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Ce que Kobaitchi raconte
nouvelle
25 décembre 2015

(Bon)homme de pluie - un conte de Noël (partie 2)

Hey, tas de rennes en pâte à modeler !

C'est déjà le 25 ! Et la voilà , comme promis, la suite et fin de l'histoire de Noël.
Comme d'hab je suis à la bourre et il reste très certainement des fautes ici ou là (ou plus probablement ici et là...). Je relirais encore le texte dans les jours à venir pour essayer d'en virer un maximum mais comme il était promis pour aujourd'hui je tenais à vous le proposer comme prévu.
Je me rend compte que toutes les parties ne sont pas de qualité égale... Il y a des choses que j'aurais voulu changer dans la première partie pour que celle ci soit meilleure mais comme elle a déjà été publiée je ne peux plus. Tant pis. J'espère que cette suite vous plaira et bien sur je vous souhaite à tou.te.s un très joyeux Noël.

Lien direct pour lire la première partie (clic)

Le blog a déménagé. Désormains cette nouvelle est en ligne à cette adresse : (Bon)homme de pluie – un conte de Noël (partie 2)

Pas indispensable mais marrant

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3 décembre 2015

L'ivresse du kangourou - Kenneth Cook

L ivresse du kangourouIl en dit quoi le résumé ? « Ma phobie de tous les animaux australiens découle sans doute des démêlés que j’ai eus dans mon enfance avec un kangourou alcoolique. »Que faire quand un kangourou prend accidentellement goût à la bière et se réveille furibard avec une grosse gueule de bois ? Où fuir quand une autruche, à laquelle vous avez imprudemment volé son oeuf pour la science, vous poursuit pour vous étrier ? Kenneth Cook revient au mieux de sa forme avec quatorze nouvelles mésaventures aussi hilarantes qu’absurdes. C’est à se demander ce que ces créatures du bush ont après lui !

Et moi, j'en pense quoi ?
Un dernier recueil qui démarre sur des chapeaux de roues. La première nouvelle est, je crois, de loin la plus drôle. Mais qui s'essouffle un peu au fil des pages. Peut-être parce que dans ce tome, contrairement au précédents, les animaux sont un peu trop victimes des hommes et parfois franchement maltraités par eux. Ce qui n'était encore pas trop le cas précédemment.
 
Certaines histoires sont aussi très difficiles à croire. Je veux dire, c'est bien sur le principe même de ces trois recueils, des histoires invraisemblables mais certifiées 100% réelles, or, là où le koala et le wombat nous avaient tout fait avaler d'un train sans nous poser de questions (ou si peu) le kangourou peine un peu plus. Et si dans les deux autres tomes on acceptait les histoires contées en se disant qu'elles avaient juste été un peu grossies et arrangées mais qu'elles s'étaient bien déroulées relativement comme décrit, ici on se demande plus d'une fois si tout cela n'est pas en grande partie voir totalement inventé.
Cela dit il reste relativement agréable à lire, la majorité du temps on va dire, et il est possible d'en venir à bout en deux petites soirées sans soucis.

Par contre, si vous ne connaissez pas encore ces trois recueils, je vous conseillerais de commencer par les premiers, même si l'ordre de lecture n'a aucune importance vu qu'il s'agit de plusieurs nouvelles, car ils sont indéniablement plus amusant.

Point fort :  Certaines nouvelles sont vraiment drôle.
Points faibles : Un peu moins d'inspiration que dans les deux premiers, les histoires sont parfois un peu moins drôle et celles concernant les animaux ont un peu trop tendance à se terminer un peu mal.
Nombres de tomes : Il s'agit du troisième recueils de nouvelles sur les animaux de Kenneth Cook.

5 août 2015

Fang code. Ou quand je rêve de crocs [Rêve]

Le tintement de la sonnette retentit et je jette un œil à l'horloge au mur, 3h du matin, ce n'est décemment pas une heure pour déranger les gens, heureusement je ne suis pas encore au lit.
A la porte je découvre un jeune messager, il me remet un petit colis en carton en me demandant de ne pas tarder à l'ouvrir, ce qu'il contient est important. Je n'ai pas le temps de lui demander d'avantage d'explications qu'il s'enfuit en courant. L'air est froid et je suis en chaussettes, hors de question de lui courir après. Je referme donc la porte et retourne à mon espace de travail, juste quelques coussins par terre contre le mur et une table basse devant moi remplie de matériel d’écriture et de dessin.
Précautionneusement j'ouvre le carton et en sort une boite en métal vieillit. Quand j'en pivote le couvercle une feuille pliée en deux en tombe, je la ramasse et ce que j'y lit me glace l'échine. Miska a trouvé la solution qui permet de craquer le code, celle qu'ils veulent, celle que tous veulent. Et quand il en auront vent elle sera en danger ce qui explique pourquoi elle me transmet ses précieuses notes, il faut les mettre à l'abri dans un lieu sur pour que l'élu puisse s'en servit quand le moment sera venu.

Mon instinct me dit de partir sur le champ et de cacher la boite sans plus attendre. Mais la curiosité me rattrape, ce code on le cherche depuis si longtemps, je veux voir à quoi il ressemble. Si les vampires apprennent qu'elle l'a trouvé ses jours seront comptés et si, malgré mes efforts pour la cacher, la boite était retrouvée par eux plutôt que par l'élu... plus rien ni personne ne pourrait rien pour nous. Je dois mémoriser le code, je dois être capable de le transmettre oralement, au moins en partie. J'ouvre alors la boite et y découvre tout un tas de feuillets remplis d'une écriture fine et serrée.
Les premières pages sont adressées à sa fille, mon amie semble penser qu'elle pourrait être l'élue. Je me contente de survoler ces pages à la recherche de mots clefs importants et les repose dans la boite, ce qu'elles contiennent ne me regarde pas. Le reste est plus technique, plus utile, très vite je me retrouve cernée de feuilles de papier tout autour de moi, ce qu'elles contiennent est incroyable, Miska n'a rien laissé au hasard, avec ce code nous pouvons gagner, même contre eux.
Absorbée par la découverte de mon amie je ne vois pas les heures s'écouler ni la fatigue me gagner. Quand enfin je sens mes dernières forces me quitter j'ai à peine le temps de ressembler les feuillets sous mes coussins en me promettant de les mettre à l'abri dés le lendemain.
C'est donc sur l'un des plus gros trésors que l'humanité n'ai jamais possédé que je m’effondre et sombre dans un sommeil réparateur.

Pourtant à peine quelques heures plus tard je suis réveillée par des voix qui n'ont rien à faire chez moi. Sans ouvrir les yeux je les écoute et découvre sans difficulté mais un peu estomaquée qu'il s'agit de vampires. Ils sont entrés sans y avoir été invités mais m'ont tout de même laissée finir ma nuit. On ne s'improvise pas gentleman.
Discrètement j'ouvre un œil et observe ces inconnus qui évoluent librement chez moi. L'un d'eux trône assis dans un fauteuil au fond de la pièce, il se dégage de lui une aura de force et de souveraineté, à coup sur il s'agit du chef. Deux autres individus à l'air un peu imbéciles se disputent une chose qu'ils viennent de sortir du frigo et... merde ! Un quatrième est assis en tailleur sur ma droite, les yeux rivés sur moi. Nos regards se croisent et, bien qu'il se contienne, je l'entend gronder. En un battement de cils il se retrouve planté devant moi, debout. J'ouvre les deux yeux pour le regarder mieux et me redresse sur mon séant, ce qui m'évite un coup de pieds dans les côtes pour m'inciter à me dépêcher, j'en suis certaine.
- Débout ! ordonne t-il de sa voix de basse.
Je ressens tout le mépris qu'il a pour les humains dans la façon qu'il a de prononcer cette simple injonction et, alors que j'hésite sur la marche à suivre ensuite, obéir ou lui répondre, je laisse mon regard glisser sur la table basse. Un désordre sans nom y règne, exactement comme je l'ai laissé avant de m'endormir, au moins n'y ont-ils pas touché. Seulement mon cœur fait un bon quand je remarque que j'y ai laissé trainer plusieurs feuillets. S'il les remarque je suis foutue, tout les gens qui les ont eu en mains sont foutus. Sans me laisser le temps de réfléchir je décide d'agir.
- Minute. J’allonge le torse et le bras et attrape un carnet de croquis et un crayon sur la table. Et puis qu'est-ce-que vous foutez chez m-
Je n'ai ni le temps de me rassoir correctement ni de terminer ma phrase que le vampire m’attrape par le col et me redresse sur mes pieds.
- C'est quoi ça ? me crache t-il au visage en m'arrachant le carnet des mains.
- Un carnet de croquis. Je veux noter le rêve que j'ai fait pour pas l'oublier.
Je me force à ne pas détacher mes yeux des siens, si je cille un quart de seconde il pourrait comprendre que je bluffe. Au lieu de ça il retrousse brièvement les babines, ça l’exaspère de discuter avec ce qu'il considère comme étant juste du bétail et se retourne en direction du vampire assis dans mon fauteuil. La main toujours fermée sur l'encolure de mon pull il me traine dans son sillage, m'éloignant des précieux feuillets et nous approchant de celui qui s'affirme de plus en plus das mon esprit comme étant leur chef. Arrivé devant lui il me lâche enfin et , la tête baissée, tenant mon carnet à deux main devant lui, franchit seul le dernier mètre qui le sépare de son maitre.
- Elle a récupéré ça en se réveillant.
Le chef s'empare doucement du carnet et pose pour la première fois ses petits yeux sournois sur moi.
- Qu'est-ce ? sourit-il.
Je roule les yeux comme si la question était stupide et qu'elle m’exaspérait.
- Un bête carnet de croquis. Il sourit de plus belle.
- Nous allons voir ça.
Pendant quelques secondes qui se semblent durer une éternité il feuillette le carnet et à mesure qu'il s'approche de la dernière page son sourire se mue en une grimace. Finalement il me rend l'objet sèchement et reprend la parole, très posément.
- Nous cherchons une chose que nous pensons être en ta possession.
Que répondre ? Plus je bluffe et plus je prends le risque de déraper. Mais que puis-je faire d'autre de toutes façons ?
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
Il m'ausculte encore un instant puis soupire et fini par me faire comprendre d'un signe de la main que je peux disposer. Je n'ai qu'une envie, c'est récupérer les feuillets et les mettre en lieu sur mais bien évidement je ne peux pas le faire avec quatre vampires dans la maison. Je retourne donc simplement jusqu'aux coussins. Avant de m'assoir je dépose le carnet sur les feuilles restées sur la table, au moins ne sont-elles plus aussi visible.
Le vampire qui m'a accompagnée jusque là suis mon mouvement des yeux avant de me dévisager avec un air mauvais.
-Me rappelle plus de ce que voulais écrire avec vos conneries. me défend-je avant qu'il ne pose la question.  
Puis, je me laisse tomber, peut-être avec un peu trop d'entrait, sur les coussins et se faisant je libère deux autres feuilles qui étaient jusque là coincée en dessous. Je peste intérieurement, je suis vraiment trop bête. Je les ramasse et leur jette un œil comme si j'avais oublié de quoi il s'agissait. Le sous fifre s'approche rapidement de moi, il a vu les papiers lui aussi. De l'air que j’espère le plus exaspéré je les lui tend.
- De veilles notes. Tu veux vérifier ?
Il me montre les dents une nouvelle fois mais ça ne m'impressionne plus, il y a trop longtemps que nous cohabitons avec ces sangsues. Il fait un pas vers moi, s'il les prend il comprendra que je les mène en bateau et me tuera sur le champs, mais le dominant se lève et le houspille de quelques mots.
- Nous avons assez perdus de temps.
Accompagnant le geste à la parole il sort de chez moi et est bientôt rejoint par les trois autres vampires. Le temps que j'arrive également à la porte ils ont disparu.
Je laisse passer quelques minutes puis je rentre en fermant derrière moi.

La nuit suivante je recouvre la boite d'une couche de ciment que je sculpte grossièrement pour lui donner l'apparence d'une pierre et, sous la lune, je me met à creuser. Le code devra encore rester caché quelques temps, personne n'est actuellement apte à l’utiliser.

eric

J'en ai chié pour trouver une illustration adéquate mais là je suis fière de moi je dois dire.

25 avril 2015

Le monstre du lac - Ou balade dans mon inconscient [Rêve]

On m'introduisit dans la petite maison et je pris place sur l'un des fauteuils élimés disposés face au canapé dans le minuscule salon.
La fillette entra à son tour, repoussa le plaid posé sur le canapé et s'y assît en tailleur. Face à face, chacune les mains posées sur nos genoux, nous nous observions.
C'était une jolie petite fille, cheveux blonds ondulés et longs, grands yeux verts intelligents, habillée d'une robe à fleurs peut-être un peu trop vieillotte. Elle devait avoir sept ou peut-être huit ans mais son visage sérieux la faisait paraitre plus mure.
Je fus celle qui rompit le silence.
- Alors tu l'à vu?
- Oui.
- Tu n'as aucun doute, c'était bien lui? Elle acquiesça d'un signe de tête.
Je sondais ses yeux clairs mais elle ne cilla pas et ce fut finalement moi qui détournai le regard en soupirant après seulement quelques secondes.
- Plusieurs fois? Nouveau signe affirmatif.
A ce moment la mère entra dans la pièce et s’accouda au divan, derrière sa fille. Elles étaient identiques. Bon, bien sur 20 ans les séparaient mais malgré cela leur ressemblance était troublante.
Un tique nerveux agita mon œil, me sortant de ma contemplation et je glissai la main dans la poche intérieure de ma veste, y récupérai un carré de papier et l'en sortit. Avant de le tendre à la mère j'y jetai brièvement un œil bien que ce soit inutile, je connaissais ce cliché par cœur.
- C'est vous n'est-ce pas?
La femme pris la photo et acquiesça à son tour. L'image qu'elle tenait entre ses mains représentait une petite fille d'environ le même age que la sienne et semblable à elle en tout point, elle avait été prise par mon grand-père bien des années auparavant, alors qu'il cherchait probablement la même chose que moi.
- Vous l'avez vu, vous aussi?
Nouveau hochement de la tête de la part de la mère. Semblable en tout points vous dis-je. Sauf que celle ci gardait les yeux baissés en me répondant.

Revenant à l'enfant je lui demandais si elle pouvait me le présenter. Elle sembla hésiter, se retourna vers sa mère mais revint vers moi avant d'avoir pu capter son regard et me répondit affirmativement.
Nous sortîmes donc de la maisonnette, juste l'enfant et moi, et, alors que je me dirigeai déjà vers le loch elle m’arrêta.
- Pas par là. Il se nourrit dans la forêt.
C'était la première fois que j'entendais ça. J'aurais pourtant juré qu'il ne pouvait sortir de l'eau. Mais si je voulais avancer dans mon enquête j'étais bien obligée de suivre et croire ma jeune guide.

Dans la clairière que nous traversâmes nous croisâmes de nombreux promeneurs. Un petit groupe allant dans la même direction que nous nous les rejoignirent. La forêt était dense et ç'aurait été bête de nous y perdre.
En regardant la fillette je remarquai pourtant que j'étais la seule à m’inquiéter de cela, elle, s’égaillait dans les hautes herbes, sautant et courant parmi les fleurs et les feuilles voletant dans l'air. Elle resplendissait et semblait bien plus en adéquation avec son age que la jeune fille avec qui j'avais discuté dans la maison.

A mesure que nous avancions dans la forêt de plus en plus épaisse j’eus plusieurs fois l'impression que nous étions suivi, des bruits derrière nous, parfois très bruyant me firent me retourner quelques fois. Et ce n'est qu'au bout de plusieurs dizaines de minutes que je remarquai enfin ce qui faisait tant de tapage. Dans notre dos les arbres étaient nus, morts même pour la plupart, et ce que nous entendions, ce qui ne semblait inquiéter que moi, c'était tantôt leurs branches qui tombaient, tantôt leur tronc qui s’affaissaient. Et pourtant, devant nous ils étaient en fleurs et le passage de Blondie semblait les rendre encore plus beaux.
Je l'interpelai alors et lui demandai si elle avait un don. Elle ne sembla pas comprendre ce que je racontais alors je lui montrai les arbres derrière nous. Une expression de surprise se peignit sur son visage et elle couru jusqu'à un gros arbre à quelques pas de nous. Là elle posa ses petites mains dessus et le feuillage du robuste chêne sembla verdir plus que de raison. Elle s'éloigna alors de lui et recommença la manœuvre avec l'arbre suivant, puis le suivant et encore le suivant... Maintenant elle accordait quelques secondes à chaque arbre tout en continuant à courir entre eux et à mener notre petite troupe. Ainsi, bientôt nous marchâmes entre de superbes arbres en pleine forme et même en me retournant je ne voyais plus le spectacle désolant des grandes carcasses noircies.

Nous marchions depuis ce qui me semblait être plusieurs heures sur un sentier descendant quand la petite blonde s’arrêta nettement et revint sur ses pas en courant. Elle se planta devant moi et, tout en tendant le bras vers une rangée d'arbres sombres en surplomb à sa droite elle affirma :
- C'est pas pas ici, c'est par là.
Nous fîmes donc demi tour sur quelques centaines de mètres, perdant ainsi la plus grosse partie de notre escorte, et nous engageâmes sur le sentier escarpé et bordé des grands arbres sombres qui semblait monter vers le ciel.
A cet endroit, au cœur de la forêt, les feuillages étaient épais et les rayons du soleil ne nous arrivaient plus qu'épisodiquement par l'une ou l'autre micro trouée. Le sentier se faisait de plus en plus abrupte et les grosses racines le traversant, rendant la progression presque impossible, avaient eu raison du reste de nos compagnons de route, tous avaient rebroussés chemin. Ne restait qu'elle et moi. Elle, dansant entre les troncs, avançant plus vite qu'un cheval au galop, et moi, en sueur, presque à quatre pattes, incapable de suivre son rythme effréné.
La fièvre me gagnait, elle ne pouvait pas avancer aussi vite, je ne pouvais pas la voir se déplacer en bondissant tel un animal sauvage. Quand elle se retourna après que je l'ai appelée pour qu'elle rebrousse chemin, pour qu'elle me rejoigne et que nous rentrions à la maison, ou au moins pour que nous fassions une pause, j'aurais juré avoir vu un éclat rouge dans ses yeux. Ses cheveux noirs et raides plaqués contre son dos ne voletaient plus au vent et son visage fin et joyeux s'était métamorphosé en un museau d’où pointait des dents acérées. Elle se retourna et de ses griffes s’agrippa aux arbres tellement rapprochés qu'ils formaient désormais un mur autour du sentier. En quelques bonds elle fut près de moi et je compris que ce n'était pas la fièvre qui me faisait divaguer, à l'exception de ma respiration saccadée, due autant à la montée diabolique qu'à la vision d'horreur qui s'offrait à moi, je me sentais bien.
Ses yeux rouges m’auscultaient et, avant qu'elle ne le fasse, je lui sautais dessus en premier.
- Résiste !  lui hurlais-je. Ce n'est pas toi, ça ! Reviens !
D'un coup de patte arrière elle me repoussa, me faisant heurter rudement la haie d'arbres aux pieds de laquelle je me retrouvais acculée.
Quand elle sauta sur moi, gueule béante, je tendis les bras pour la repousser et je criai.
- NON ! Reviens ! Sois forte !
Mais déjà tout était fini.

La bête se reput autant que cela se pouvait puis elle retourna à la petite maison. Elle choisit de se baigner d'abord dans le loch pour effacer toute trace de sang et aussi en attendant d'avoir reprit son apparence de petite fille. Elle fut peut-être même aperçue par des promeneurs ou des curieux, mais cela n'avait aucune importance car sa faim s'était tarie. Elle n'avait plus besoin de chasser. Au moins jusqu'à ce que les os de sa dernière victime ne puissent se distinguer des racines du cœur de la forêt.



Je crois que le nombre de podcasts que j'ai regardé concernant le monstre du Loch Ness ces derniers jours a un peu travaillé mon inconscient cette nuit... Par contre d'où vient cette version hybride du loup garou du Loch Ness, ça...

Crédit : 30 jours de nuit

 

 

 

 

 

1 mars 2015

J'ai lu quoi en février? 1 Mois -> 1000 pages (Février 2015)

Romans :
Contes Urbains (272p) : J'étais heureuse de commencer ma lecture, car dés les premières pages j'ai ressenti un style relativement assuré. L'écriture était fluide et agréable et bien que les premiers thèmes ne me passionnaient pas franchement au moins n’était-ce pas désagréable à lire.
Hélas, mon intérêt s'est tari au fil des nouvelles, à l’exception de l'une ou l'autre, et, pire encore, le style à peu à peu disparu, tout comme les histoires, pour laisser place à plusieurs petites réflexions sur la vie, la mort, la souffrance. Une ou deux ça aurait passé mais la quasi totalité de la seconde moitié du livre n'est composée que de ça. Ça donne l'impression d'un auteur terrifié par la mort, par la disparition de son âme et qui écrit encore et encore dessus, qui tente de détruire ses craintes, de les exorciser en s'auto-persuadant que la mort n'est pas la mort, que ce n'est pas grave, qu'il y a autre chose après, etc. Ce n'est pas mal en soi, on a tous nos peurs, mais ça n'a, à mon avis, rien à faire dans un recueil traitant prétendument de « contes urbains ».
Ne pas s'oublier (26p) : Je vois clairement l’intérêt de l'écriture dans le traitement d'un état dépressif, je suis même persuadée que c'est une excellente chose à faire et que ça peut beaucoup aider, par contre je ne comprends pas le choix de partager ces écrits. Ils sont certes important pour l'auteure et ses proches, et c'est tout naturel, mais, sincèrement, le reste du monde risque de ne pas en avoir grand chose à faire.
Même en faisant un effort je n'ai pas pu ressentir de sympathie ou d'attachement envers ce personnage/cette personne. L'immersion dans la tête, dans le cœur du personnage/narrateur aurait du être beaucoup plus forte.
Au lieu de ça c'est relativement plat du début à la fin, en fait on ne sait même pas si elle est guérie à la fin ou non. Il n'y a aucune évolution du personnage, ou alors on ne le ressent pas, elle dit qu'elle ne va pas bien mais rien n'appuie ce propos. Ensuite vient la complicité avec le psy mais encore une fois rien dans l'écriture ne nous indique que ça va mieux. On devrait ressentir les montagnes russes de ses sentiments, de ses émotions, de sa perception à fleur de peau mais c'est à peine si on a droit à un petit tour dans un train touristique roulant à 20 km/h.

Mangas :
L'attaque des Titans  t 4 à 11 (1536p) : Bon, comme je me suis fais l’intégrale actuellement disponible en moins de 2 mois (merci petite chieuse qui ne lira jamais ce message mais qui m'a tout prêté) c'est très difficile d'en parler sans spoiler. Donc je vais essayer d'être très très générale. L'histoire devient de plus en plus intéressante et prenante à mesure qu'elle avance, les dessins s'améliorent, et pour ceux qui, comme moi, trouvait débile et illogique le fait que personne n'ai vu le titan colossal arriver sur le mur, rassurez vous : On vous expliquera tout! Et ça c'est bien. Même si ça soulève encore plus de questions... Mais au moins l'histoire ne s'enlise pas, au contraire, et ça promet le meilleur pour la suite.
Vampire Knight, t 18 et 19 (384p) : Pas mécontente de voir enfin arriver la fin de ce manga. Ces deux derniers tomes sont du même acabit que les précédents : fouillis et décevants. Les explications aux actes de Kaname sont ridicules, la personnalité de Zéro n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était jusque là, même son regard à changé, c'est devenu un gentil toutou qui cherche des câlins alors que jusque là c'était un emmerdeur, certes, mais au moins un emmerdeur entier et constant. Et que dire des dernières pages qui sont d'un classique... Heureusement que je n'attendais rien de cette série parce que j'aurais été bien amère. Bon, les dessins sont jolis, c'est vrai, mais ça ne fait hélas pas tout. Et au bout de ce 19eme tome je suis toujours incapable de différencier les personnages secondaires à quelques exceptions prêt, genre le directeur qui a le bon sens de ne pas avoir la même coiffure que tout le monde ou la fille vampire qui à le mérite d'être la seule de son sexe à avoir un chouilla d'importance, ce qui me permet de la différencier de ces petits camarades.
Le monde de Wanwan t3 (126p) : C'est toujours aussi mignon, quoiqu'un poil moins drôle que les deux premiers peut-être.
The Sherlock Holmes Story T1 et 2 (448) : Un gros coup de cœur pour cette série qui s'est hélas arrêtée en plein milieu vu qu'éditée par une maison d’édition qui a mis la clef sous la porte, encore, comme la grosse majorité des maisons d’édition publiant des manhwas. Il faudrait vraiment qu'une grosse maison s'attaque à la BD coréenne parce qu’il semble de plus en plus évident que les petites n'ont pas les épaules suffisamment solides pour gérer et la publication régulière et de bonnes grosses campagnes de pub qui permettrait au publique de s'ouvrir à ces nouvelles séries.
Au sujet de la BD en elle même ; c'est un titre très drôle, les caractères des protagonistes sont assez fidèles au canon quoi qu'un peu adapté malgré tout. Moi je suis conquise et n'ai dorénavant plus qu'à me lamenter sur le fait qu'ils ne resteront que tout les deux sur mon étagère, j'aimerais tant voir leurs petits frères.
Aussi, j'ai lu que certaines personnes n'avaient pas trop aimé les dessins, les trouvant trop simple, trop raides ou trop épurés, je m'attendais donc à un manhwa très basique au graphisme incertain (vous remarquerez que ça ne m'a pas empêché de le commander malgré tout) et j'ai eu l'agréable surprise de découvrir que ce n'était pas du tout le cas. Bon, maintenant c'est vrai que je suis depuis longtemps familiarisée au style coréen qui s'éloigne quand même en de nombreux points du japonais mais sincèrement les dessins ne m'ont pas semblé souffrir de défauts tels qu'ils mettraient en péril la qualité générale du titre.
Ten Count t 2 (192p) : Très, mais vraiment très surprise de la tournure des évènements dans ce tome 2! Autant le premier m'avait littéralement conquise autant celui ci me laisse beaucoup plus mitigée. Les personnages sonnaient très vrai dans le tome 1 mais dans celui ci l'auteur a l'air d'avoir un peu tout envoyé en l'air. Mon perso ne supporte pas qu'on le touche? Bah son psy va le faire quand même, parce que bon, faut bien qu'il avance, puis il va le violer aussi, parce que pourquoi s’arrêter en si bon chemin, et même qu'il va aimer ça, tiens, c'est pas comme s'il existait des contacts plus intimes et violent que ça, ça ne devrait nullement déranger une personne qui a peur des germes...
Non, franchement je suis un peu déçue de ce tome 2, Rihito Takarai ne nous a pas habitué à ça, ses persos sont toujours sincères, touchants, justes... Les scènes de cul sont même généralement absentes de ses mangas, là je ne sais pas ce qui lui a pris.
A silent voice t 1 (208p) : Un premier tome bien mené, une histoire originale et des héros touchants qui apprennent la vie à leurs dépends. Par contre tout semble avoir été dit dans ce tome, je me demande de quoi vont pouvoir parler les suivants.

BDs :
La BD est Charlie (176p) :  Pas très drôle. Ni satirique. Je m'attendais à mieux de la part d'un hommage à Charlie Hebdo
Mind (50p) : un web comic vraiment sympa (disponible en intégralité et gratuitement ici, ce serait dommage de passer à coté). Le trait n'est pas toujours hyper assuré mais l'ensemble se tient et à beaucoup de gueule. Certaines planches sont même à couper le souffle. Et l'histoire... Ben, l'histoire démarre super bien! Je suis frustrée de devoir attendre la suite, 50 pages c'est trop court.
Un projet Ulule a aussi vu le jour pour permettre de l'acheter en version papier. Il reste 5 jours pour participer au moment ou cet article est publié (moi j'ai déjà réservé le mien ^^)

En cours :
Sherlock Holmes l’intégrale (300p, peut-être) : C'est assez dur de dire combien de pages j'ai lues étant donné que j'ai zappé pas mal de nouvelles que j'avais déjà lues. Et je ne ferais pas de commentaire de plus que celui que j'ai fais sur FB il y a une poignée de jours et qui résume mon amour pour le détective et son biographe:

- M'accompagnerez-vous cette nuit?
- Quand vous voudrez, où vous voudrez.
(La maison vide)

Un brouillard gris tourbillonna devant mes yeux, et, quand il se dissipa, je m'aperçus que mon col était déboutonné ; j'avais encore sur les lèvres un vague arrière-goût de cognac. Holmes était penché au-dessus de mon fauteuil, un flacon dans la main.
- Mon cher Watson ! me dit la voix dont je me souvenais si bien, je vous dois mille excuses. Je ne pensais pas que vous étiez aussi sensible.
(La maison vide)

Allons, allons, mon vieux, qu'il en soit comme vous le voulez ! Nous avons partagé la même chambre pendant des années et ce serait amusant si nous finissions pas partager la même cellule.
(Charles Auguste Milverton)

Holmes glissa sa main dans la mienne et me la serra d'une façon rassurante, comme pour me dire que la situation ne le dépassait pas et qu'il n'était pas inquiet.
(Charles Auguste Milverton)

Osez encore dire après ça que ce n'est que moi qui me fais des films.

Nombre de pages lues : 3718.
J'avais tablé sur 2000 je crois, c'est donc un chalenge réussi!
Je repars sur 3000 en mars.

fevrier lecture

Pour nous rejoindre pour le prochain 1 Mois --> 1000 pages c'est par ici (clic).

 

 

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1 octobre 2014

Ce qui se cache dans les couloirs ou l'histoire d'un défi à la con 5

Vous ne l’espériez plus mais voilà enfin la suite de l'histoire de Casey.
Comme je vous l'ai dit je connais la fin, j'ai les réponses aux questions, je ne sais juste pas quand elles arriveront, ce sera à Casey de ne me faire signe quand le thème imposé l'inspirera.
En attendant on est censé enchainer avec le nouveau thème mais comme, encore une fois, il n'apparait pas je vais attendre le prochain chapitre pour vous le dévoiler. Cette survivante a tellement plus à raconter que je ne me l'étais imaginé.

Si vous le souhaitez vous pouvez vous rafraichir la mémoire :
par ici pour le premier chapitre
par ici pour le second
par ici pour le troisième
et par là pour le quatrième


Au petit matin, ou du moins ce que Casey pensait être le petit matin, la rescapée ouvrit les yeux sur un plafond qui n'était pas celui de son container. La seconde d’après elle était debout, les genoux fléchis, prête à bondir au loin tel un animal traqué quand elle se rappela où elle était et ce qu'elle y faisait. Le soir précédant, après le repas, le vieux médecin lui avait proposé de passer la nuit dans le hall surplombant son loft, lui aussi desservit en électricité. Elle avait donc pris les escalators et, aidée par l'homme qui lui ouvrait le chemin, avait déplacé un panneau de bois obstruant la grande entrée. Et là c'est le souffle coupé qu'elle avait découvert une pièce remplie de lits, d’hôpitaux pour la plupart, plus facile à transporter d'après son hôte, grâce à leurs roulettes.
Elle lui avait posé des questions bien sur, sur la raison qui l'avait poussé à réunir un tel nombre de lits, mais il était resté très vague dans sa réponse, lui avait répondu qu'il espérait, à l'époque, que d'autres survivants pourraient venir habiter le métro avec lui et qu'ensemble ils auraient pu recréer une sorte de civilisation. Il semblait plutôt honnête mais elle ne pouvait s’empêcher de lui trouver un air pas totalement clair et de penser qu'il lui cachait quelque chose.

Quelques ampoules étaient restées allumées toute la nuit ce qui lui avait permis de ne pas reconnaitre le plafond mais qui lui permettait aussi à présent de rejoindre la grande porte sans se cogner au mobilier. Arrivée au sommet de l'escalator la survivante actionna l’interrupteur que lui avait indiqué l'homme la veille et, une à une, regarda les lumières s'évanouir dans le large hall. Ignorant si le médecin dormait encore ou non elle ne toucha pas au panneau de bois et descendit immédiatement les escalators stoppés dans leur course probablement pour toujours. Tout en descendant aussi silencieusement qu'elle le pouvait elle observa une fois encore l'habitation du vieil homme. Seules quelques ampoules étaient encore allumées de ci de là, on était très loin de l'espace exagérément lumineux du jour précédant mais, même ainsi, le luxe dans lequel il vivait sautait aux yeux, tout ces livres, et cette bouffe en surabondance disposée près du chaudron. Il ne pouvait pas tout consommer tout seul, c'était impossible, alors que faisait-il de ce qui ne lui servait pas? Il ne les laissait quand même pas moisir? Ou pire, il ne les brulait pas, hein?
Arrivée au bas de l'escalator elle scruta la fond de la pièce en direction du lit mais la lumière étant absente de ce coté elle ne pu dire si elle était la première levée ou non. Elle hésita à aller directement voir s'il dormait encore et dans ce cas à le réveiller pour lui demander de la raccompagner à la sortie mais, n'ayant aucune idée de l'heure qu'il était, elle préféra s'abstenir et se dirigea plutôt vers la bibliothèque. Dans la semi obscurité elle s'échina à deviner plus qu'à lire les titres des ouvrages mais, à son plus grand désappointement, la majorité d'entre eux parlaient de médecine ou de science. Pas qu'elle soit plus bête qu'une autre ou allergique à l'idée d'apprendre de nouvelles choses mais là tout de suite elle aurait préféré un comics quelconque ou n'importe quelle histoire qui lui aurait permis de s'évader un tant soit peu.
S'étant trop éloignée de la dernière source de lumière elle ne parvint rapidement plus à discerner une couverture d'une autre et les titres lui étant devenu illisibles elle s'en alla rebrousser chemin les mains vides et ce n'est que parvenue à hauteur de la porte de la salle de bain qu'elle aperçut la pile de vêtements que l’homme avait laissé là pour elle la veille. N'ayant toujours pas confiance en lui elle n'y aurait pas prêté attention si deux choses ne s'étaient ajoutée à cette pile depuis lors, une paire de bottines taille 39 et un livre de Kenneth Cook.
Casey se mordit la lèvre telle une enfant en proie à une indicible décision, bonbon au caramel ou à la fraise? Sauf qu'ici la l'indécision était bien plus complexe, fallait-il accepter ou non les présents d'un homme aussi égoïste qui se cachait dans des tunnels depuis des années? Elle passa les doigts sur le cuir des chaussures, sur la couverture du livre, elle fit vibrer ses pages du bout de son index et, soudain, le froid du sol, celui de toutes ces nuits passées au dessus de la ville, la rudesse des coups qu'elle avait pris tout comme celle de son cœur meurtrit depuis tant de temps se rappelèrent à son bon souvenir et c'est d'un geste agacé qu'elle effaca sur sa joue la preuve de ses blessures, de sa faiblesse.
L'instant d’après elle retirait une paire de chaussettes bleu nuit de la pile de vêtements, les enfilait, les recouvrait aussitôt des bottines qu'elle laça avec délectation, enfilait un pull brun trop grand pour elle par dessus son t-shirt usé et se laissait tomber dans un fauteuil situé juste sous une des lampes en activité avec son nouvel ami qu'elle ouvrit à la page 1.

Quand elle fut interrompue par le médecin Casey eu l'impression qu'elle n'avait commencé sa lecture que depuis quelques minutes à peine mais le nombre de pages tournées l'obligea à se rendre à l'évidence, elle était sur ce bouquin depuis ou moins une heure, peut-être même plus longtemps.
- Bien dormi?
- Le soleil est levé?
- Depuis deux heures environ. Elle se remit sur ses pieds d'un coup brusque et rapide.
- Vous m'aidez à sortir d'ici?
- Comme je te l'ai promis. Tu ne veux pas manger avant? Elle loucha du coté de la marmite, son corps tout entier criait oui mais elle secoua la tête en signe de négation. Comme tu veux. L'homme haussa les épaules et s'éloigna en direction du couloir par lequel ils étaient arrivés quelques 12h auparavant. Casey regarda le livre qu'elle tenait dans les mains , triste de l'abandonner avant de l'avoir fini mais le reposa sur l'assise du fauteuil.
- Reviens le terminer plus tard si tu veux. Elle lui lança un regard noir.
- Comme si je n'avais que ça à faire. C'est l'apocalypse dehors même si vous ne voulez pas en entendre parler.

Pas vraiment surpris par ce changement de comportement l'homme de broncha pas, ne se retourna même pas, mais regretta un peu de ne pas lavoir laissée continuer à lire, elle avait eu l'air si paisible à cet instant contrairement à maintenant, contrairement à n'importe quel autre moment passé en sa compagnie.
Quand, quelques minutes plus tard, ils furent en route pour l’extérieur, Casey se mit, si pas à avoir des remords, au moins à se sentir un peu nulle. Quoi que l'homme ait fait seul dans ces galeries ces dernières années il avait tout de même partagé son repas avec elle sans hésiter, il lui avait fourni de nouveaux vêtements, des chaussures, il avait aussi réunit tout ces lits bien que dans un but encore obscur pour elle et, surtout, il était responsable de sa première heure d'évasion, de sa première heure de tranquillité, depuis que tout ça avait commencé. Elle voulait le remercier mais un simple "merci", surtout après l'avoir rembarré, semblerait un peu forcé, mieux valait encore ne rien dire. Pendant encore un moment ils marchèrent donc en silence, lui, ouvrant la marche avec son flambeau et elle, marchant derrière lui, l'esprit encombré de pensées dont elle se serait bien passée. Qui s'emmerdait encore à être reconnaissant en de pareils temps?
Quand soudain elle su comment le remercier.
- Il y a des ours dehors. C'était sortit tout seul. Vu qu'il vivait sous terre il ne devait pas savoir ce qui se passait à la surface et elle ne lui avait pas dit pourquoi elle était entrée dans le métro, il ignorait forcément cette donnée, elle même l'ignorait encore 48H plus tôt.
- Quoi? Il se retourna l'air perplexe.
- Il y a des ours, plein d'ours je veux dire, pas deux ou trois comme avant. Hier j'ai été traquée par un groupe d'une quarantaine d'individus, j'en avais jamais vu autant.
-Des ours? Des ours comment? Et ou? Il semblait sur le point de perde son sang froid tout d'un coup et se rapprocha d'elle en un pas, la faisant se heurter au mur derrière elle quand elle tenta de lui échapper.
La surprise passée Casey le repoussa et s'écarta de lui, feignant l'indifférence.
- J'en sais rien moi, des ours bruns. Peut-être des grizzlis pour ce que j'en sais.
- De grizzlis? En pleine ville?
- Mais ça veut dire quoi en pleine ville maintenant? S'emporta t-elle quand il fit mine de l'approcher à nouveau. Elle n'avait pas tort, la ville était redevenue sauvage peu à peu après l'attentat, ainsi était-il vraiment étonnant que les animaux sauvages et potentiellement dangereux aient petit à petit reprit leurs droits? Néanmoins, 40 ours d'un coup ça fleurait le pas super naturel. L'homme fit quelques aller retour rapide sur les pavés, voulu parler une fois mais se tut, s'éloigna, revint, s'éloigna à nouveau, Casey ne savait qu'en penser, pourquoi se mettait-il dans tout ses états pour des ours, lui qui ne sortait jamais?  Quand il revint et enfin parla.
- Je sais que je t'ai dis que je t’emmènerais dehors mais avant peux tu m'aider? Juste une fois, juste cette fois. J'ai une chose importante à faire, ensuite je condamnerais toutes les entrées du métro, l'hiver vient et les ours ça hiberne.
Casey n'avait pas pensé à ça et si, effectivement, l'entrée par où elle était passée ne leur permettait pas de la suivre il n'en allait surement pas de même pour toutes les autres et quand ils chercheraient un endroit ou se reposer jusqu'au printemps le métro ferait probablement une cachette d'enfer.
Néanmoins elle n'était pas sur d'avoir envie d'aider l'homme. Si elle s'était effectivement sentie redevable pour les fringues et la bouffe elle estimait en revanche que l'info sur les ours était un paiement suffisant. Mais qu'en était-il pour l'heure d'évasion? L'heure de tranquillité? Pire, l'heure de rire? Cette info était-elle un paiement suffisant? Pas sur.
A contre cœur elle accepta de lui rendre service et c'est à reculons qu'elle le suivit dans un autre couloir.

Plusieurs fois ils descendirent de nombreuses volées d’escaliers, alternant couloirs noirs comme la mort et d'autres éclairés de toutes parts quand, enfin, l'homme lui annonça qu'ils étaient arrivés. Ils étaient dans la portion la plus basse, la plus enterrée du métro. Sur sa droite Casey aperçu des palettes disposées de façon à permettre une descente, et une remontée, vers les rails. Elle s’apprêtait à s'en approcher quand le médecin l’appela dans l'autre direction. A regret elle s'éloigna donc et retrouva l'homme dans un coin mieux éclairé ou reposait bien alignées des caisses et des caisses de légumes en tout genre.
La jeune femme ravala un hoquet de surprise ainsi qu'une volée d'injures. Du moins jusqu’à ce que l'homme ne reprenne la parole.
- Tourne toi.
- Quoi? Pourquoi? Qu'est-ce-que vous voulez faire?
L'homme roula des yeux vers le ciel, visiblement excédé d'être encore ralentit dans son entreprise.
- Je ne sais pas à quoi ressemble ton chez toi mais moi j'ai des kilomètres de galeries à inspecter. Seul. Et je risque de me retrouver nez à nez avec un ou plusieurs ours fous de rage lors de cette petite promenade. Mais malgré tout j'ai une chose encore plus importante à faire, une chose qui va retarder mon inspections de plusieurs heures, ce qui va donc laissé plusieurs heures de plus aux ours pour entrer chez moi, alors, excuse moi, mais ton joli cul est la dernière des choses dont j'ai quelque chose à foutre  là tout de suite! Tout ce que je veux c'est accrocher ce foutu panier sur ton dos pour que tu m'aides à transporter la bouffe.
- Quoi? Vous rigolez là? Je vous annonce qu'il y a des putains d'ours partout en ville et la première chose qui vous viens à l'esprit c'est de planquer votre bouffe ailleurs? Merde mais vous-
- La ferme! L'homme avait crié, visiblement à bout de nerfs et de patience. Je ne vais pas mettre cette bouffe en sécurité pour moi petite écervelée. Si tu pouvais juste obéir pendant une heure sans poser de questions peut-être qu'on pourrait avancer.

Si Casey avait eu l'intention de l'aider à un moment ce désir l'avait complètement quittée. Elle empoigna le gigantesque panier que tenait l'homme devant lui et le lui balança en travers de l'estomac. Heureusement pour lui au vu du poids de l'engin bien plein et au fait que la jeune femme ne l'avait empoigné que d'une seule main il ne fut pas projeté avec beaucoup de force, si bien qu'il ne lui coupa même pas le souffle. Pas même juste un peu.
- Ou vas-tu? Lui cria t-il alors qu'elle rebroussait chemin d'un pas pressé. Tu ne connais pas ces galeries, tu vas encore te perdre.
Elle savait qu'il avait raison mais elle ne voulait pas avoir à rester avec lui une minute de plus si bien qu'elle ne se retourna même pas et qu'elle s'engouffra dans l'escalier qui remontait si pas à la surface tout au moins un étage plus haut.
Elle marcha seule pendant cinq bonnes minutes à ruminer l’insolence et la désagréabilité de l'homme, le maudissant de son comportement mais se maudissant encore plus elle même d'être partie ainsi, car elle savait qu'elle ne tarderait pas à être à nouveau perdue. D'ailleurs ne l'était-elle pas déjà? Avant ce couloir venaient-ils de la droite ou de la gauche? Elle n'en était plus certaine.
Elle était là, à peser le pour et le contre de chaque direction quand un bruit retentit au fond du couloir de gauche. Le bruit de quelque chose qui tombe, d'une autre chose qui roule sur le sol. Et le bruit d'une respiration.
Tout son corps se raidit. Elle écouta les bruits se répercuter sur les murs du couloir. Elle écoutait la respiration très -trop- forte. Elle regrettait. De s'être énervée, d'être partie, de ne pas avoir prévenu l'homme plus tôt au sujet des ours. Mais le moment était particulièrement mal choisi pour se repentir et, avant même que son cerveau ne donne l'ordre à ses membres de décamper, ses jambes s'étaient déjà mises en marche. Courant à perdre haleine vers l'homme, pour qu'il lui dise quoi faire, pour qu'il la protège, pour qu'il les sauve tout deux de cette situation, elle maudissait l'animal dans le couloir, elle se maudissait encore, elle maudissait le monde d'être devenu ce qu'il était devenu. Mais elle courait, encore et toujours elle courait pour sa vie.

Elle n'était absolument pas en état d'y réfléchir bien sur mais un observateur extérieur aurait été impressionné de voir cette fille qui avait perdu tellement au cours des quelques dernières années courir toujours avec autant d'entrain quand il s'agissait de sauver ses miches. Elle avait eu beau voir son monde se décomposer, voir les gens auxquels elle tenait mourir, parfois sous ses yeux, elle avait beau n'avoir plus rien de ce qui, conventionnellement, maintient les gens en vie, la flamme qui la poussait chaque jours à se lever et à mettre un pied devant l'autre, bien qu'elle ait souvent vacillé, jamais ne s'était éteinte, alors que ce n'était pas les occasions qui lui avait manqué.

 

Quand à Sieu K son thème était les punks. Et il en a fait trois.

punk2

Et tant qu'à faire cet article compte pour le P52 du 21 au 27 août : En retard

24 juin 2014

L'homme-ombre [Rêve]

Je n'abandonne pas l'histoire de Casey mais cette nuit j'ai fais un rêve que j'avais vraiment envie de vous raconter. Cette fois, plus que les autres encore, j'ai brodé autour parce que c'était vraiment très flou, mais malgré tout ça me semblait suffisamment intéressant pour être raconté. Par contre il n'y aura jamais de suite, parce qu'au fond ce n'était jamais qu'un rêve hein.


 

Depuis plusieurs semaines du bétail et des serviteurs disparaissent chaque nuit. Personne ne voit rien, n'entend rien, aucun indice n'est laissé, aucune trace de sang, aucune poignée de cheveux arrachée dans aucune bagarre, aucun bruit, aucun chien qui aboie. Il n'y a que moi, moi qui ressent une présence hostile, comme si je traversais un nuage de fumée glacée, presque chaque nuit. Je sens qu'il vient pour moi, je l'entends qui m'appelle et qui m'invite à le suivre dans la nuit noire, dans la forêt sombre. Je ne l'ai jamais vu, personne ne l'a jamais vu, mais je le sais grand, maigre, habillé d'une cape ou d'un long manteau noir. Ses yeux sont perçants, son nez aquilin, il peut tuer sans suer, il possède un pouvoir jamais vu. Il me fait peur, me terrifie.
Toutes les nuits je me réveille en nage, je sais qu'il me cherche, qu'il arpente les rues, les écuries, le quartier des serviteurs en me cherchant. Il n'est encore jamais entré au château, j'en suis sure, mais la nuit dernière je l'ai senti se tenir devant la porte. C'était une nuit froide et il formait de petits nuages en respirant. Des petits nuages qui se sont heurtés à la lourde porte de bois derrière laquelle les gardes jouaient aux cartes. Son souffle a pénétré le bois et en est ressorti de l'autre coté. Il a senti ma présence comme j'ai senti la sienne et aujourd'hui il entrera et beaucoup de gens périront en tentant de l'en empêcher. A moins que personne ne s'en aperçoive et qu'il me trouve sans rencontrer la moindre resistance.
Et qu'il m'emporte avec lui.

Dans mon dos mes poils se hérissent, il ne m'aura pas, je le trouverais avant qu'il me trouve et je le tuerais. Je remonte la capuche de ma cape sur ma tête, enfouissant mon visage dans l'ombre et me mets à courir le long des bâtisses où dorment les serviteurs du roi, les serviteurs de mon géniteur.
Leur quartier est si sale en comparaison du palais mais du sol s’élève l'odeur de la pluie et elle est si forte qu'elle couvre toutes les autres. Je lui en suis reconnaissante. Je cours un peu puis m'arrête dans l'ombre d'un bâtiment, j'observe la rue vide et ne me remet en marche qu'une fois certaine qu'elle ne recèle aucun danger. J'avance ainsi plusieurs minutes durant sans croiser âme qui vive, les récentes disparitions terrifient les villageois qui se calfeutrent désormais chez eux à la nuit tombée. Mais malgré cela et les rondes effectuées par les gardes il manque quelqu'un à l'appel chaque matin, comme si ces gens et animaux s'était dissous au contact même de l'air.

Alors que je passe en trottinant devant l'enclos des cochons-loups j’aperçois six jeunes et leur mère allongés dehors. Ça m'énerve, pourquoi ne sont-ils pas rentrés? Ils constituent des proies de choix pour l'homme-ombre à rester là comme ça. Alors je m’efforce de faire du bruit, j"agite les bras, je grogne, je tache d’inquiéter la mère pour qu'elle rentre ses petits, mais tout ce que j'obtiens c'est de l'agiter. Elle s’approche de moi et me grogne dessus à travers la clôture. Elle saute d'un coté puis de l'autre, elle remue et me conseille clairement de rester à distance de sa progéniture, mais elle même s'en occupe à peine. Quand enfin, après de longues minutes, elle se calme et prend un des chiots dans sa gueule pour le rentrer j'ai l'impression que nous avons fait assez de bruit pour réveiller tout le village, en supposant que les villageois terrorisés soient encore en mesure de s'endormir, pourtant il n'y a toujours personne dans les environs. Je voudrais rester et m'assurer qu'elle les rentre tous mais je n'ai déjà que trop trainé et j'ai peur de voir débarquer les gardes. Je me faufile donc jusqu'aux écuries et attends. Un bruit, une impression, n'importe quoi.
Mais c'est le calme plat et au lever du jour il ne s'est rien passé, pas de bruit, pas de cris, pas de murmure ni même le moindre froissement d'air. Et surtout, pas de réveil en sursaut.
Je me faufile jusqu'au château sans me faire repérer. C'est plus simple que je ne l'avais crains. En passant devant la chambre de mes parents j'entends qu'elle est la scène d'une animation inhabituelle et, en tendant l'oreille, je comprends que mon oncle et ma tante ont résolut l'énigme gravée sur le coffre en bois que des serviteurs ont sortit des douves le matin de la première disparition et qu'ils pressent ma mère de l'ouvrir grâce à leur fantastique découverte. Mais il ne contient rien ce coffre, j'ai résolu l’énigme il y a 15 jours déjà et j'ai pu m'en rendre compte par moi même quand je l'ai ouvert, à l'abri des regards indiscrets. Rien, ni poussière ni eau, alors qu'il était encore immergé quelques heures avant. Pas même une inscription. Rien. Ils vont être bien déçu en s'en apercevant.

Plus tard dans la journée j'apprendrais que pour la première fois depuis deux semaines aucune disparition n'était à déplorer mais, fait étrange, qu'un jeune cochon-loup avait été retrouvé seul dans un box au matin, dans l'écurie où j'avais passé la nuit.


 

Et pour illustrer ça un défi de Sieu K sur le thème Supers Héros inutiles.
Personnellement je me ferais bien un poster de Supersil!

Procrastinator - Hésitatorman - Supersil par Vittaya C.

 

28 mai 2014

Et sinon, tu fais quoi dans la vie à part faire pousser des patates dans le métro? Ou l'histoire d'un défi à la con 4

La salle de bain, comme l'avait qualifiée l'homme, se composait de huit cabines de douche, cinq toilettes séparées par des cloisons et autant de lavabos. Des casiers couraient sur le mur face aux cabines alors que trois bancs à la peinture écaillée les séparaient de ces dernières.
La "salle de bain" n'était autre qu'un ancien vestiaire.

Casey tourna le verrou et se déshabilla en prenant soin de ne pas trop élancer ses muscles endoloris. 
En passant ainsi, nue, devant un miroir en pied collé au mur elle y jeta un œil et fut interpellée par ce qu'elle y découvrit. Elle qui se trouvait naguère un peu trop potelée n'était maintenant plus qu'une silhouette décharnée et osseuse. Pas réellement squelettique car pas mal musclée par les nombreux exercices qui composaient maintenant sa vie mais bien plus mince qu'elle ne l'avait jamais été. Ses seins avaient pratiquement disparus et ses hanches ressemblaient à celles d'un homme, droites et sèches, absolument pas féminines. Elle remarqua aussi à quel point elle se tenait voutée, elle voulu se redresser mais son dos l'élança brutalement si bien qu'elle n'insista pas.
Néanmoins tout cela n'aurait pas encore été trop grave mais, bien qu'elle ai passé l'avant midi à panser ses blessures, elle s'étonna de n'avoir pas remarqué à quel point son corps en était désormais couvert. Des coups, des égratignures, des cicatrices, elle n'en aurait pas eu plus si elle avait été boxeuse professionnelle. Elle passa ses mains sur ce corps décharné, caressant ses meurtrissures comme si elle les découvrait pour la première fois et se demanda depuis quand elle avait commencé à ressembler à ça. Henry l'avait-il vue dans cet état? Avait-il  vu son corps se transformer en moins que l'ombre de ce qu'elle avait été? Cela faisait-il partie des choses qu'il n'avait pas supporté ne pouvoir changer?

Avant de laisser son esprit s’engouffrer dans cet interstice où elle n'avait nulle envie de mettre les pieds elle se détourna et poussa la porte de la première cabine.

 

Alors que l'eau chaude de la douche coulait sur sa peau nue, emportant avec elle le plus gros des crasses qui la maculait, Casey, les yeux fermés, se sentait tiraillée entre les différents sentiments qui l'habitait. Elle ne voulait plus penser à ce qu'elle avait vu dans le miroir. Ni à Henry. Elle se concentra donc sur l'instant présent, installant entre elle et son passé un voile mental devant lui boucher la vue. Elle aurait aimé s'octroyer quelques instants pour profiter du bien-être que lui procurait ce luxe qu'elle n'avait plus connu depuis près d'une décennie mais elle ne se sentait pas à l'aise et elle ne faisait pas non plus confiance à cet étranger rencontré plus tôt dans les galeries. Elle ne pouvait s’empêcher de le mépriser aussi, garder un tel dédale pour lui seul alors que dehors les habitants lutaient pour leur survie la mettait hors d'elle.

Elle passa finalement très peu de temps sous l'eau, juste le temps de se décrasser, puis elle se sécha avec une serviette propre trouvée dans un des cassier et renfila ses vielles fripes, s'autorisant tout de même à rester pieds nus plutôt que de les rebander dans les restes de t-shirts.

Quand elle sortit du vestiaire elle trouva l'homme aux fourneaux. Il avait fait cuire les pommes de terre et une délicieuse odeur de sauce aux champignons tentait d’éclipser celle du bois brulé. Quand il l’aperçu il désigna vaguement le milieu de la pièce de sa cuillère en bois maculée de sauce.
- Je vous ai laissé des vêtements propres sur la table, si vous voulez.
- Inutile, rétorqua t-elle sans même un regard vers la dite table, les miens me conviennent très bien.
Il n'insista pas, se contentant d'un reniflement pour seule réponse.

Peu de temps après ils passèrent à table, et malgré la résolution de Casey d’à peine toucher au plat pour bien montrer à l'homme à quel point elle les méprisait lui et son égoïsme, elle se jeta sur son assiette et dévora le tout. Ça faisait des années qu'elle n'avait plus mangé de légumes frais, et encore moins agrémentés de sauce.

Au bout d'un moment l'homme brisa le silence qui s'était installé entre eux.
- Je vois que ma façon de vivre vous déplait. Elle haussa les épaules. Mais ne soyez pas si prompte à me juger. J'ai trouvé un petit coin délaissé de tous, je m'y suis installé et le maintiens en état, il n'y a rien de mal à cela.
- Vous gardez tout pour vous! s'emporta t-elle. Vous cultivez des légumes, avez l'eau courante, l’électricité! Dehors les gens n'ont rien!
- Et je fais cela tout seul. Et en sous sol, ce qui demande bien plus d'effort qu'à la surf-
- Sortez alors! Faites ça dehors! Pour tous au lieu de juste pour vot' pomme. L'homme la toisa sévèrement.
- J'ai essayé! J'ai défriché la terre, j'y ai planté des graines, j'ai entretenu ce petit jardin. Mais quand les autres survivants l'ont découvert ils ont tout pilé, tout saccagé... Des semaines de travail. il secoua la tête.
- Vous n'aviez qu'à partager!
Il abattit alors son poing sur la table.
- J'en avais l'intention!
Casey, était prête à riposter mais, curieuse, le laissa terminer.
- Je faisais un test. Je pensais étendre la culture s'il réussissait. Mais tes chers compatriotes ne m'en ont pas laissé l’occasion. C'est leur bêtise et leur égoïsme qui les a mené là où ils en sont aujourd'hui.
- Vous êtes entrain de dire que si on crève de faim à l’extérieur c'est de notre faute?
- Tout à fait.
- Vous vous foutez de moi?!
- Les rôdeurs, comme vous les appelez, ne s'en prenne pas aux cultures. Ni aux bâtiments, ni même aux animaux. Si le monde est en ruine aujourd'hui c'est parce que les survivants n'ont pas jugé nécessaire de se mettre à l'agriculture ou à l’élevage. Si tant de bâtiments sont en ruine c'est bien que quelqu'un a œuvré dans ce sens non? Si vous en êtes réduit à piler les plus faibles c'est parce que certains aiment ça, tout simplement.
L'homme jeta un œil sur la jeune femme enfin muette et dégoutée de devoir digérer cette douloureuse vérité, et ses yeux se plissèrent, teintés d'une sorte de regret .
- Malgré tout je ne pense pas que tu fasses partie de ceux là. Tout les survivants ne sont pas des monstres. Elle releva les yeux sur lui, confuse.
- Quoi?
- Tes bras sont couvert de bleus. Et ta démarche est celle de quelqu'un de meurtrit. Ensuite tu es arrivée seule, ces prédateurs ne se promènent jamais seuls, surtout pas dans un endroit réputé mortel.
Elle cligna des yeux plusieurs fois puis, d'un coup brusque, repoussa sa chaise et se redressa. Il lui présenta ses paumes en signe de non agression mais Casey restait sur ses gardes, prête à détaller si le besoin s'en faisait sentir.
- Je ne te veux aucun mal, je te fais juste part de ce que j'ai remarqué. Puis, sur le ton de la surprise il ajouta, Je t'ai tutoyée, j’espère que tu ne m'en veux pas. Tu me rappelle mon fils. Les nerfs à fleurs de peau, toujours prés à s'emporter pour un rien. Mais cette naïveté, cette gentillesse dans le regard, si tu es comme lui tu n'as jamais du prendre part à une agression, un vol, même dans cet ersatz de civilisation.

Casey ne comprenait pas où l'homme voulait en venir. Il n'était peut-être pas aussi mauvais qu'elle l'avait cru et ce qu'il disait n'était pas entièrement faux, beaucoup de survivants n'étaient que des petites frappes, elle en avait encore eu la preuve la veille.
Bien que toujours sur ses gardes elle se rassit alors et ils terminèrent leur repas en silence.

Avant d'aller se coucher l'homme lui expliqua être médecin, bien que n'ayant plus aucun document le prouvant, et lui proposa d'ausculter ses blessures. Aide qu'elle s'empressa bien sur de refuser. Preuve ou non elle ne faisait toujours pas plus confiance à l'homme en cet instant qu'un peu avant quand ils étaient attablés.
Il lui fournit néanmoins une mixture de sa composition qu'il lui conseilla d'appliquer généreusement sur ses contusions.


Je n'aime pas du tout cette partie de l'histoire et en plus je commence à sérieusement me lasser de tout ça. Néanmoins, comme je sais où je veux qu'elle aille je vais la finir, sans la bâcler parce que j'en suis incapable et, j’espère, en maximum trois épisodes, peut-être quatre. Mais ça dépendra fortement des thèmes donné par Sieu K. Celui d'aujourd'hui par exemple... N'est pas encore là! Je ne voyais pas comment rendre cette partie plus courte, résultat je n'ai pas su arriver au lendemain et au nouveau thème.
Enfin, au moins celui de la dernière fois est enfin abordé! C'était médecin, vous en l'aviez pas vu venir hein...

Quand au thème du jour de Sieu K (il en a plusieurs d'avance sur moi...) se sera : Cinq personnes qui auraient pu travailler au cirque Barnum. Bizarrement ça l'a inspiré pas mal.

Barnum by Vittaya C

28 avril 2014

Les citadins de l'Apocalypse ou l'histoire d'un défi à la con 3.

Mon thème du jour est bien là, dans l'histoire. Mais comme il n'a pas encore été clairement énoncé je ne le dévoilera que dans le prochain chapitre, avec le suivant.
En fait il s'agira toujours de ce chapitre mais il commence vraiment à devenir long et je commence vraiment à avoir dépassé le temps imparti. Et a être crevée.

Bonne lecture.

Première partie
Seconde partie



Les galeries se ressemblaient toutes, et même si Casey se souvenait vaguement de la topographie des lieux, ses souvenirs étaient insuffisant pour lui permettre de rejoindre la station à quelques blocs de chez elle. Ou n'importe quelle autre station d'ailleurs, du moment qu'elle aie pu retrouver l’extérieur dans un endroit un peu moins prisé par les bouffeurs de saumons.

Elle arpentait donc les galeries dans l'espoir de trouver soit une carte soit une sortie mais, hélas, les rares ampoules qui donnaient encore de la lumière le faisait dans des endroits dépourvus de tout plan ou de toute information utile. Une lampe torche. Voilà ce qu'elle aurait du emporter avec elle. Mais dans un monde où il faut être rentré avant la tombée de la nuit on ne voit pas forcément au premier abord l’utilité d'avoir une telle chose sur sois en permanence.

Casey avançait les bras tendus devant elle dans un couloir oublié des Dieux de l'électricité magique. Au bout d'un moment, estimant, à juste titre d'ailleurs, qu'elle ne risquait pas moins de percuter quelque chose en se trainant qu'en courant, elle posa une main sur le mur à sa droite pour se guider et accéléra l'allure, cet endroit commençant sérieusement à lui filer la chair de poule.
Elle tourna plusieurs coins, changea de couloirs plus de fois qu'elle n'aurait su le dire, monta des escaliers, en descendit d'autres et s’enfonça de plus en plus profondément dans cette station qui semblait ne pas avoir de sortie.

Plus les minutes passaient et plus son niveau de stress augmentait, elle avait bien perdu 30 voir 40 minutes dans ces tunnels, il devait lui rester au mieux une heure avant le coucher du soleil, elle devait trouver la sortie au plus vite et courir jusque chez elle.
Mais si elle recroisait les ours? Ou, pire, si la ville en était vraiment infestée? S'il était devenu impossible de faire un kilomètre sans en croiser un?
Il faudrait qu'elle s'arme bien plus lourdement, les ours ne devaient pas craindre les couteaux. Or, si elle avait quelques armes à feu dans son container elle doutait que quiconque posséda encore des munitions pouvant aller dedans.
Les deux premières années il ne s'était pas passé un jour sans que l'on entende le bruit d'une fusillade d'un coté ou de l'autre de la ville. L'absence de circulation, l'absence de bruit tout court, permettait au son de porter bien plus loin qu'avant. Mais le temps passant les coups s'étaient espacés de plus en plus jusqu'à finalement s'éteindre complétement. Elle était sur de ne plus avoir entendu un seul tir ou même croisé un type en possession d'une arme chargée depuis au moins trois à quatre ans.

Elle courait presque en tournant dans cette nouvelle galerie quand elle aperçu de la lumière au bout de celle ci. Sa première réaction fut de piller net et de se coller au mur. La précaution était devenue une seconde nature pour elle comme pour tout les diurnes qui avaient tenus jusque là, simple question de survie. Le boyau était long, ce qui lui permettait de ne pas encore être atteinte par les rayons diffus, mais elle voyait clairement la lumière vaciller comme la flamme d'un feu. Jamais la lumière du dehors n'aurait eu cet effet là et, de ce qu'elle en avait vu, les lumières faiblardes de ci de là n'éclairaient jamais autant.
Casey se laissa glisser contre le mur, se prit la tête entre les mains et tenta de se calmer.

Les rôdeurs, ça ne pouvait être que les rôdeurs qui avaient allumés ce feu et elle était dans leur repaire. Les rôdeurs. les rôdeurs. LES RÔDEURS.
Elle avait beau tenter de chercher une solution ce seul mot revenait sans cesse plus fort dans son esprit. Elle devait partir, revenir sur ses traces et affronter les ours s'ils étaient toujours là. Un troupeau d'ours, aussi affamés et furieux soient-ils, ne pouvait être pire qu'une réunion souterraine de rôdeurs! Elle se redressa donc d'un bond et, sans un regard supplémentaire vers la lumière au bout du couloir, retourna le coin et s’élança en courant, cherchant juste à fuir le plus loin et le plus vite possible.
Pourtant elle ne pu pas faire plus de trois pas.

Un choc violent, une flamme qui lécha sa joue, la peur soudainement plus forte encore, et elle fut projetée en arrière. Sa voix s’éleva dans un cri, accompagnée d'une autre, plus grave, et puis la rencontre avec le sol, d'abord son dos suivit dans la seconde par l’arrière de son crane. Un râle profond sortant de sa gorge et avorté par une pluie de projectile pesant sur sa poitrine. Casey se recroquevilla en position fœtale pour se protéger de futurs coups porté à son encontre. Mais rien ne vint. Deux secondes. Rien. Cinq secondes. Rien. Dix secondes. Toujours rien. Si ce n'était des plaintes ne provenant pas d'elle. Elle risqua un œil vers la torche au sol, elle se souvenait de la chaleur de sa flamme sur sa peau et se demandait si elle ne lui avait pas embrasé une partie des cheveux dans l'histoire. Aussitôt elle se trouva stupide de penser à une chose aussi futile dans une telle situation et elle reporta son attention sur l'être qu'elle avait percuté. Il était toujours au sol lui aussi, elle pouvait peut-être encore s'enfuir. Mais s'il s'agissait bien d'un rôdeur elle devait le tuer avant de partir où il aurait tôt fait de donner l'alerte. Elle tâtonna à la recherche des projectiles qu'il lui avait lancé avant de tomber, probablement des pierres, si elle frappait assez fort et qu'il s'agissait bien d'un être semblable, au moins un peu, aux humains comme il semblait l'être au vu de ses grognements, elle devrait pouvoir lui régler son compte. Quand, enfin, sa main trouva un cailloux elle fut tout d'abord surprise par sa texture, si bien qu'elle l'approcha de son visage pour le regarder.
Une patate.
Ce n'était pas un cailloux mais une patate.

- Mais qui diable êtes vous et que venez vous foutre ici?

Casey resta interdite, l'être en face d'elle c'était assis et avait récupéré la torche. Plus encore, cet être était un homme, ou en tout cas il en avait l'air. A vue de nez, et à la lumière du feu, elle lui donnait la petite cinquantaine, peut-être moins mais la large barbe brune qui recouvrait ses joues ne tendait pas à le rajeunir.

- Je vous ai posé une question! Que faites vous chez moi?

Encore choquée Casey voulu ricaner mais ne parvint qu'à s’irriter la gorge, ce qui la fit tousser.

- Chez vous? ironisa t-elle entre deux quintes de toux. C'est une station de métro ici. Une putain de station de métro et pas chez vous!

- Bien sur que c'est chez moi. J'habite ici depuis des années, donc c'est chez moi.

La survivante n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Mais au fond, elle qui habitait une nacelle à 72m du sol n'était peut-être pas la personne le plus qualifiée pour juger de l'habitat des autres citadins de l'apocalypse.

- Pourquoi... Qui... Mais vous... Mais enfin, les rumeurs disent que le rôdeurs vivent ici la journée!

L'homme la dévisagea un instant puis éclata d'un rire sinistre, le rire d'un homme qui n'a plus ris depuis des années et qui a un peu oublié comment on fait, mais il se reprit très vite.

- Et malgré ça vous étes entrée.

Casey hésita, elle ignorait si elle pouvait faire confiance à l'homme ou non. mais au fond, qu'est ce que cette information pouvait changer, qu'elle la lui donne ou non? "J'essayais d’échapper aux ours" admit-elle finalement en détournant les yeux.
L'homme eu l'air surpris, qui ne l'aurait pas été, mais il inclina simplement la tête.

- Je vois.

Après une petite pause il se remit debout ainsi que Casey et lui proposa de la raccompagner à la sortie, ce que la jeune femme accepta bien malgré elle.
Ils tournèrent le coin et marchèrent jusqu'à la lumière qui avait fait faire demi tour à Casey. Là elle découvrit un large hall aménagé tel un studio.
Au milieu plusieurs tables alignées étaient remplies de fleurs et d'herbes en tout genre, de fioles, de bassines d'eau, de livres ouverts et d'autres fermés. Sur la gauche s’élevait d'ailleurs une bibliothèque à faire mourir d'envie absolument n'importe quel survivant ayant aimé se délecter d'un bon roman dans son "ancienne vie". Sur la droite, au fond, un lit, défait mais propre. Casey ne se souvenait même plus de la dernière fois qu'elle avait eu l'occasion de changer ses propres draps. Plus près d'eux des armoires, sur presque tout un pan de mur, et au fond, entre le lit et la bibliothèque, du linge en train de sécher. Cet homme vivait dans un luxe incroyable pour un survivant, et il gardait tout ça pour lui. Casey sentait une colère sourde monter en elle, mais c'était sas compter sur la chose qu'elle avait fait exprès de ne pas regarder en entrant.
Car oui, à l'entrée il y avait bien un feu. Un feu au dessus duquel pendait une sorte de chaudron de sorcière et d'où émanait une odeur de soupe qui titilla immédiatement son estomac. Elle avait faim. C'était pour se trouver à manger qu'elle était sortie malgré ses contusions, malgré la fatigue et la douleur, mais elle n'avait rien trouvé à se mettre sous la dent, si bien qu'elle avait failli croquer dans la pomme de terre qui lui était tombée dessus un peu avant. Mais l'homme la lui avait reprise, comme il avait ramassé les autres, et les avait remises dans le panier qu'il avait renversé quand ils étaient entré en collision.
Son estomac gargouilla et l'homme se retourna vers elle. La pièce était totalement illuminée par les lampes d'origine du hall et il y faisait parfaitement clair, tout cela, ainsi que les ampoules éparses, devait fonctionner grâce à un générateur. Il n’eut pas à regarder Casey très longtemps pour la prendre en pitié, il faut dire qu'elle était assez pitoyable en cet instant. Si bien qu'il revint sur ces pas, déposa son panier sur la table à coté du chaudron et désigna une porte entre deux pans de la bibliothèque.

- La salle de bain est là, allez prendre une douche si vous voulez. Je nous ferais à manger en attendant.

- La salle de..?

- Traversez l'ancienne salle de pause des employés, je n'y ai presque pas touché, la sale de bain est au fond. Après quelques secondes il ajouta, Il y a un verrou.

Casey était abasourdie, elle ignorait si elle détestait cet homme pour son détachement mais elle se dit que ce qu'elle ressentait pour lui ne devait pas en être très éloigné.

- Inutile. La nuit va tomber, je dois rentrer.

- C'est trop tard. à ces mots Casey frémit. A moins que vous n'habitiez la porte à coté, littéralement, vous n'aurez pas le temps de rentrer chez vous. Restez ici cette nuit, les rôdeurs n'entrent jamais dans le métro.

 



Si vous le voulez vous pouvez parier dans les commentaires sur ce qu'était ma contrainte du jour. Ça m'amuserait de voir si vous pouvez trouver.

Quand au thème de Sieu K c'était cinq personnes fêtant leur anniversaire.
Ça l'a pas super inspiré je crois.

Anniv par Vittaya C

24 avril 2014

Métro et animaux ou l'histoire d'un défi à la con 2

L'ajout d'aujourd'hui pour moi est : Le métro!
Bien, qu'à cela ne tienne, métro il y aura donc.
 


Pour la première partie c'est ici (clic clic)

Quand elle rouvrit enfin les yeux Casey su que le matin était passé depuis longtemps à la teinte rosée qu'avait prit son abri.
Malgré l’impression d'étanchéité rassurante de la nacelle, elle et Henry, son fiancé, en avaient vite eux assez de ne jamais savoir quand la nuit était terminée et quand ils pouvaient ressortir. Après des mois passés à tâtonner à l’ouverture de la porte, l’entrouvrant juste assez pour laisser aux éventuels rayons de soleil l'occasion de leur chatouiller le bout des doigts, ils avaient décidé de s'offrir une ouverture sur l’extérieur. Une sorte de fenêtre. Mais encore fallait-il que ce soit une ouverture qui ne représente pas un danger pour eux. les disparitions avaient déjà commencé et ils avaient bien compris qu'ils devaient par tout les moyens éviter de voir les rôdeurs. Ou même de les laisser les apercevoir eux. Ils avaient donc foré un trou dans le toit de l'abri, avaient glissé une bouteille remplie d'eau dedans, avaient bien fixé le tout et, finalement, avaient punaisé un foulard rose par dessus la bouteille, pour être bien certain de ne pas même voir le ciel à travers l'eau de la bouteille. Et donc les hypothétiques rôdeurs qui seraient montés jusque chez eux.
Ce système leur permettait d'avoir une sorte de lampe dans l'habitat. Les rayons du soleil passant à travers l'eau de la bouteille éclairait l’intérieur de la nacelle, avertissant ainsi les occupants qu'une nuit de plus était passée et qu'ils pouvaient sortir sans danger. Le système aurait du leur permettre d'avoir un peu de lumière la nuit aussi, grâce à la lune, mais l'air étant à ce point vicié et pollué qu'à part en de rares occasions la nuit était toujours aussi noire qu'avant dans la nacelle.

Casey s'étendit, commençant à allonger ses bras au dessus de sa tête, mais son corps protesta violemment, l’élançant de partout à la fois. Elle grogna et s'assit dans ce qu'elle imagina être un craquement d'os général.
Avec mille précautions elle tira sur la poignée de la porte. L'air qui pénétra alors dans la nacelle était chaud, comme bien souvent, mais moins que celui qui s'y trouvait déjà. Elle inspira plusieurs goulées de cet air un rien plus frais et jeta un œil à l’extérieur.
Comme d'habitude l'endroit était calme, à part quelques animaux sauvages, ou redevenus sauvages, tel que chien, chat, renard ou même parfois une biche ou deux, il n'y avait jamais personne aux alentours. Et c'était en partie grâce à Henry, qui avait abattu deux-trois murs et creusés de larges trous dans le flan de la plupart des bâtiments qui les entouraient grâce à la grue. Ce faisant il les avaient rendus instables et pas très rassurant, poussant les survivants à se chercher d'autres abris. Casey n'avait donc plus de voisins humains depuis des années. Et si elle devait être parfaitement honnête elle avouerait préférer cet état des choses. D'ailleurs, à sa connaissance personne ne savait où elle habitait et ça lui convenait totalement.
Casey savait qu'une petite colonie s'était formée à quelques rues de là, il lui arrivait de faire affaires avec eux et elle savait qu'elle serait plus que probablement la bienvenue si elle choisissait de les rejoindre. Deux bras armés de plus ne pouvaient qu'être les bienvenus. Mais pour l'heure elle se sentait bien mieux toute seule dans son chantier.

La faim commença sérieusement à la tirailler vers midi au vu de la position du soleil dans le ciel. Elle aurait aimé passer la journée à panser ses blessures dans son nid, sans avoir à sortir, mais elle se connaissait suffisamment pour savoir qu'elle aurait beaucoup de mal à s'endormir le ventre totalement vide, encore plus si elle n'avait fait que paresser tout le jour.

Elle enfila donc des sous vêtements et un pantalon, banda ses pieds dans les lambeaux d'un ancien t-shirt pour palier au manque de chaussures, récupéra le double de la clef de son container sous le matelas et sortit de son abri après s'être assurée que personne ne la surveillait.
La première chose qu'elle pensait faire était de se rendre à son container pour y récupérer de la nourriture et des chaussures, mais ses plans changèrent alors qu'elle était à peine sortie de sous l’immeuble en construction.

Un ours. Un putain d'ours brun se trouvait au bout de la rue, à une trentaine de mètres d'elle à peine.
La surprise fut telle que pendant un instant elle en oublia de respirer. Et ce fut peut-être pour cette raison que l'ours ne la remarqua pas. Il tourna au coin de la rue et disparut en direction de l’entrepôt où se trouvait le container.

Même en comptant sur l'intégralité de ce qu'elle possédait, Casey n'était pas équipée pour combattre un ours, elle le savait. Ou plutôt le devinait, n'ayant jamais du faire face à un tel animal. Elle choisit donc de ne pas prendre de risque inutile et s'en alla du coté opposé à celui emprunté par le plantigrade. Aujourd'hui elle serait donc en mission de chapardage, c'est ainsi qu'elle appelait le fait de fouiller les immeubles à la recherche de choses utiles.
Elle doutait pourtant de revenir avec quoi que ce soit, les bâtiments ayant déjà été fouillés nombres de fois aussi bien par elle que par les autres habitants. Mais bon, il suffisait d'un coup de chance, d'être au bon endroit au bon moment, et peut-être, si elle avait de la chance, tomberait-elle sur quelque chose qui en vaille la peine.

Tout en s'éloignant, cherchant des yeux le premier bâtiment qu'elle visiterait, elle se demandait d'où avait bien pu venir un ours aussi gros. Avait-il pu descendre des collines qui entouraient la ville? Mais s'il avait choisis de s'aventurer hors de son territoire il devait y avoir une bonne raison. La faim semblait être la plus raisonnable mais au vu de l'épaisseur de la bête elle n'y croyait pas un seul instant. Avait-il pu être chassé par un ours plus fort? Ou avait-il décidé de son propre chef de migrer? Se passait-il quelque chose qu'elle ignora sur les collines? Les ours se déplaçaient-ils seuls en en groupe? Y avait-il un risque pour que la ville soit envahie par la famille de Yogi et qu'il faille s'habituer à en croiser régulièrement désormais? Au vu de toutes ces questions qui se bousculaient dans son esprit Casey estima qu'il serait préférable de faire un crochet par la bibliothèque au plus tôt. Si elle n'y apprendrait rien sur une éventuelle activité nouvelle sur les collines, elle pourrait au moins se renseigner sur son  nouveau voisin poilu. Mais elle n'habitait pas dans le quartier culturel et passer à la bibliothèque lui demanderait au moins une heure de trajet, peut-être même deux dans son état. Elle ne pouvait commencer un tel voyage alors que le soleil avait déjà entamé sa descente. Le lendemain peut-être. A moins qu'elle n'ait de la chance dans sa rapine et qu’elle ne trouve la documentation adéquate dans un appartement?

Elle décida que c'était possible. Après tout, qui se serait intéressée à un livre sur les ours avant aujourd’hui dans cette ville? Elle jeta donc son dévolu sur un batiment qu’elle savait inoccupé et commença sa recherche. Dans le premier appartement elle se dégota d'abord un nouveau couteau, moins pratique que l'ancien mais de toutes façons mieux que pas de couteau du tout. Elle visita rapidement les différentes pièces, réservant ce qui fut une chambre d'enfant pour la fin. Elle évitait généralement les chambres d'enfants, il était plutôt rare qu'elles contiennent quoi que ce soit d’intéressant pour un survivant, cependant elle fouilla consciencieusement celle là à la recherche d'un livre sur les animaux voir, mieux, sur les ours. Hélas, l'enfant qui l'avait habitée semblait n'avoir eu cure des beautés de la faune ou de la flore. Elle passa donc un second appartement au crible. Puis un autre, et encore un autre. En tout elle passa pas loin de deux heures dans le bâtiment délabré mais elle n'y trouva ni nourriture, ni chaussures, ni documentation. Elle ne s'y attendait pas plus que ça en réalité, elle s'estimait même chanceuse d'avoir pu trouver un couteau oublié de tous dans la première cuisine. Et peut-être était-ce cette découverte fortuite qui l'avait incitée à continuer la fouille? En tout cas il n'était plus temps de flâner, si elle voulait avoir le temps de faire encore deux ou trois appartement ailleurs avant de devoir rentrer elle devait s'en aller au plus vite. Ce qu'elle fit, par l’escalier de secours menant dans une étroite ruelle plutôt que sur l'avenue. Au cas où, comme elle le faisait depuis des années.
Le dernier tronçon de l'escalier avait été arraché, ce qui l'obligea à sauter de prés de deux mètres au sol. Ce n'était pas vraiment un problème mais elle préféra se réceptionner par une roulade pour éviter de s'abimer les chevilles d'avantage. A peine s'était-elle relevée, que quelque chose bougea à la périphérie de son champ de vision. Elle se retourna, rapide comme quelqu'un qui survit depuis 8 ans dans une ville post apocalyptique, et se plaqua contre le mur, dans l'ombre, quand elle remarqua ce qui avait ainsi éveillé ces sens. Yogi. Enfin, l'ours. Il était passé sous une clôture défoncée et s’avançait maintenant dans l'étroite ruelle. Si seulement elle l'avait vu avant elle n'aurait pas sauté, mais là il était trop tard pour regretter ses décisions. N'ayant toujours aucune informations supplémentaire sur son nouvel ami elle décida qu'il était, en tout bon prédateur, attisé par les pire intentions à son égard et qu'elle avait tout intérêt à prendre ses jambes à son cou. Serait-il plus rapide qu'elle au sprint? Il fallait le tenter, c'était ça ou se laisser dévorer.
Casey sortit donc de l'ombre, ce qui provoqua chez l'ours une sorte de sursaut, suivit d'un râle rauque qui sonna comme une menace aux oreilles de l'humaine devant peser un cinquième de son poids et déjà lancée à pleine vitesse en direction de l'autre bout de la ruelle.
La jeune femme couru aussi vite qu'elle le pu, dérapa quand elle négocia son tournant au sortir de la ruelle et pilla net environs 5 mètres plus loin quand elle remarqua les nombreuses masses brunes qui s'étaient mises en mouvements.

Des ours. Partout des ours. Au moins quinze, peut-être le double. Elle allait se faire dévorer si elle ne bougeait pas.
Et probablement se faire prendre en chasse si elle décampait.
Le souffle court et la lame froide du couteau contre sa cuisse Casey réfléchissait plus vite qu'elle ne l'avait encore jamais fait. A sa gauche l'avenue, gigantesque, avec, de son autre coté une myriade de bâtiments dans lesquels elle pourrait se cacher. Mais entre eux et elle toute une famille de foutus ours se prélassait au soleil. Devant elle l'ancien théâtre, avec son immense porte défoncée. Elle pourrait y entrer mais les prédateurs aussi, ce qui était donc inutile. Derrière elle, la ruelle avec son premier ours qui en sortait déjà. Et à sa droite une rue, pleine de bâtiments aux portes et fenêtres condamnées. Et l'entrée du métro. Elle n'avait pas envie de pénétrer dans le métro, plus personne n'y était entré depuis des années. On prétendait qu'il s'y passait des choses terrifiantes. Certains prétendaient même que c'était là que se cachaient les rôdeurs durant la journée. De nombreuses personnes avaient déjà tenté d'y mettre le feux mais à sa connaissance il n'avait jamais prit efficacement.
Pourtant elle n'avait pas vraiment d'autre choix de fuite, soit elle affrontait une meute d'ours armée d'un seul couteau de cuisine, soit elle tentait sa chance dans le métro.
Et ce fut le métro qui l'emporta. Elle se précipita dans les escaliers, immédiatement suivie par une dizaine de mastodontes aux dents pointues. Par  chance l'entrée était entravée par plusieurs carcasses de voitures, elles les escalada et se glissa par l'ouverture laissée au sommet. Une ouverture trop petite pour laisser passer des animaux de 300kilos. Par mesure de précaution elle tira quand même la grille, vestige d'une époque où le métro était fermé une fois la nuit tombée, à son maximum puis elle s'éloigna au petit trot, sauta par dessus les guichets et s’éloigna dans le dédale de couloirs qu'elle avait jadis arpenté, comme tout citadin qui se respecte, en se plaignant de la foule. Aujourd'hui portant elle aurait été ravie d'y retrouver cette foule absorbée par ses problèmes, ses factures à payer et son boulot de merde. Mais au lieu de ça elle ne perçu que l'écho de ses propres pas dans les sombres galeries où persistait par elle ne savait quel miracle la lueur de quelques ampoules zélées.


Le thème de Sieu K pour hier (parce qu'en fait j'ai un jour de décalage dans mes articles) était 5 personnes à la piscine. Et ce coup ci les cinq y sont! Même s'il a un peu grave triché pour l'un d'eux...

Pool by Vittaya C

 

 

 

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