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Ce que Kobaitchi raconte
25 avril 2015

Le monstre du lac - Ou balade dans mon inconscient [Rêve]

On m'introduisit dans la petite maison et je pris place sur l'un des fauteuils élimés disposés face au canapé dans le minuscule salon.
La fillette entra à son tour, repoussa le plaid posé sur le canapé et s'y assît en tailleur. Face à face, chacune les mains posées sur nos genoux, nous nous observions.
C'était une jolie petite fille, cheveux blonds ondulés et longs, grands yeux verts intelligents, habillée d'une robe à fleurs peut-être un peu trop vieillotte. Elle devait avoir sept ou peut-être huit ans mais son visage sérieux la faisait paraitre plus mure.
Je fus celle qui rompit le silence.
- Alors tu l'à vu?
- Oui.
- Tu n'as aucun doute, c'était bien lui? Elle acquiesça d'un signe de tête.
Je sondais ses yeux clairs mais elle ne cilla pas et ce fut finalement moi qui détournai le regard en soupirant après seulement quelques secondes.
- Plusieurs fois? Nouveau signe affirmatif.
A ce moment la mère entra dans la pièce et s’accouda au divan, derrière sa fille. Elles étaient identiques. Bon, bien sur 20 ans les séparaient mais malgré cela leur ressemblance était troublante.
Un tique nerveux agita mon œil, me sortant de ma contemplation et je glissai la main dans la poche intérieure de ma veste, y récupérai un carré de papier et l'en sortit. Avant de le tendre à la mère j'y jetai brièvement un œil bien que ce soit inutile, je connaissais ce cliché par cœur.
- C'est vous n'est-ce pas?
La femme pris la photo et acquiesça à son tour. L'image qu'elle tenait entre ses mains représentait une petite fille d'environ le même age que la sienne et semblable à elle en tout point, elle avait été prise par mon grand-père bien des années auparavant, alors qu'il cherchait probablement la même chose que moi.
- Vous l'avez vu, vous aussi?
Nouveau hochement de la tête de la part de la mère. Semblable en tout points vous dis-je. Sauf que celle ci gardait les yeux baissés en me répondant.

Revenant à l'enfant je lui demandais si elle pouvait me le présenter. Elle sembla hésiter, se retourna vers sa mère mais revint vers moi avant d'avoir pu capter son regard et me répondit affirmativement.
Nous sortîmes donc de la maisonnette, juste l'enfant et moi, et, alors que je me dirigeai déjà vers le loch elle m’arrêta.
- Pas par là. Il se nourrit dans la forêt.
C'était la première fois que j'entendais ça. J'aurais pourtant juré qu'il ne pouvait sortir de l'eau. Mais si je voulais avancer dans mon enquête j'étais bien obligée de suivre et croire ma jeune guide.

Dans la clairière que nous traversâmes nous croisâmes de nombreux promeneurs. Un petit groupe allant dans la même direction que nous nous les rejoignirent. La forêt était dense et ç'aurait été bête de nous y perdre.
En regardant la fillette je remarquai pourtant que j'étais la seule à m’inquiéter de cela, elle, s’égaillait dans les hautes herbes, sautant et courant parmi les fleurs et les feuilles voletant dans l'air. Elle resplendissait et semblait bien plus en adéquation avec son age que la jeune fille avec qui j'avais discuté dans la maison.

A mesure que nous avancions dans la forêt de plus en plus épaisse j’eus plusieurs fois l'impression que nous étions suivi, des bruits derrière nous, parfois très bruyant me firent me retourner quelques fois. Et ce n'est qu'au bout de plusieurs dizaines de minutes que je remarquai enfin ce qui faisait tant de tapage. Dans notre dos les arbres étaient nus, morts même pour la plupart, et ce que nous entendions, ce qui ne semblait inquiéter que moi, c'était tantôt leurs branches qui tombaient, tantôt leur tronc qui s’affaissaient. Et pourtant, devant nous ils étaient en fleurs et le passage de Blondie semblait les rendre encore plus beaux.
Je l'interpelai alors et lui demandai si elle avait un don. Elle ne sembla pas comprendre ce que je racontais alors je lui montrai les arbres derrière nous. Une expression de surprise se peignit sur son visage et elle couru jusqu'à un gros arbre à quelques pas de nous. Là elle posa ses petites mains dessus et le feuillage du robuste chêne sembla verdir plus que de raison. Elle s'éloigna alors de lui et recommença la manœuvre avec l'arbre suivant, puis le suivant et encore le suivant... Maintenant elle accordait quelques secondes à chaque arbre tout en continuant à courir entre eux et à mener notre petite troupe. Ainsi, bientôt nous marchâmes entre de superbes arbres en pleine forme et même en me retournant je ne voyais plus le spectacle désolant des grandes carcasses noircies.

Nous marchions depuis ce qui me semblait être plusieurs heures sur un sentier descendant quand la petite blonde s’arrêta nettement et revint sur ses pas en courant. Elle se planta devant moi et, tout en tendant le bras vers une rangée d'arbres sombres en surplomb à sa droite elle affirma :
- C'est pas pas ici, c'est par là.
Nous fîmes donc demi tour sur quelques centaines de mètres, perdant ainsi la plus grosse partie de notre escorte, et nous engageâmes sur le sentier escarpé et bordé des grands arbres sombres qui semblait monter vers le ciel.
A cet endroit, au cœur de la forêt, les feuillages étaient épais et les rayons du soleil ne nous arrivaient plus qu'épisodiquement par l'une ou l'autre micro trouée. Le sentier se faisait de plus en plus abrupte et les grosses racines le traversant, rendant la progression presque impossible, avaient eu raison du reste de nos compagnons de route, tous avaient rebroussés chemin. Ne restait qu'elle et moi. Elle, dansant entre les troncs, avançant plus vite qu'un cheval au galop, et moi, en sueur, presque à quatre pattes, incapable de suivre son rythme effréné.
La fièvre me gagnait, elle ne pouvait pas avancer aussi vite, je ne pouvais pas la voir se déplacer en bondissant tel un animal sauvage. Quand elle se retourna après que je l'ai appelée pour qu'elle rebrousse chemin, pour qu'elle me rejoigne et que nous rentrions à la maison, ou au moins pour que nous fassions une pause, j'aurais juré avoir vu un éclat rouge dans ses yeux. Ses cheveux noirs et raides plaqués contre son dos ne voletaient plus au vent et son visage fin et joyeux s'était métamorphosé en un museau d’où pointait des dents acérées. Elle se retourna et de ses griffes s’agrippa aux arbres tellement rapprochés qu'ils formaient désormais un mur autour du sentier. En quelques bonds elle fut près de moi et je compris que ce n'était pas la fièvre qui me faisait divaguer, à l'exception de ma respiration saccadée, due autant à la montée diabolique qu'à la vision d'horreur qui s'offrait à moi, je me sentais bien.
Ses yeux rouges m’auscultaient et, avant qu'elle ne le fasse, je lui sautais dessus en premier.
- Résiste !  lui hurlais-je. Ce n'est pas toi, ça ! Reviens !
D'un coup de patte arrière elle me repoussa, me faisant heurter rudement la haie d'arbres aux pieds de laquelle je me retrouvais acculée.
Quand elle sauta sur moi, gueule béante, je tendis les bras pour la repousser et je criai.
- NON ! Reviens ! Sois forte !
Mais déjà tout était fini.

La bête se reput autant que cela se pouvait puis elle retourna à la petite maison. Elle choisit de se baigner d'abord dans le loch pour effacer toute trace de sang et aussi en attendant d'avoir reprit son apparence de petite fille. Elle fut peut-être même aperçue par des promeneurs ou des curieux, mais cela n'avait aucune importance car sa faim s'était tarie. Elle n'avait plus besoin de chasser. Au moins jusqu'à ce que les os de sa dernière victime ne puissent se distinguer des racines du cœur de la forêt.



Je crois que le nombre de podcasts que j'ai regardé concernant le monstre du Loch Ness ces derniers jours a un peu travaillé mon inconscient cette nuit... Par contre d'où vient cette version hybride du loup garou du Loch Ness, ça...

Crédit : 30 jours de nuit

 

 

 

 

 

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