentais comme un trouble envahir ses traits. L'instant d'avant j'étais persuadé qu'il allait m'éventrer mais maintenant...

Il pose sa main contre ma cuisse, sur la dalle, pour un peu j'aurais sentit le contact froid du métal à travers l'épaisseur de mon jeans. Soudain il redresse la tête et plante ses yeux dans les miens, ils sont sombres et froids, ils glacent les larmes qui ont coulés sur mes joues. Ses cheveux mi long sont foncés aussi, tout chez lui semble sombre, jusqu'à son cœur. Il s'approche de moi, de mon visage, je me crispe, mon cœur s'emballe, ça y est il est décidé à en finir, je serre les dents et tente de retenir mes larmes mais en vain, je suis lâche, je suis misérable. Il doit bien rigoler et il me trouve certainement ridicule, un homme comme moi pleurant comme une fillette, comme un gosse terrifié... Il lève sa main droite, ma bouche s'ouvre, je ne vais pas crier quand même? Mais... Il n'abat pas son poignard sur moi, il se tient la tête... Et le couteau? Il ne l'a plus en main. Le lachant des yeux un instant je tache de regarder devant moi, je cherche, et soudain je le vois! Il l'a laissé contre ma jambe, il a posé son arme. Pourquoi? Je repose ma tête contre la dalle trop dur et trop froide, j'ai toujours mal à la tête, même si je n'étais pas attaché je serais incapable de m'enfuir. J'essaierais bien sur mais je ne ferais pas trois pas, pas avec tout ce flou autour de moi. Je le regarde encore un peu, il n'a pas bougé, il se tient toujours devant moi, la main sur le front, il semble en proie à une migraine particulièrement virulente. Ce serait ma chance si seulement il ne m'avait pas attaché les mains au dessus de la tête. Je respire toujours comme un fou, j'ai la trouille, pourquoi n'en finit-il pas? Cette situation est intenable. Personne ne sait que je suis ici, je n'ai donc à attendre d'aide de nul part, il peut bien me faire languir et espérer toute une année s'il le veut... Je fermes les yeux et soupire, je n'en peux plus, je ne veux pas mourir mais s'il n'y a que ça qui m'attends au bout du chemin autant que le trajet soit le plus court possible. Soudain une main m'agrippe le menton et tourne mon visage sur le coté, j'ouvre les yeux instantanément. Il est bien plus proche qu'avant, mais que veut-il? Mon soupir l'a exaspéré?

 

Pourquoi ai-je laché mon arme? Est ce l'age qui me rend aussi faible? J'ai tué plus souvent qu'a mon tour alors pourquoi est ce qu'aujourd'hui je n'y arrive pas? Le minot me regarde, il est terrorisé et c'est bien normal, je devrais me délecter de ses larmes et planter ma lame en lui pour faire jaillir son sang mais je n'y arrive pas et ses larmes ne me font pas jubiler, non elles... Elles m'excitent... Bordel depuis quand je suis attiré par des gamins qui chialent? Non pas des gamins, celui là seulement... Il joue la comédie? Il m'a jeté un sort? Comment se fait-il que je ne ressente pas l'envie de le butter? Je hais ce gosse pour le désordre qu'il met dans mon esprit, je le hais parce qu'il m'attire... C'est ridicule! Je pourrais le prendre et puis le tuer, ce ne serait pas la première fois, mais non je n'ai pas envie de lui faire de mal... Je ne comprends pas... Je n'ai rien fumé, rien bu, je ne me suis rien injecté,  alors pourquoi mon cerveau est-il aussi embrumé? Plus je le regarde plus je le trouve désirable, il faut que j'arrête sinon je finirais par le violer. Mais pourquoi faut-il que j'arrête? Depuis quand est ce que le viol me pose problème? De ses yeux fermés les larmes continuent à couler, j'ai envie de les lécher... Il soupire... Il soupire? Quoi il trouve le temps trop long? Pour qui se prend t-il ce petit? Je lui choppe le menton et lui tourne là tête vers moi, ouais c'est ça regarde moi. Je suis trop près! Je ne suis qu'un homme et pas le meilleur qui soit, je ne peux pas résister.

Je lèche les larmes qui ont coulés de mon coté, il a un mouvement de recul. Fait pas ça petit, plus tu va résister et plus tu vas m'attirer. Je recommence en m'approchant davantage de ses lèvres, il gémit... Putain ça m'excite! Le voilà qui recommence à pleurer... Il ne veut pas que je m'arrête c'est pas possible... Je sèche à nouveau ses larmes de ma langue, elles sont salées, elles sont délicieuses. Le voir pleurer ne me plait pas mais faire ça j'adore... Désolé minot je crois bien que le désir sera le plus fort. Il le faut si je ne veux pas me mettre en danger.
J'approche ma langue de sa jolie bouche, j'en caresse ses lèvres fines et pincées, je me force doucement un chemin à travers elles. Il me refuse l'entrée, ça me fait sourire. Soudain l'espace entre elles s'élargit un court instant, j'ai à peine le temps de m'y glisser que je me fais copieusement insulter. Il n'a pas tort, je suis un malade, un pervers, un fou dangereux... Oui bien sur je sais déjà tout ça. Mais ce rend t-il compte à quel point ça peut être dangereux d'insulter quelqu'un comme moi quand on est dans une position comme la sienne? Il a plus de cran qu'il ne le laissait paraitre il y a deux secondes. D'un autre coté pour venir me chercher jusque ici il lui en fallait du cran... Ou de la folie. Ouais il doit être aussi fou que moi, c'est pour ça que je me sens aussi attiré par lui...

Je le veux et je l'aurais. Mais je n'arrive pas à me décider, serait ce meilleur s'il est consentant ou non? Je le regarde toujours, il ne pleure plus mais son cœur bat à tout rompre. Il semble toujours terrifié mais il y a quelque chose de plus dans son attitude, une sorte d'assurance qui lui faisait défaut jusque là. Comment peut on gagner en assurance dans une situation telle que celle ci? Je ne me suis pas trompé, il est surprenant!

 

Ce... Fou... Ce malade... Il m'a léché! Il a essayé de m'embrasser... J'ai pas rêvé? C'est pas vrai? Ce mec est répugnant! Ça lui suffit pas de bientôt me tuer, il faut qu'il me souille en plus? C'est un jeu pour lui? Il s'amuse avec moi... Ou... Il veut plus? S'il veut plus il l'aura... Je ne suis pas en position de pouvoir me défendre. Déjà dans une situation "normale" j'aurais peut de chance de pouvoir m'en sortir face à un mec comme lui, mais là...  C'est pas du jeu, je suis attaché merde! Du jeu? Serais-je devenu fou moi aussi? Comme si ça ressemblait à un jeu... Ha! Sa main, il me lâche! Il ne faisait bien que s'amuser, ou alors je l'ai calmé en lui criant des insultes? Quoi qui en soit il ne me tient plus, il a viré sa sale patte de ma tête et... Ho! Mais? Non! Sa main... Sur mon ventre! Il ne va pas... Il ne peut pas. Je crie, je lui dis d'arrêter, de me lâcher. Je me débat mais il m'a solidement attaché. Non! Je ne veux pas! Au secours!
J'ai peur! Encore... Cette fois je ne pleure pas, je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour me protéger. C'est à dire, il faut bien l'avouer... Pas grand chose. Je bouge ce que je peux, ce qui n'est pas attaché, c'est à dire mon bassin, pas grand chose d'autre. Je croise son regard... Merde! Ça l'excite encore plus! Alors je stoppe tout mouvement. Non, c'est pas une bonne solution non plus, il a déjà détaché le bouton de mon pantalon. Il a sa bouche sur mon ventre... Nooon! Je vais me remettre à pleurer. Non je dois résister, ce sont mes larmes qui m'ont trahies la première fois, qui sait ce que pourrait lui inspirer un nouveau sanglot. Si je me calme il se lassera peut être, il n'ira peut être pas plus loin. Il... Il dégagera sa langue répugnante de mon nombril!

Non il ne s'arrête pas! Sa bouche descend toujours plus et ses mains me touchent maintenant. Je balance la tête en arrière, m'assommant à moitié sur la pierre et hurle. J'ai tellement peur. Je pleure à nouveau. Non! je ne voulais pas pleurer! Pourquoi suis-je si faible?

 

******

 

Alors il y a toujours des interessés par la suite? Quelqu'un a lu jusqu'au bout?

9 septembre 2011

La planete des singes version Kob [Rêve]

Hola a todos!

(Wesh à défaut du maya je commence à étudier l'espagnol 8) Faut que je sois au top dans un mois!)

 

Ça fait un moment que j'ai inauguré la partie "Ce n'était qu'un rêve" et comme un fait exprès depuis ce jour là mes rêves ne sont plus super intéressants ou carrément je ne m'en souviens pas... C'était obligé hein, on s'en doutait!

Enfin ce matin, même si j'ai été réveillée pas du tout en douceur j'ai quand même réussis à me souvenir de celui de cette nuit, donc le voici le voilà. Plus que la dernière fois par contre, attendez vous à du n'importe quoi!

Encore une nouvelle précision concernant mes rêves, c'est qu'ils sont souvent peuplés de guest stars... Ouais la top classe!  Même si en général ce sont des acteurs que j'ai vu peu de temps avant dans un film ou une série, ben en fait des fois c'est carrément des gens que j'aurais totalement oublié sans ça!

Alors si je me suis déjà retrouvé sur une ile entourée de barrières électrifiées avec Kate, Saïd et Sawyer de Lost, si j'ai déjà été prise dans une fusillade avec Morgan Freeman et si j'ai déjà eu Ross et Chandler de Friends en tant que camarades de classe à l'école, cette fois c'est un guest un peu plus surprenant que j'ai rencontré, surtout que je n'ai plus regardé cette série depuis des années! Mais bon vous verrez bien de qui je parle au court du récit ;)

 Oh !  Et encore une fois je suis un homme.

 

**********************

 

Je suis dans ma cours, non en fait ce n'est pas ma cours, ça y ressemble mais ce n'est pas tout à fait ça, c'est plus grand. La maison est à ma droite, avec ses escaliers qui montent sur la terrasse et les deux portes pour y entrer. A ma gauche il devrait y avoir le jardin mais il a été remplacé par une allée de gravier. A sa droite un grand bâtiment, c'est la qu'on se réunit. A coté de lui, ma maison, petite, vétuse.

Je suis debout sur la remorque d'un camion, la cabine est renversée et avec un autre homme nous entassons un maximum de vivres dans des caddies de supermarchés. Il faut se dépêcher la nuit va bientôt tomber! Beaucoup de mouchettes volètent autour d'emballages en plastiques, beaucoup de nourriture a été contaminée, il faut faire vite si on veut récupérer quelque chose. Je dégage encore des paquets de pâtes que je jette dans le caddie et je découvre ainsi un objet caché jusque la par les vivres. J'appelle l'autre type pour qu'il m'aide à tout enlever, on se dépêche! Vite! Le soleil sera bientôt couché et la nuit leur appartient...

Ce que l'on découvre alors est extraordinaire! Un engin, une sorte de moto avec des lumières et des arrangements futuristes... Il faut la descendre du camion! On a besoin d'aide. Je saute par terre et cours en poussant mon caddie vers le grand  bâtiment, j'y entre et crie après les survivants. "On a trouvé un engin qui nous permettra de reprendre le dessus! Venez nous aider! Vite!"

Personne ne bouge. Ils sont tous résignés, assis par terre contre les murs ou debout, courbés par le poids de la détresse. Certains on levés les yeux vers moi mais peu, et personne ne me réponds. On y arrivera pas à deux! Et il faut se dépêcher! Le crépuscule qui tombe leur fait peur, même s'ils vivent déjà dans la peur en permanence. Personne ne veut sortir avec moi, certains n'ont plus vu la lueur du jour depuis des mois, ils n'osent plus sortir, se croyant plus en sécurité à l'intérieur.

Une petite blonde appuyée contre une sorte de comptoir me regarde en souriant doucement. Elle se lève en s'appuyant sur ses mains. Elle n'est pas très costaude, elle n'arrivera jamais à nous aider! Moi je suis assez grand et j'ai un peu la carrure d'un bucheron, d'ailleurs j'en ai même la chemise rouge à carreaux. Elle se dirige vers la sortie, je la suis, si elle se retrouve seule dehors elle n'y survivra pas! Elle passe à coté du camion et fait un commentaire presque inaudible sur la machine mais continue son chemin. Elle n'est pas sortie pour nous aider en fait.... Elle monte les escaliers de la maison et y rentre par la première porte. Elle rentrait juste chez elle...

 

Je suis désespéré, la nuit est presque tombée et l'engin est toujours sur la remorque du camion, jamais nous n'auront le temps de le prendre en si peu de temps. Un regard vers mon ami me confirme qu'il pense la même chose que moi... Si nous voulons garder ce véhicule il va falloir frapper un grand coup cette nuit. Nous le recouvrons bien vite d'une bâche et il part vers le grand bâtiment avec son caddie pendant que moi je me dirige vers la maison ou la blonde est entrée. Mais j'entre par la seconde porte, je dois voir quelqu'un. La porte n'est pas verrouillée, ce serait logique qu'elle le soit pourtant. Devant moi un homme d'un certain age assis dans un fauteuil, une carabine sur les genoux. Cet homme c'est Pete, le boss de Mac Gyver, mais moi je le connais sous un autre nom, c'est lui qui nous à trouvé, lui qui nous à ramené ici. C'est lui qui nous a sauvé et c'est lui qui doit avoir une solution. Je sort de là après quelques minutes, il avait ce dont j'avais besoin. De descends les escaliers et me dépêche, le soleil n'est plus qu'un souvenir à l'horizon, d'ici peu je serais dans la merde jusqu'au coup. Dans mes bras une peluche énorme représentant un singe, je veux m'en servir pour duper et capturer un de nos ennemis.

Je passe un portail et me dirige vers chez moi en passant devant le grand bâtiment quand je vois une masse sombre et gigantesque à ma droite, sur un assemblage de bidons et de palettes. Non!

Je me retourne et là devant moi à moins de deux mètres se trouve un gorille qui me regarde, ou plutôt qui regarde la peluche... Tout m'indique que mon subterfuge aurait fonctionné si j'avais eu le temps de le mettre en place. Quelle poisse!

Il hausse un sourcil et fait une sorte de sourire, il ressemble à une racaille qui aurait trouvé une proie alléchante, c'est un peu ce qu'il est. Tout en la dévorant des yeux il dit qu'elle est jolie et demande " Et elle s'appelle comment la mademoiselle?"

Merde s'il voit que c'est une peluche il va m'arracher la tête! Mais d'un autre coté il n'a pas du me voir sinon il m'aurait tué pour avoir osé la toucher... Je panique, je ne sais pas quoi faire. Il n'y a personne dans les environs, le piège n'est pas prêt et je suis dans une situation très dangereuse. Alors je me met à courir! Ma maison est plus proche pourtant je fais demi tour et je cours vers la maison aux escaliers. Il est derriere moi mais je cours vite, toujours ma peluche dans les bras. Est ce une bonne idée? S'il l'avait vue il aurait su que je m'étais foutu de lui mais là ça se présente plutôt comme un enlèvement non? Enfin s'il l'avait vue inanimée il aurait très bien pu la croire morte, pour ce que j'en sais ce sont des prédateurs infernaux mais au niveau de l'intelligence... En fait nous n'en avons aucune idée... Mieux vaut-il qu'il me prenne pour un meurtrier ou un kidnappeur? Sur le coup je ne me suis même pas posé la question, j'ai juste couru. J'entre dans la maison de Pete et je referme la porte, je la verrouille sur le champ et je l'entends qui frappe dessus, il est très énervé...

Soudain les coups cessent... Ho mon dieu! La fille! A t-elle verrouillé sa porte? Il n'y a plus de bruit, il n'a pourtant pas du abandonner aussi facilement...

Quand d'un coup la porte menant sur une autre pièce se retrouve défoncée... Les deux parties de la maison communiquent! Je l'avais oublié...

Le gorille est furieux et il tient dans sa main une batte de base ball, mais ou a t-il pu trouver ça?

Il est face à moi, avec sa batte, moi je n'ai pas d'armes mas je dois l'arrêter. Pete n'a pas bougé de son fauteuil, il est toujours aussi zen et se balance d'avant en arrière, la carabine sur ses genoux.

Je me suis mis devant lui mais je ne vais pas faire long feu. Je m'ancre au sol et écarte les bras de mon corps, je dois essayer d'avoir l'air impressionnant... Mais comment impressionne t-on un gorille de 2,5 m de haut quand on est qu'un homme de taille normale?

Le gorille pousse un cris et s'élance vers moi, je vais mourir! Mais Pete crie et une détonation retentit. Il a tiré. Le gorille s'effondre à mes pieds. On a gagné! Peut être pas la guerre mais au moins cette bataille! On est vivant...

 

Dehors la nuit est tombée et des cris retentissent. Comme toutes les nuits. Le combat n'est pas fini... Il ne fait que commencer, nous avons abattus un des leur pour la première fois...

 

 

*********************

 

 

Au fait, vous l'avez peut être remarqué mais le dernier post n'a eu ses photos que 24 heures après avoir été posté... C'est ça quand on programme des articles à moitié ^^ Sorry

 

 

Oh ! Encore un truc. Je n'ai pas (encore) vu le nouveau film sur la planete des singes. Mais peut être qu'en fait j'en ai envie...?

 

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23 juillet 2011

Dale Froide part 1 [Rêve]

Bonjour tout le monde!

Aujourd'hui nous inaugurons une nouvelle catégorie : Ce n'était qu'un rêve...
Edit du 7/10/15 : Cette rubrique a finalement fusionné avec celle des nouvelles non basées sur des rêves. Cela dit le tag existe toujours, vous pouvez donc toujours les retrouver grâce à lui (voir sous l'article)
.

 Je fais souvent des rêves étranges, loufoques ou complètement barré. Aussi je trouve un peu dommage de les laisser disparaître et je vais dés maintenant retranscrire les plus intéressants d'entre eux et vous laissez entr'apercevoir une part différente de moi.

En plus ça me fera de petits exercices d'écriture ce qui ne peut jamais être une mauvaise chose ;)

Le premier que je vais vous partager date un peu (quelques semaines) mais je l'ai plutôt bien retenu. Il faut dire que j'en attendais la suite avec impatience! Mais elle n'est jamais venue.  Je peux bien sur l'imaginer, ce dont je ne me gêne pas, mais ce n'est pas franchement la même chose...

D'abord il me faut préciser qu'il arrive souvent dans mes rêves que je ne soit pas moi, je peux être une autre fille, tout comme un mec, et cette fois, donc, j'étais un garçon.

 




Je suis devant une grande maison, un château presque, devant la porte, et j'attends que l'on m'ouvre.  Je suis un garçon, un jeune homme d'un peu moins de 20 ans je pense. Il fait beau dehors, c'est la journée. Enfin la porte s'ouvre et j'entre. Devant moi un homme très costaud et très bien habillé me salue et me propose de le suivre, il n'a pas l'air étonné de ma visite pourtant je ne le connais pas et je n'ai pas été invité. Que fait-je là au fait? Je ne sais pas, je ne sais plus... On passe dans plusieurs pièces, elles sont toutes décorées de façon baroque, les décorations aux murs, les meubles, les tapisseries, même mon guide, tout semble sortir d'un film d'époque, du temps des Louis par exemple. Mais en plus sombre! Tout le château est plongé dans l'obscurité, d'ailleur le châtelain marche maintenant avec une bougie à la main. Je le suis de pas trop loin pour ne pas me perdre et je regarde autour de moi. D'autres bougies aux murs me permettent d'appercevoir un peu l'interieur des pièces que nous continuons de traverser sans s'arreter. Ou va t-on? Soudain nous passons dans une pièce ou un petit garçon très maigre se tient debout. Il nous regarde passer le regard vide, il ne bouge pas, il ressemble à une illusion. Et soudain je me rappelle! Si je suis ici c'est pour retrouver des enfants disparus! Non plus que ça! C'est parce que je pense que cet homme qui marche devant moi kidnappe des enfants dans l'intention de revendre leurs organes... Et je suis sur qu'il détient ma petite soeur!
Si je suis dans cette maison c'est pour la retrouver et sortir d'ici!
Nous marchons encore un moment au travers de cette maison immense et je tente de me rappeler par ou nous sommes venu. Quand j'aurais retrouvé ma soeur nous devrons quitter ce château au plus vite, je n'aurais pas droit à l'erreur!
Au milieu d'un couloir sombre l'homme se retourne vers moi et sourit, son rictus fait froid dans le dos, je m'imagine qu'il a deviné pourquoi je suis là et ai un mouvement de recul. Pourtant il se contente de me demander de l'attendre un instant et il s'éloigne. Il entre dans une pièce sur la droite et disparaît. Je me dis qu'il s'agit du moment idéal pour chercher ma soeur et alors que je m'apprete à me mettre à sa recherche j'entends des pleurs étouffés qui viennent de la pièce ou l'homme vient d'entrer. Je m'approche, passe la tête par l'ouverture de la porte et j'ai juste le temps de voir une porte au fond de cette pièce se refermer sur son dos. La pièce en question est une chambre d'enfant, il y a un lit, quelques jouets par terre, mais elle semble morte, aucune joie n'en émane. Quand j'entends à nouveau les pleurs étouffés. Je regarde dans la chambre sombre un peu plus attentivement et dans un coin j'y aperçois un enfant recroquevillé sur lui même. Là mon coeurs n'en fait qu'un bond. C'est ma soeur! C'est bien elle! Je me précipite vers elle et m'agenouille à ces cotés, elle relève la tête et me regarde en pleurant. Elle ne parle pas. Elle est sûrement choquée par ce qu'elle a vécu. Je la rassure par quelques mots et la met sur mon dos, on doit sortir d'ici très vite!
A peine ai-je fais quelques mètres que l'alarme est donnée! J'entends des gens courir et crier partout, j'entends des bruits metaliques aussi, nos assaillants portent visiblement des armures et son armés de lances. Il faut faire vite!
Je cours dans tout les sens avec ma soeur sur le dos. A un moment je passe près d'un escalier qui monte et j'entends les soldats arriver dans notre direction, je me cache alors sous l'escalier, contre un mur, dans un coin sombre. Je me dis qu'on va attendre là de les voir passer et qu'ensuite on prendra les escaliers. Puis sans que je comprenne quoi que ce soit je reçois un coup sur la tête et je m'evanouis...
Quand je me réveille je suis torse nu et attaché par les bras et les jambes sur une dale froide, on dirait un autel de sacrifice.
Ma tête me fait mal et ma vision est trouble, je pense à ma soeur, que lui ont-il fait? Ou est-elle? Puis je le vois. L'homme qui m'a ouvert la porte, celui que j'ai suivit à travers cette saleté de grande maison, lui, que je soupçonne d'enlever des enfants pour revendre leur organes... Il est devant moi et il sourit, toujours ce sourire qui fait froid dans le dos. Il lève sa main droite et..Ho! Il y tient un poignard! J'ai peur! Que va t'il faire? Va t'il me sacrifier au nom de je sais quel dieu ou diable? Est ce cela qu'il fait aussi aux enfants? Mais je ne suis pas un enfant! Ou alors va t'il m'arracher le coeur, les poumons, les reins, pour les revendre ou encore pour se rouler dedans? Quelle différence cela ferait-il? Je serais mort de toute façon!
Il s'approche et pose la lame à la base de mon cou, je sens son contact froid et dur. Il la fait descendre jusqu'a mon nombril mais sans entailler la chair. Que fait-il? S'amuse t'il avec moi avant de me torturer?
Il me dit quelque chose sur le fait que je suis bien courageux ou inconscient d'oser le provoquer de la sorte. Je lui dis quelque chose aussi mais je ne me rappelle plus quoi, je l'implore, des larmes naissent dans mes yeux, j'ai peur! Pour moi, pour ma soeur, pour le gamin qui se tenait debout dans l'autre pièce, pour tout les autres enfants qui sont surement enfermés quelque part ici.
Cet homme me terrifie et la rage et la force de le combattre qui m'animaient encore peu de temps avant se sont complètement évanouis.
Soudain son expression change, son affreux sourire disparaît et il semble réfléchir en me regardant. Il est presque beau, et il ne me semble plus aussi prés à me découper en petits morceaux, mais il y a toujours en lui quelque chose d'effrayant...

Une autre particularité de mes rêves c'est qu'il  m'arrive de changer de personnage sans que je ne l'ai décidé, à un moment je suis le personnage A et l'instant d'après le personnage B. Comme en plus je ne suis pas toujours moi même c'est un peu comme un film en vue subjective :P . Et c'est ce qui c'est passé à ce moment là, je suis devenue le "bourreau" .

 

J'ai regardé cet intrigant qui avait faillit me causer bien des soucis, je pensais lui ouvrir le ventre mais il a dit quelque chose, je ne me rappelle pas quoi, mais à ce moment je l'ai vu différemment, je l'ai trouvé attirant et j'ai pensé qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour que j'en tombe amoureux.
Je me retrouvais face à deux choix, soit je le laissais m'embobiner, je succombais à son charme et je prenais le risque qu'il me trahisse et de finir en prison ou je le tuais immédiatement, je mettais fin à ce début de sentiment que j'avais effleuré et je mettais cette histoire derrière moi.
La deuxième solution semblait la plus prudente et intelligente mais pourtant ma main avait déjà reposé le couteau....

 


 

Tout mes rêves ne sont pas aussi tordu mais c'est une bonne mise en bouche je crois ;)

 

 Edit du 21 septembre : La suite est en ligne par ici ;)

 

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